Entretien avec Thomas Weber, responsable de la R&D Mercedes-Benz Cars
...long terme ?
Thomas Weber. La réduction des émissions de CO2 passe par un programme en 3 étapes. Annoncé il y a un an, "Road to the Futur" développe des solutions qui se compléteront. Il s'agit d'abord de limiter les émissions polluantes des moteurs traditionnels en améliorant leur efficacité. Il s'agit du concept "BlueEfficiency". Les émissions de CO2 ne sont pas les seules concernées dans cette démarche, nous travaillons également sur la réduction des particules des Diesel et des NOx. Mais notre activité principale porte sur le développement de solutions hybride et électrique, à l'image des deux véhicules dévoilés ici. En hybride, notre premier modèle S 400 BlueHybrid, affiche une consommation de 7,9 l aux 100 km, soit 190 g/km de CO2. C'est le champion des véhicules haut de gamme. Conçue de façon modulaire, notre technologie sera étendue à l'ensemble de nos véhicules. Pour le tout électrique, nous disposons déjà de la Smart Electric Drive qui est mise en service à Londres et à Berlin. Paris est candidat pour avoir une flotte de Smart électriques, mais il faut disposer de 100 postes de ravitaillement. Dès 2010, Mercedes commercialisera une voiture tout électrique. Simultanément, une production en petite série de voitures et d'utilitaires à pile à combustible sera lancée.
Ja. Vous envisagez déjà une production en série de la pile à combustible ?
Tw. Les problèmes techniques de la pile à combustible sont aujourd'hui résolus. Les Classe B que nous assemblons ont des performances remarquables : 400 km d'autonomie, une vitesse élevée, un silence et aucune émission de gaz polluant… Le remplissage du réservoir ne prend que 2 à 3 minutes. Il ne reste désormais que deux problèmes : une infrastructure de ravitaillement en carburant hydrogène et une production en quantité suffisante pour diminuer les coûts unitaires de chaque équipement. Pour une centaine de véhicules, le principe n'est économiquement pas viable. Avec 100 000 véhicules par an, l'ensemble est compétitif, en concurrence avec le moteur à combustion interne associé à la technologie hybride.
Ja. Sur la Classe S, quel est le surcoût de l'hybridation ?
Tw. Le prix de commercialisation n'est pas encore fixé. Mais nous pensons qu'avec cette technologie, et d'ici deux générations de modèles, nous gagnons de l'argent. L'objectif est de la proposer pour un prix supérieur de 3 à 4 000 euros au modèle traditionnel équivalent. Avec l'intégration de hautes technologies, il faut convenir de dépenser plus pour parvenir à un gain supérieur à la seule réduction des émissions de CO2. Avec la S 400 BlueHybrid, nous allons apporter plus : de l'émotion, du confort, de l'agrément de conduite.
Photo : Il y a peu, nous étions à 180 g/km sur l'ensemble de notre gamme et nous serons bientôt à 136 g", déclare Thomas Weber, responsable de la R&D Mercedes-Benz Cars.
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