Entretien : Gilles Michel, directeur de la marque Citroën et membre du directoire et du comité de direction générale de PSA Peugeot Citroën.
...Michel. Jean-Pierre Ploué a été et est toujours, bien entendu, un acteur central de la relance de la marque. Une relance qui a été engagée il y a environ dix ans et qui n'est pas terminée. Quand je suis arrivé chez Citroën, je me suis trouvé surpris et admiratif devant son travail et il faut que ça continue. Bref, c'est vraiment un élément central de notre dispositif et vous avez raison de parler de lui et de ses équipes. Il les met toujours en avant et en interne, on ressent d'une part l'adhésion qu'il suscite et d'autre part, l'enthousiasme de ce département.
JA. Quels sont vos rapports avec Jean-Pierre Ploué ?
gm. Sous un angle personnel, c'est un homme avec lequel il est très agréable de travailler. Il est très simple et toujours de bonne humeur, même s'il sait râler et râler fort parfois ! Il va toujours de l'avant aussi. D'un point de vue plus professionnel, c'est un grand patron de style et sa réussite en témoigne. Les clients adhèrent et c'est bien le véritable juge de paix. Il est porté par une vision et une passion qui se traduisent en fortes convictions, mais il reste toujours ouvert au dialogue pour comprendre et s'adapter. Enfin, je dirais que j'essaye de m'occuper beaucoup du design, comme des autres services d'ailleurs. Cette proximité est capitale. Je dois les voir, leur faire des propositions, écouter les leurs, etc. Bien sûr, nous parlons aussi d'autre chose que d'automobile : nous parlons des villes, d'ameublement, de mode, car en fait, l'automobile se nourrit de son temps.
JA. Quelle est la place du design pour une marque comme Citroën ?
gm. Pour une marque généraliste européenne, le design est central. Je répète souvent que les gens ne sont pas obligés d'acheter nos produits et qu'il nous revient donc de créer l'envie et le besoin. De surcroît, dans la culture de Citroën, le design et l'innovation sont aux premières loges. D'ailleurs, en interne, le travail des designers est connu et reconnu. JA. Que demandez-vous à Jean-Pierre Ploué pour les années à venir ? gm. Je lui demande deux choses. Tout d'abord, il doit continuer d'être le premier vecteur du renouveau de la marque. Il faut poursuivre ce travail visant à retrouver de la force et une image rayonnante. Par ailleurs, je lui demande de nous étonner. Je le demande à la plupart de mes collaborateurs d'ailleurs. En effet, je préfère devoir contenir ou retenir que de devoir pousser mes collaborateurs.
JA. Avec des contraintes de délais de développement des modèles de plus en plus courts et l'explosion en nombre annoncée de vos véhicules, ne craignez-vous pas plus qu'avant un raté ?
gm. J'ai toujours peur qu'il y ait des ratés, c'est mon métier ! C'est donc à nous de bien caler le niveau des contraintes pour qu'il reste raisonnable. Je reconnais que les choses sont compliquées et que pour réussir il faut des équipes et des gens excellents. Chez Citroën, nous les avons ! JA. Dans le domaine du style automobile, quels sont vos goûts personnels ? gm. J'aime bien Citroën et particulièrement ce que nous sommes en train de faire. Un style véhiculant humanisme, simplicité et innovation. Avec une "french touch", dans le bon sens du terme. Autrement, je reconnais que je suis sensible aux charmes des Aston Martin.
Photo : "Les gens ne sont pas obligés d'acheter nos produits et c'est à nous de créer l'envie et le besoin".
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