DaimlerChrysler : Une année 2005 en trompe l’œil
...de Jürgen Schrempp par Dieter Zetsche, les problèmes de fiabilité de Mercedes, le "lâchage" de Mitsubishi, les rumeurs sur la vente de Smart, les annonces fracassantes sur la suppression de dizaines de milliers d'emplois. Le géant germano-américain n'aura pas non plus été épargné par le volet judiciaire puisqu'il a fait l'objet de deux enquêtes pour une sombre histoire de corruption.
C'est dans ce contexte que Dieter Zetsche a présenté les résultats du groupe. Les soubresauts de ces 12 derniers mois n'auront apparemment pas suffi à ébranler le constructeur qui sort d'une année 2005 meilleure que prévue. DaimlerChrysler a dégagé sur la période un bénéfice net de 2,84 milliards d'euros en hausse de 15,4 %. Quant au chiffre d'affaires, celui-ci, progresse de 5,43 % à 149,7 milliards d'euros contre 142,05 milliards d'euros en 2004. "Nous pensons que le chiffre d'affaires va s'améliorer en 2006", a simplement déclaré Dieter Zetsche lors d'une conférence de presse tenue à Stuttgart avant d'ajouter que "le bénéfice d'exploitation doit progresser de manière régulière les années suivantes." Du moins commencer à progresser. En effet, le bénéfice d'exploitation, qui sert d'étalon pour les prévisions internes du groupe a terminé l'année 2005 en retrait de 9,89 % à 5,18 milliards d'euros.
Ces résultats, rassurants, sont dus aux bons comportements de deux des filiales du groupe. A commencer par la division Chrysler Group, qui, malgré les difficultés du marché américain, termine l'exercice avec un bénéfice d'exploitation en hausse de 7,50 % à 1,53 milliard d'euros. Quant aux véhicules industriels, le bénéfice d'exploitation progresse de 57,13 % à plus de 2 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires également en hausse de 16,89 % à 40,6 milliards d'euros.
La filiale Mercedes en crise
Ces résultats ne doivent cependant pas masquer le gros point noir qui assombrit le tableau. Toute la filiale Mercedes Car Group, vitrine de luxe de DaimlerChrysler, qui réunit les marques Mercedes, Smart et Maybach, a connu un exercice difficile. Si son chiffre d'affaires progresse légèrement de 0,78 % à 50,01 milliards d'euros, la division accuse une perte d'exploitation de 505 millions d'euros. Ces résultats ont été lourdement affectés par une charge de 1,2 milliard d'euros liée au plan de restructuration chez Smart. Il convient d'y ajouter, une charge additionnelle de 570 millions due au plan social chez Mercedes. 8 000 emplois sont menacés en Allemagne. La presse allemande fait même état de 22 500 licenciements pour l'ensemble du groupe. Les ennuis sont loin d'être terminés. C'est peut-être pourquoi Dieter Zetsche s'est refusé à donner tous les objectifs de résultats pour 2006.
Tanguy Merrien
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