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Constructeurs

Homme de l’Année 2005 : les nominés

Publié le 20 janvier 2006

Par Alexandre Guillet
8 min de lecture
Après une année de crise pour de nombreux acteurs automobiles, l'élection de l'Homme de l'Année 2005 prend un relief particulier. Et des chemins dont elle est peu coutumière, comme en témoigne la présence de plusieurs stars de la compétition auto à l'issue du 1er tour de délibérations. Par...

...ailleurs, Citroën a vraiment marqué les esprits. Résultat : quatre nominés dont deux sérieux prétendants pour la distinction finale.

Les favoris :

Sébastien Loeb
Un véritable plébiscite pour le champion du monde des rallyes WRC ! Il est vrai qu'au-delà d'une deuxième couronne mondiale consécutive, le jeune pilote surdoué de seulement 31 ans affole tous les compteurs. Sa saison 2005 : 10 victoires - dont 6 de suite, une première ! - sur 16 épreuves pour un total de 127 points, soit 56 points d'avance sur ses dauphins Marcus Grönholm et Petter Solberg ! Son palmarès, et notamment ses 20 victoires en championnat du monde, qui s'approche déjà de celui des plus grands de l'histoire des rallyes. Hallucinant pour un pilote qui n'a que trois saisons pleines en WRC. Ses records, ceux qu'il a déjà battus (nombre de points marqués en une saison, rallyes remportés sur une saison, rallye remporté en gagnant toutes les spéciales…) et ceux qu'il ne manquera pas de battre dans les années - les mois… - à venir. Bref, un champion hors normes. Mais si l'alsacien fait chavirer le jury, c'est aussi, et peut-être même surtout, pour ses qualités d'homme. Loeb, c'est un peu l'archétype plaisant de l'anti-star, affichant une disponibilité et une humilité parfois déconcertantes. Par ailleurs, lors du rallye de Grande-Bretagne, son geste chevaleresque, c'est-à-dire son refus d'être sacré champion du monde à l'issue d'une épreuve endeuillée par le décès de Michaël Park, a frappé les esprits. Mens sana in corpore sano. Enfin, sa loyauté envers Citroën, dans le contexte difficile d'une saison placée sous l'incertitude du retrait de la marque du WRC, a séduit. Bref, le "Bjorn Borg du rallye" comme le surnomme Guy Fréquelin pour vanter son calme, est le grand "vainqueur" du 1er tour de l'élection. Au vu de la probité dont il ne se départit jamais, gageons qu'il aimerait qu'on associe Daniel Elena, son complice et son ami depuis 1997, à son éventuelle élection.


Claude Satinet
En 2005, Citroën a crevé l'écran. En sport, grâce à Sébastien Loeb et Guy Fréquelin notamment. Dans le domaine du style, grâce à Jean-Pierre Ploué et son équipe. Mais aussi commercialement, avec une croissance sur tous les marchés en des temps pourtant délicats : + 3,1 % en France, + 6,6 % en Europe occidentale, et + 15,9 % sur les autres marchés. Il est donc logique de vouloir rendre hommage à Claude Satinet, l'homme qui préside aux destinées de la marque et chapeaute toutes ses activités. D'autant qu'il est en place depuis plusieurs années, qu'il a connu l'heure des chevrons moribonds, et qu'on peut donc lui attribuer pleinement les résultats de cette année. En outre, il a su faire preuve de modernité, voire d'audace, en encourageant le rafraîchissement de l'image de la marque. Les deux versions C4 et la C6 en témoignent. Par ailleurs, un membre du jury tient à souligner la force de caractère d'un dirigeant qui sait "dire non à Jean-Martin Folz en certaines occasions". Bref, si 2005 est l'année Citroën, elle est forcément l'année Satinet.


Wendelin Wiedeking
C'est tout sauf une surprise de retrouver Wendelin Wiedeking parmi les personnalités les plus nominées pour la distinction de l'Homme de l'année 2005. D'une part, il incarne à lui seul le spectaculaire redressement de Porsche, alors que beaucoup donnaient la marque pour morte au début des années 90 et doutaient de la pertinence du plan de réorganisation de WW. D'autre part, Porsche a navigué à très haute altitude en 2005 avec une hausse de 15 % de ses ventes, à 88 379 unités. Et que dire des marges dégagées par le constructeur ! "On peut toujours jouer les rabat-joie en disant que c'est normal de faire de bonnes marges en vendant des voitures à ce prix là, mais fondamentalement, ce n'est pas si simple et il faut vraiment être capable de le faire", tient d'ailleurs à préciser un membre du jury. Enfin, Porsche a fait fort en 2005 avec par ordre croissant d'importance : le lancement du Cayman et des recherches très ambitieuses sur l'hybridation, de bonnes performances financières et boursières, et surtout en fin d'année, une prise de participation supplémentaire de 10,26 % dans Volkswagen, la firme de Stuttgart devenant ainsi le premier actionnaire du groupe VW (+ de 20 %).


Helmut Panke
Là aussi, c'est tout sauf une surprise de voir le président du directoire de BMW dans le club des favoris pour le prix de l'Homme de l'Année 2005. Dans la lignée des exercices précédents, BMW a rendu une copie immaculée en 2005. Les arguments qui plaident en faveur d'Helmut Panke ne manquent pas. Avec une progression des ventes de la marque, notamment en France
(+ 9 %). Avec un programme de R&D sur l'hybridation. Avec des résultats financiers de fort bon aloi. Avec une diversification de la gamme aboutie, comme en attestent les bons résultats commerciaux de la Série 1 et du X3. Avec un millésime record pour Mini, "qui prend tout son sens mis en perspective avec les déboires de smart", dixit un membre du jury. A ce propos, on peut souligner que la marque BMW regarde désormais la marque Mercedes dans son rétroviseur. Enfin, on ne saurait oublier qu'Helmut Panke a eu l'audace de confier le renouvellement du style de la marque au sulfureux Chris Bangle. Et même si des détracteurs se font toujours entendre, force est de reconnaître que le pari s'est avéré commercialement gagnant. En somme, Helmut Panke est cette année un candidat à prendre très au sérieux.

Les outsiders :

Jean-Pierre Ploué
C'est le designer du moment, tout au moins en France. Le succès de la gamme C4 doit beaucoup au design des deux versions et la présentation de la C6 a fait forte impression. "C'est vraiment grâce au style de ses nouveaux modèles que Citroën a pu redorer son blason en termes d'image", souligne un membre du jury.


Jean-Martin Folz
Discrètement, son nom a été avancé à plusieurs reprises. Parce que les performances de Citroën sont liées à ses choix et surtout parce qu'il réussit à faire cohabiter, désormais sur un pied d'égalité, deux marques généralistes et donc concurrentes au sein d'un seul et même groupe. Mais il a déjà été élu Homme de l'Année.


Edouard Michelin
Les sceptiques disent : "Pourquoi cette année plus qu'une autre ?". Les arguments en faveur du boss de Michelin sont pourtant pertinents : des succès sportifs dans toutes les catégories (F1, rallye WRC, moto GP), une gestion controversée mais pourtant digne et responsable suite au bug d'Indianapolis, un investissement renforcé et vraiment crédible sur la question environnementale, une direction d'entreprise claire et cohérente, et de bonnes performances financières. "Il y a quand même eu un "profit warning" en septembre", tempère un membre du jury à propos du dernier point.


Giorgetto Giugiaro
La passion, la légende et l'ensemble de son œuvre sont suffisants pour expliquer la présence du président d'Italdesign-Giugiaro Spa dans les rangs des nominés. "Il a aidé plusieurs marques à repartir de l'avant et continue de le faire", souligne un membre de jury. "De la Golf à la dernière Punto, son style s'impose à travers le temps", renchérit un autre.


Sébastien Bourdais
Un choix a priori surprenant, mais le champion de Champ Car a plusieurs partisans. Méconnu en France et en Europe, Sébastien Bourdais est une grande star aux USA. Et s'il gagne un 3e titre cette année, il entrera dans la légende yankee en dépassant Rick Mears, Bobby Rahal, Alex Zanardi et Gil de Ferran.


Guy Fréquelin
Loeb concentre presque tous les suffrages, mais le patron de Citroën Sport n'est pas oublié. Pour son année exceptionnelle, son caractère et sa carrière.


Pierre Dupasquier
Forcément, la moisson de titres de Michelin en compétition lui doit beaucoup. Et c'est la dernière occasion de saluer une grande carrière.

Ils ont aussi été cités :

Fernando Alonso, pour son titre de champion du monde de F1 avec Renault
Laurent Burelle, pour les résultats de Plastic Omnium dont il est le P-dg
Jacques Chirac, Président de la République Française, pour son action sur la sécurité routière
Patrick Faure, président du Renault F1 team, pour les titres de Renault en F1
Jean-Marie Hurtiger, chef du projet Dacia Logan, pour le succès de la Logan
Olivier Maschino, P-dg de Carlogo, pour l'expansion de sa société et l'originalité de ses projets
Luc-Alexandre Ménard, directeur des relations extérieures & directeur des opérations internationales et Amérique Latine Nord, président de Dacia, pour le succès de la Logan
Paul Queveau, président du directoire d'Heuliez, pour le projet Cleanova et l'association avec Dassault
Maria Stenström, DG Volvo Automobiles France, pour les résultats de la marque en France et sa politique "sécurité"
Katsuaki Watanabe, président de Toyota, pour les résultats et le dynamisme du groupe
Dieter Zetsche, président du directoire DaimlerChrysler, pour avoir remis la marque Chrysler sur la voie du succès.


Alexandre Guillet





FOCUS

Liste des membres du jury du 1er tour :


Denis Astagneau, France Inter • Luc Bazizin, France 2 • Serge Bellu, Automobiles Classiques • Pierre-Yves Bocquet, L'Usine Nouvelle • Pascal Boulanger, LCI • Bertrand Bridon, Eurosport France • Laurent Calvez, France 3 • Dominique Chapatte, M6, Turbo • Christian David, L'Expansion • Sylvianne de Saint Seine, Automotive News Europe • Dominique Duron, Marie Claire • Bertrand Euloge, Transport Info Hebdo • Jérôme Fabreguettes, Investir • Charles Gautier, Figaro Economique • Philippe Genet, Capital • Yves Hervalet, TF1 • Jean-Pierre Lagarde, Flottes Automobiles • Airy Routier, Le Nouvel Observateur • Frédéric Roy, CB News • Alain-Gabriel Verdevoye, La Tribune

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