Essai Skoda Elroq : le triomphe du classicisme
Skoda est sur une très bonne dynamique. En effet, après dix mois d'activité en 2024, la marque tchèque est sur la troisième marche du podium européen des ventes de voitures particulières, derrière Volkswagen et Toyota. Elle affiche 6,1 % de part de marché, avec 542 551 unités (+12,8 %), devant BMW ou Renault (5,8 % de pdm).
Et l'électrique participe à ses bons résultats. En effet, l'Enyaq, qui a déjà enregistré plus de 250 000 commandes depuis son lancement, a été le modèle électrique le plus vendu en octobre 2024 sur le continent. Il a totalisé 9 977 unités (+44 %), devant la Tesla Model Y (8 795 ; -18 %) et le VW ID.4 (6 894 ; +24 %).
En France, la dynamique est semblable avec des immatriculations globales en hausse de 16,1 % à fin novembre, avec 39 336 unités. De la même manière, les modèles électriques apportent leur écot.
Ainsi, l'Enyaq affiche 4 218 immatriculations (+67 %) et 1 403 (+19,9 %) pour l'Enyaq Coupé. Le SUV tchèque fait mieux que ses cousins techniques, les VW ID.4 (3 975 ; +17,6 %), ID.5 (760 ; -30,7 %) ou encore Audi Q4 e-tron (1 802 ; +23,5 %) et Q4 Sportback e-tron (1 256 ; -2,4 %).
Les deux variantes électriques du SUV tchèque représentent ainsi 14,3 % des ventes de la marque avec 5 621 unités (+52,1 %). Certes, la moyenne du marché est à 17 % mais gageons que l'arrivée de l'Elroq, avec une entrée de gamme à 33 300 euros, devrait permettre de progresser.
Skoda France escompte environ 10 000 unités de son nouveau SUV électrique en 2025. Un optimisme que confirment les commandes déjà enregistrées par la maison mère en Europe au nombre de 20 000 depuis l’ouverture des commandes cet automne.
Au chapitre du design, l'Elroq inaugure le nouveau langage stylistique de la marque baptisée "Modern Solid". Si les flancs et l'arrière ne dérouteront pas les adeptes de la marque et assurent une filiation avec le reste des produits, la face avant est effectivement plus moderne avec une nouvelle signature lumineuse qui prend place dans une large bande noire. Les traits sont finalement assez classiques et respectent les codes des SUV, tant appréciés par les clients.
Dans l'habitacle, la même logique a prévalu avec la modernité digitale d'un écran de 13'' qui côtoie la praticité et la sobriété habituelle de Skoda. Le combiné d’instrumentation est aussi digital, mais appartenance au groupe VW oblige, il s’agit du petit écran de 5,3’’ qui peut toutefois être complété (en option) par un affichage tête haute.
La liste des équipements est complète dès le premier niveau avec tous les "Assist" possibles. L’Elroq propose même, en option, le Remote Park Assist qui permet de garer la voiture via l’application My Skoda. La dotation peut aussi être complétée par la suspension pilotée DCC Plus. Les fameuses astuces "Simply Clever" sont toujours au rendez-vous.
À tous points de vue, la marque a fait le choix de traiter ces modèles électriques comme les autres, donc d'être une Skoda avant d'être électrique. Ainsi, avec son empattement de 2,76 m, l’Elroq offre un bel espace à bord. Le volume du coffre est correct avec 470 litres et 1 580 litres banquette rabattue.
Jusqu’à 579 km d’autonomie
Reposant sur la plateforme MEB du groupe VW, le nouveau venu se place au cœur du segment C avec une longueur de 4,49 m. l'Elroq est finalement proche du Karoq (4,39 m). D'ailleurs, le nom Elroq est une contraction de "Electric Karoq".
La gamme, forte de cinq finitions (City, Element, Clever, Plus et Sportline qui ouvrira en janvier 2025), se conjugue avec trois niveaux de puissance et trois capacités de batterie. Avec la batterie de 52 kWh nets, l’Elroq est équipé d'un moteur électrique développant 170 ch et 310 Nm de couple. De quoi afficher une autonomie, selon le cycle mixte WLTP, jusqu'à 372 km. Cette configuration est seulement disponible avec le premier niveau de finition à 33 300 euros.
Le cœur de gamme devrait être l'offre mariant une batterie de 58 kWh nets et une machine électrique de 204 ch dont les tarifs varient de 36 620 à 40 230 euros. De quoi parcourir entre 397 et 418 km entre deux recharges.
Les versions les plus musclées, dans la gamme actuelle, reposent sur une batterie de 77 kWh nets et un moteur offrant 286 ch et 545 Nm de couple. De quoi afficher des performances d'un autre calibre, mais aussi un rayon d'action bien plus large avec jusqu'à 579 km. Plus tard dans l'année 2025 arrivera une version quatre roues motrices sur cette base.
Dans tous les cas, l'Elroq embarque un chargeur de 11 kW. Les petites batteries (52 et 58 kWh) acceptent 145 kW en recharge rapide alors que la 77 kWh grimpe jusqu'à 175 kW. De quoi passer de 10 à 80 % en 25 à 28 minutes.
De grands noms face à l’Elroq
L’Elroq est bien né et les ambitions de Skoda apparaissent légitimes. Cela étant, sur le segment C électrique, le nouveau SUV va croiser le fer avec de grands noms. Parmi les compétiteurs, parfois en gabarit, parfois en prix, se trouvent le Renault Scenic E-Tech, le Peugeot e-3008, le Ford Explorer et même le tout nouveau Kia EV3. L'Elroq pourra aussi faire valoir la carte du style avec ses lignes de SUV relativement classiques face à un Scenic qui n'en est pas un et un 3008 qui a poussé le curseur de l'audace un peu trop loin.
Le Skoda peut aussi venir couper l’herbe sous le pied de nouveaux entrants comme le Leapmotor C10, annoncé pour 2025, à environ 30 000 euros. Contrairement à ce dernier et au Kia EV3, en France où les premières livraisons sont attendues pour le mois de mars 2025, l’Elroq pourra compter sur le bonus car il est produit en Europe, dans l’usine historique de Mlada Boleslav en République tchèque.
À l’image de la performance de la marque et de l’Enyaq sur le continent, l’Elroq a toutes les chances de bouleverser l’ordre établi et se faire une belle place. De quoi aussi préparer le terrain à l’Epiq, un autre petit SUV électrique de 4,10 m et environ 25 000 euros, qui devrait être dévoilé durant l’année 2025.
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