Daimler veut quadrupler ses ventes électrifiées en 2020
"L'objectif est de réduire les émissions de CO2 de notre flotte de plus de 20 %", a annoncé Ola Källenius, le patron de Daimler, le mardi 3 mars 2020. Le constructeur mise notamment sur les hybrides 48 volts, dont il compte vendre 400 000 unités cette année, soit deux fois plus qu'en 2019. Côté voitures électriques et hybrides, la part des ventes, près de 2 % en 2019, doit "quadrupler" en 2020 et "puis encore presque doubler en 2021", selon Ola Källenius. L'objectif est déjà connu : plus de 50% des ventes mondiales en 2030.
La raison : dès cette année, les constructeurs devront afficher sur leur flotte de voitures neuves vendues en Europe des émissions moyennes de CO2 inférieures à 95 grammes par kilomètre, sous peine d'amendes -- un objectif impossible à atteindre sans une hausse significative des ventes de voitures électriques ou hybrides. La modulation par poids relève toutefois le plafond pour les groupes écoulant des voitures plus massives. Pour Daimler, l'objectif s'établira ainsi "légèrement au-dessus de 100 grammes" selon le patron du groupe de Stuttgart. En 2019, la moyenne des émissions de CO2 était encore de 137 grammes, a-t-il précisé.
"Nous avons toujours su que 2020 et 2021 étaient un défi pour nous" et "il faudra faire encore un grand pas en 2021", a admis le patron suédois, qui avait auparavant prévenu que le respect des normes n'était "pas garanti" cette année et l'année prochaine. BMW, qui part d'un peu moins de 128 grammes en 2019, s'est également fixé mi-février l'objectif d'une réduction de 20 % cette année.
Mais l'électrification "massive" promise par Ola Källenius sera coûteuse : "Surtout au début, les coûts des voitures électriques sont nettement supérieurs", a-t-il expliqué. Daimler a déjà annoncé un programme de 1,4 milliard d'euros d'économies d'ici 2022 avec plus de 10 000 suppressions d'emplois sur les 300 000 du groupe dans le monde via des départs volontaires, non-remplacements et retraites anticipées. Pour redresser la rentabilité, "notre tâche la plus importante des prochaines années est de réduire les coûts", étant donné que "nous ne pensons pas pouvoir entièrement répercuter les coûts dans les prix" de vente, a détaillé Ola Källenius. (avec AFP).