Dacia Sandero, quoi d’autre ?
Souvenez-vous de la première génération de Sandero sortie en 2008. Un modèle basique, pas franchement attirant, embarquant le minimum d’équipements et animé par des moteurs un brin dépassés, mais à l’habitabilité généreuse, à l’étonnant confort et surtout à des prix imbattables. Pas de quoi rêver en somme mais la berline posait la première pierre, aidée en cela par sa déclinaison Stepway, d’un succès qui allait déjouer tous les pronostics. La deuxième génération arrivée en 2012 et restylée en 2016 a même accéléré le processus, grâce à des prestations plus abouties, en parvenant à se placer en tête des ventes à particuliers en France, une place qu’elle n’a plus lâchée depuis 2016. Une véritable success story donc pour cette approche low cost de l’automobile à laquelle peu d’observateurs du marché accordaient de crédit à ses débuts.
La troisième génération, disponible à la commande depuis le 17 novembre en attendant son arrivée dans les concessions début 2021, pousse le concept encore plus loin, préfigurant une dynamique commerciale record. La nouvelle Sandero respecte tout d’abord le cahier des charges en termes de tarifs : de 8 690 à 14 090 euros pour la berline qui est produite en Turquie et au Maroc, de 12 590 à 15 290 euros pour la Stepway qui est pour sa part assemblée en Roumanie. Mais au-delà de ces propositions toujours aussi aguichantes, il convient de souligner les progrès réalisés par la marque en termes de design et de capacité à proposer toujours plus d’équipements sans renier son ADN.
La Stepway remporte les suffrages
La nouvelle Sandero, c’est avant tout un visage plus soigné, un coup de crayon plus fin. Les feux avant et arrière à Led intègrent une signature lumineuse en forme de Y, premiers éléments d’une personnalité plus affirmée. Le pare-brise plus incliné, le pavillon abaissé et les voies avant et arrière plus larges contribuent également à rendre l’auto plus moderne, plus attrayante. Une démarche qui monte d’un cran avec la version Stepway avec son capot et ses éléments de protection spécifiques, ainsi que sa garde au sol surélevée de 41 mm et ses barres de toit. Cette proposition représentait 65 % des ventes sur les générations précédentes, gageons qu’elle fera encore mieux demain dans cette nouvelle configuration lui donnant un petit air de SUV.
Soulignons ensuite les nouvelles mensurations qui concernent les deux versions au catalogue. La Sandero gagne 37 mm en longueur, pour atteindre 4 088 mm, ce qui se traduit par une habitabilité supérieure. L’espace aux places arrière, au niveau des genoux, devient l’un des meilleurs du segment. Quant au volume de coffre, il atteint 410 litres. Des évolutions architecturales autorisées par le recours à la plateforme CMF-B de l’Alliance, la même que la Clio. D’autres évolutions sont induites par cette nouvelle base industrielle. Un châssis plus rigide et plus résistant aux chocs, une direction assistée électrique, et non plus hydraulique, et davantage de systèmes de sécurité en découlent. Sur ce dernier point, on note l’arrivée d’airbags rideaux et latéraux, en plus des airbags conducteur et passagers. Des aides à la conduite viennent en complément, comme le freinage automatique d’urgence, le détecteur d’angle mort, l’assistance de parking avant et arrière (capteurs avec caméra de recul), ainsi que l’aide au démarrage en côte. Un petit arsenal pour un modèle low cost.
Des équipements inédits
A bord, la Sandero se montre également plus aboutie avec une présentation plus travaillée en dépit de matériaux qui demeurent bas de gamme. On ne peut pas tout avoir… Parmi les évolutions appréciables, citons les bouches d’aération qui ne sont plus rondes mais horizontales et le volant qui devient réglable en profondeur et en hauteur, idem pour les sièges. La présence de série d’un ordinateur de bord, d’un support smartphone, de l’allumage automatique des feux et des commandes au volant du régulateur et du limiteur de vitesse sont également à souligner, de même que des liserets de couleur et des revêtements en tissu en finition haut de gamme Confort. Mais l’embourgeoisement est surtout palpable avec des équipements optionnels comme le frein à main électrique, la carte mains-libres avec ouverture du coffre à distance ou encore les sièges avant chauffants et le toit ouvrant électrique.
Et que dire de la triple offre en matière de multimédia qui permet de satisfaire tous les budgets. L’entée de gamme Media Control repose exclusivement sur le smartphone du conducteur avec l’application Dacia Media Control, tandis que Media Display et Media Nav s’appuient sur un écran tactile de 8 pouces. Le contenu embarqué n’est évidemment pas le même, le dernier nommé proposant notamment la navigation et la connectivité sans fil pour Apple CarPlay et Android Auto. Contrairement aux générations précédentes, l’écran de la nouvelle Sandero est bien placé, en position haute.
Pas de diesel mais du GPL
Reste ensuite à bien identifier la motorisation adaptée à ses besoins. Le choix est ici relativement restreint dans la mesure où le diesel a été banni du catalogue. Dacia privilégie le bloc Eco-G 100 associé à une boîte manuelle à 6 rapports, qui propose une bicarburation essence et GPL. L’ensemble a de quoi séduire dans la mesure où l’autonomie annoncée dépasse les 1 300 kilomètres grâce aux deux réservoirs embarqués, de 40 litres pour le GPL – il remplace la roue de secours – et de 50 litres pour l’essence. Le conducteur peut jongler entre les deux en appuyant tout simplement sur un bouton. Rappelons que le litre de GPL s’affiche actuellement à 0,83 euro le litre, même si la consommation s’avère légèrement supérieure qu’en essence : 8,6 litres vs 6,3 litres au cours de notre essai. Il serait tout à fait logique de voir cette proposition mobiliser la demande, d’autant plus qu’elle est affichée au même tarif que le moteur TCe 90… Ce dernier devrait surtout être apprécié pour sa boîte CVT optionnelle à 1 400 euros.
Notre prise en main a confirmé tout le bien que l’on peut penser du duo Sandero/Stepway. Les progrès sont à souligner en termes comportement routier, de plaisir de conduite et même d’insonorisation. Petit bémol toutefois en ce qui concerne le confort assez rudimentaire des sièges et à la fermeté des suspensions de la Stepway, un réglage lié à sa surélévation pour limiter la prise de roulis. La berline s’avère un peu plus confortable, étant plus basse et plus légère, mais souffre de son allure plus banale. Un dilemme en vue pour les futurs acquéreurs. Dacia cible encore et toujours les particuliers, les professionnels, plus spécifiquement les flottes, ne représentant pas un objectif, bien au contraire. La raison invoquée est la protection des valeurs résiduelles et des marges, l’un des piliers de la marque depuis ses débuts.