Entretien avec Michel Gardel, directeur général Toyota.
...le réseau pour y parvenir.
Journal de l'Automobile. Avec plus de 65 000 unités commercialisées fin août à + 9,3 %, Toyota poursuit sa progression. Quels sont les motifs de satisfaction ?
Michel Gardel. Notre situation est très satisfaisante sur bien des points sur un marché peu porteur poussé par les offres promotionnelles. Toyota continue sa croissance grâce notamment à certains produits. La Yaris (18 639 unités à +2,5 %), la Corolla Verso (10 713 unités à 15,3 %) et la Prius (2 663 à + 65,1 %) ont parfaitement tenu leurs rôles. Je n'oublie cependant pas de nommer également le chemin parcouru par l'Aygo qui cumule déjà plus de 8 000 VN à fin août et devrait atteindre les 13 500 unités sur l'ensemble de l'année 2006. Toutefois, nous assistons à une baisse des ventes sur le marché des 4x4. En ce qui nous concerne, le nouveau Rav4 reste leader (9 251 unités à + 7,3 %) mais le Land Cruiser (- 30 %) a été pénalisé par la nouvelle fiscalité.
JA. Il y a un an vous indiquiez que la barre des 100 000 unités était proche. A combien d'unités finaliserez-vous l'exercice ?
MG. Les 100 000 ventes seront atteintes. Si les produits que j'ai cités constitueront une grande partie des ventes, celles-ci seront complétées par quelques nouveautés comme la Yaris TS, qui sera le haut de gamme de notre citadine. Par l'Hilux également, qui reste le deuxième véhicule le plus vendu dans le monde et qui se verra doter de nouvelles motorisations dont un Diesel.
JA. Quelques mots sur les autres nouveautés ?
MG. Nous dévoilons ici en concept l'Auris qui préfigure la voiture qui succédera à la Corolla, best-seller mondial. Sa sortie est prévue pour avril 2007. Nous découvrons également la LS 600h, limousine de 450 ch avec un moteur hybride dont la consommation est limitée. La LS 600 h représente le nec plus ultra de la technologie.
JA. Le Rav4 n'existera-t-il qu'en version 5 portes contrairement à son prédécesseur ?
MG. La version 3 portes n'a connu de succès qu'en France, contrairement aux autres pays où la version 5 portes était majoritaire. Avec le nouveau Rav4, nous n'avons pas perdu de clients, mais nous en avons plutôt gagné. Pour l'heure, un Rav4 3 portes n'est pas prévu dans les cartons.
JA. Un mot sur la marque Lexus et son développement en France ?
MG. La marque a multiplié ses résultats par 2,5 en un an. L'arrivée du Diesel a bien évidemment changé la donne pour Lexus. Mais pas seulement, la technologie hybride poursuit sa percée en France et le RX 400 h (qui bénéficie d'un crédit d'impôts de 2 000 euros) représente 50 % des ventes. Lexus a l'avenir devant elle. La clientèle s'intéresse de plus en plus à la technologie hybride. On sent une véritable prise de conscience, un engagement volontaire dans ce sens et les clients veulent faire désormais attention à leur consommation.
JA. Depuis plusieurs mois, la politique environnementale fait la une de l'actualité. Quelle est la position de Toyota dans ce domaine ?
MG. Toyota s'intéresse à l'environnement depuis 1965, date à laquelle le constructeur avait sorti son premier système hybride. Aujourd'hui, l'actualité met en avant les biocarburants soit, mais ce n'est pas notre choix. D'autant plus, qu'il ne faut pas se focaliser uniquement sur les rejets de CO2, mais sur tous les rejets polluants comme les hydrocarbures, les NOx… Toyota a opté pour la technologie hybride et les résultats nous donnent raison : satisfaction, fidélisation et ventes (180 000 unités dans le monde et 18 000 unités en Europe) sont au rendez-vous. Aujourd'hui, nous prouvons encore que nous sommes capables de faire une limousine de 450 ch à moteur hybride sans aucun problème de qualité. En outre, d'ici peu nous allons diviser par deux le coût des composants hybrides. Produire ce type de produits sera ainsi moins coûteux à l'avenir. Je le répète c'est notre choix et nous poursuivrons dans cette voie.
JA. Deux constructeurs chinois exposent pour la première fois à Paris. Comment estimez-vous leur potentiel ?
MG. Il convient de ne pas les sous-estimer. A court terme toutefois, je ne pense pas qu'il représente une menace. Les chinois souffrent encore d'un problème de notoriété. Bien entendu, il semble que leur réseau soit prêt mais sur le papier uniquement. On verra sur le terrain une fois les véhicules homologués. Toutefois, il convient également de ne pas être arrogant. Les chinois sont capables de s'adapter très vite même sur un marché européen très difficile. Laissons le temps au temps et observons.
JA. Comment va le réseau Toyota ?
MG. Très bien. Il a dégagé en 2005 une rentabilité de 1,71 % et devrait faire encore mieux en 2006 au-delà de 2 %. Notre réseau continue de croître mais avec les mêmes opérateurs. Nous sollicitons ces derniers pour développer le réseau en espérant atteindre une moyenne de 200 VN/an par site.
L'actualité pour nos distributeurs concerne l'amélioration continuelle du service après vente (programme TSM). En outre, nous poursuivons également la mise en place de la nouvelle signalétique (pour l'heure, seuls 86 points de vente l'arborent), la certification des vendeurs (avec l'Université Toyota)…
JA. Vous dites que vous poursuivez le développement du réseau avec les mêmes opérateurs. D'ailleurs, on a récemment constaté la croissance de vos deux plus gros opérateurs, la Sivam et TTA en région parisienne. Un début de concentration ?
MG. Non, il ne s'agit absolument pas de concentration. Dans les grandes villes comme Paris et sa région, il faut pouvoir compter sur les grandes structures qui sont mieux adaptées à ce type d'environnement. Pour le reste, nous disposons d'un partenaire pour chaque situation. Nous ne refuserons jamais un distributeur qui créé de la valeur sur sa zone, qui dégage de la rentabilité, une grande qualité de service et bien sûr qui vende.
JA. Un mot toutefois sur TTA qui intrigue. D'aucuns pensent que c'est une politique de filialisation maquillée ?
MG. En aucun cas. En dehors de leur activité internationale, Toyota France et TTA n'ont rien en commun dans la distribution automobile. Il n'y a aucun rapport financier et humain entre les deux structures. TTA s'est récemment développé mais pour consolider son périmètre. Mais en aucune façon, nous procéderons à une politique de filialisation.
Propos recueillis par
Tanguy Merrien
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