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Constructeurs

Entretien : Vincent Besson, directeur produits chez Citroën.

Publié le 24 octobre 2008

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
"C-Cactus est aujourd'hui un projet de série".Journal de l'Automobile. Au-delà de la concurrence avec le Meriva, quelles cibles visez-vous avec C3 Picasso ?Vincent...
...Besson. On peut appréhender ce modèle de deux façons. D'une part, c'est un vrai monospace de taille réduite, mais il a tous les gènes du genre et vient compléter une offre désormais exhaustive de la marque. D'autre part, il dépasse le simple monospace parce qu'il est inclassable, un rond carré ou un carré rond assurément séduisant. Et il tombe à mon sens à point nommé par rapport à la conjoncture actuelle. En effet, tout le monde cherche à contrôler son budget automobile et il n'y a pas dix solutions. Soit on descend en gamme, mais ce n'est pas le plus agréable. Soit on fait le choix radical du low-cost, mais heureusement, il y a encore des gens qui aiment l'automobile. Enfin, on peut choisir une voiture inclassable, qui répond à tous les standards d'habitabilité, de confort, de sécurité etc., et qui est assez bon marché. C'est C3 Picasso. Avec ce modèle, le client va ailleurs et revendique une consommation différente de l'automobile. On n'est plus dans le "toujours plus", mais dans le "toujours mieux".

JA. C'est aussi ce qu'on pourra attendre de C-Cactus qui semble finalement promis à la série, n'est-ce pas ?
vb. Il est vrai que le concept est aujourd'hui un projet de série. Mais plusieurs hypothèses sont à l'étude quant à sa forme finale. Avec ce véhicule, on remet en cause beaucoup de choses, c'est à la fois très stimulant et très difficile.

JA. Une commercialisation en 2011 est-elle envisageable ?
vb. Je ne peux pas encore répondre précisément. Disons que c'est programmé dans une fourchette de deux à cinq ans.

JA. Au niveau du marché, comment comptez-vous compenser vos pertes en Espagne, une de vos places fortes ?
L'Espagne s'écroule et forcément, ça fait mal. Mais nous ne sommes pas beaucoup plus affectés que les autres et l'enjeu se situe désormais sur la défense des parts de marché. Et l'Espagne n'est pas la seule à s'écrouler… Donc, cette fois, même si les marchés repartent, je suis persuadé que la crise aura vraiment modifié l'approche des consommateurs. Contrairement à ce qui s'est passé après les chocs pétroliers, ça ne repartira pas comme avant. On consommera toujours de l'automobile, mais différemment.

JA. Lors de la présentation de C3 Picasso, vous disiez que le réseau n'était pas au niveau de la gamme des produits, pouvez-vous être plus précis ?
vb. On ne peut pas dire cela comme ça, c'est négatif. Mais sur les dix dernières années, la gamme des produits a progressé plus rapidement que ne l'a fait le réseau. Attention, le réseau a bien progressé, mais l'un des défis majeurs pour nous consiste désormais à faire coïncider ces deux progressions.

Photo : "Sur les dix dernières années, la gamme des produits a progressé plus rapidement que ne l'a fait le réseau."

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