Entretien : Jean-Pierre Ploué, responsable du style Citroën et Peugeot.
Jean-Pierre Ploué. Pour l'organisation, je n'ai pas encore eu le temps de trop y réfléchir, mais il faudra bien sûr que je trouve un nouveau mode opératoire adapté. La mission qu'on me confie, c'est de faire la même chose pour la marque Peugeot que pour la marque Citroën et ma plus-value réside dans le fait que je suis toujours resté proche des équipes et que je travaille sur le style et l'image. La tâche est importante, mais ce qui me rassure, c'est que l'équipe Citroën me connaît parfaitement et qu'elle peut maintenant fonctionner avec une certaine autonomie. Ce n'est pas le cas chez Peugeot, mais l'expertise est avérée et la motivation est grande. Donc les choses peuvent aller très vite.
JA. Vous êtes très attaché à la marque Citroën, presque affectivement, cela ne va-t-il pas être plus compliqué avec Peugeot ?
j-pp. J'adore Citroën, mais j'ai travaillé pour d'autres marques avant et je sais me fondre dans les marques dont je m'occupe. La première qualité d'un designer, c'est d'ailleurs assurément son adaptabilité. Donc une fois que certains fondamentaux seront mis en place, ce sera facile et naturel.
JA. On parle donc de série pour le C-Cactus, n'est-ce pas ?
j-pp. Tout à fait, et ce sera à n'en pas douter l'une des prochaines voitures-images de la marque. Si on arrive à ressusciter dans la modernité les valeurs de la 2CV, on fera un malheur ! Surtout que si nous étions un peu en avance à Francfort, on est maintenant complètement dans l'air du temps.
JA. Le groupe ne croit pas à un véhicule mondial d'entrée de gamme, dès lors, comment appréhendez-vous les différents marchés, dont la Chine où vous avez ouvert un studio ?
j-pp. Disons qu'on ne veut pas se limiter au low-cost et point barre. Il faut de la valeur ajoutée conceptuelle, comme sur C-Cactus. Mais il y a aussi d'autres pistes pour d'autres marchés. Nous travaillons ainsi sur un modèle à bas coût pour les deux marques. En Chine, il est clair que le studio va travailler pour les deux marques, car maintenant je peux le faire, et qu'il va proposer des produits pour ce marché, mais aussi des alternatives pour l'Europe.
JA. Existe-t-il un style automobile spécifique à la Chine ?
j-pp. Je n'en suis pas certain. Les chinois rêvent des mêmes voitures que nous et de surcroît, il y a plusieurs Chine. On ne peut pas prendre la Chine comme un bloc monolithique et homogène. La solution ne réside pas dans un véhicule chinois ou une gamme exclusivement développée pour la Chine.
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