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Constructeurs

Entretien avec Thierry Guillemot, président de Mazda France

Publié le 25 janvier 2008

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Tout en reconnaissant que les objectifs ne sont pas atteints, Thierry Guillemot refuse de voir la hausse des ventes de Mazda de 4,5 % comme une contre-performance. Confiant dans le réseau et les lancements, il se projette déjà vers une croissance à deux chiffres...

...
en 2008. En attendant - beaucoup - plus !

Journal de l'Automobile. Quelle analyse faites-vous de la relative bonne surprise du marché français sur l'année écoulée ?
Thierry Guillemot. Je crois que la hausse du volume d'immatriculations s'explique surtout par "l'effet décembre" un brin artificiel. Fondamentalement, c'est un marché atone, un marché de renouvellement où le gain de parts de marché ne peut s'opérer que par rapport aux concurrents. En outre, le marché des particuliers n'enregistre pas de croissance. Pour nous, c'est essentiel car nous réalisons 75 % de nos ventes à particuliers.

JA. Vous évoquez un "effet décembre" artificiel. Selon vous, quel sera justement l'impact du bonus-malus sur l'activité en 2008 ?
tg. Cette mesure attire l'attention du consommateur sur les niveaux de consommation et d'émissions et elle a donc un impact culturel. En revanche, à quelques exceptions près, à savoir les hauts malus sur certains modèles, son influence sur l'acte d'achat devrait être très modérée. On peut penser que ce sera un avantage pour les petits Diesel, ce qui pose la question du réel bien-fondé écologique de la mesure… Bref, pas de révolution à l'horizon, même si nous prenons bien entendu cette variable en compte. Par exemple, nos prévisions sur le CX-7 sont modestes, même si je suis persuadé que nous ferons la différence car nous restons 4 à 5 000 euros moins chers que la concurrence.

JA. Etes-vous déçu par vos résultats de 2007, en dessous de vos objectifs ?
tg. Pour Mazda, ce fut une année de transition avec deux modèles en fin de vie à gérer, les M2 et M6. Nous n'atteignons pas nos objectifs, mais nos ventes progressent de 4,5 % donc on ne peut pas parler de contre-performance. Surtout que nous savons pourquoi. Par ailleurs, la transition était aussi valable pour le réseau. Des travaux et des efforts de mise aux normes ont pu perturber l'activité, mais du coup, nous partons en 2008 avec nos nouveaux standards opérationnels.

JA. Concrètement, qu'attendez-vous en 2008 ?
tg. Le retour d'une croissance à deux chiffres ! La M2 sera notre locomotive, avec un fort mix Diesel lié au bonus, et devrait représenter un tiers de nos ventes. Par ailleurs, la M3 va se maintenir, tandis que le M5 bénéficiera de son face-lift et que la M6 montera en puissance au 2nd semestre.

JA. Au niveau du réseau, vos efforts sur le service ont-ils porté leurs fruits ?
tg. Le réseau a accepté de faire des investissements et il s'agit désormais de les amortir. D'ores et déjà, nous avons amélioré notre Indice de Satisfaction Client ce qui démontre le bien-fondé des investissements consentis sur l'accueil et l'environnement du lieu de vente. Maintenant, nous devons encore améliorer notre niveau de compétences, notamment sur l'après-vente en suivant ce précepte: "Savoir réparer bien sûr, mais réparer plus vite, mieux et moins cher".

JA. Quelle a été la rentabilité moyenne du réseau en 2007 ?
tg. On peut la situer aux alentours de 1,3 %. Ce n'est pas satisfaisant, mais on sait que cela est largement lié à la fin de vie de modèles haut de gamme, comme la M6 par exemple. Or, ce sont précisément des modèles qui génèrent de fortes marges.

JA. Vous appartenez au club des marques à
15 000 ventes : pensez-vous pouvoir franchir un cap à l'avenir et rejoindre celui des marques à 25-30 000 ventes ?
tg. Absolument, car nous pouvons nous appuyer sur une gamme profonde et étoffée, comme Toyota par exemple. Avec l'attribution de moyens et l'adhésion du réseau, c'est le potentiel de Mazda en France.

JA. Vous vous considérez donc aujourd'hui en deçà de votre potentiel, n'est-ce pas ?
tg. Oui et nous confirmons d'ailleurs nos objectifs de 20 000 immatriculations en 2010 pour 1 % de part de marché. Attention, cela ne se fera pas forcément par le développement en nombre du réseau, mais plutôt par le développement de nos distributeurs actuels. C'est plus une question de structure et d'esprit du réseau, surtout vis-à-vis d'un client qui veut maintenant un accueil personnalisé au lieu d'être noyé dans le multimarquisme. D'ailleurs, nous ne recrutons pas particulièrement de distributeurs en ce moment, sauf en Ile-de-France, mais le coût des surfaces reste problématique.

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