Entretien avec Michel Gardel, vice-président directeur général de Toyota France.

...Avec une progression de vos ventes de 11 %, vous avez presque atteint votre objectif 2005 de 90 000 ventes VP. Vous êtes néanmoins toujours à la 7e place des ventes en France depuis trois ans. Cela pourrait-il changer en 2006 ?
Michel Gardel. Nous sommes peut-être 7e au niveau des immatriculations mais nous sommes 5e au niveau des ventes à particuliers, avec 70 % de nos ventes réalisées auprès de cette clientèle. C'est le marché le plus rentable et le seul baromètre qui compte. Les ventes aux PME, les petites flottes, sont également rentables, au-delà c'est plus difficile.
Nos concessionnaires ont également immatriculé pas mal de VD cette année (ndlr : 14 % des immatriculations de la marque) en raison de la forte actualité produits (Aygo et Yaris).
Nous n'avons pas d'objectif en termes de classement. Notre challenge pour 2006 est de dépasser le seuil des 100 000 ventes, en incluant les 2 300 Lexus que nous comptons commercialiser.

JA. Modèle par modèle, cela donne quoi ?
MG. Nous avons vendu 2 500 Prius en 2005 et nous comptons en vendre le double cette année, à condition d'en avoir suffisamment. Avec Aygo, nous tablons sur un volume de 13 à 14 000 unités. En terme tarifaire, elle sera bien distincte de la nouvelle Yaris pour qui nous misons sur un volume de 29 000 unités.
Nous devrions vendre entre 10 000 et 11 000 unités de notre nouveau Rav 4. C'est inférieur à notre volume de vente de 2005 (12 700 unités) car nous ne disposerons que d'une version 5 portes. C'est un choix européen, les 3 portes ne représentant que 9 % des ventes (contre 22 % en France).

JA. Qu'est-ce qui manque encore à Toyota ?
MG. Hors des grands centres urbains, il y a encore un certain rejet de la voiture japonaise. Nous avons encore 1 à 2 points de pénétration à gagner en France en améliorant notre notoriété. Elle a déjà été multipliée par deux en 4 ans mais nous poursuivons dans ce sens avec le sponsoring (athlétisme, football et rugby), notre présence sur les Champs-Elysées et notre capillarité (310 points de vente à l'horizon 2009). Avoir une image forte, c'est important pour la vente mais aussi pour les valeurs résiduelles.
En termes de produit, j'aimerais un monospace hybride mais ce ne sera possible que d'ici trois ans. Je regrette en outre que nous ayons arrêté le MR et la Celica, des produits à faible volume mais qui font rêver. Il faut garder à l'esprit que l'automobile est un objet de plaisir.

Propos recueillis lors
de l'émission Face à la presse
de notre confrère Auto K7