Citroën 2004 : la mariée était presque parfaite
...de croissance du marché chinois et à la guerre des prix gagnant toute l'Europe viennent discrètement voiler une joie méritée.
Lorsque Claude Satinet, directeur général de Citroën, annonçait les résultats de la marque la semaine dernière, il y mettait ce soupçon d'amertume que les gourmets recherchent dans un plat à la perfection trop sensible. Tous les ingrédients y étaient, les amateurs se régalaient, les nouveautés, dissimulées lors de l'inauguration de la nouvelle carte l'an dernier, se révélaient riches en bouche, promettaient même de gagner en volume sur les palais les plus délicats, les étoiles pleuvaient au plus fort de la compétition. Et pourtant, toujours ce soupçon d'amertume revenait, au goût de canard laqué. Disons-le tout net, Claude Satinet n'a pas digéré le ralentissement de la croissance du marché chinois qui entame sa réussite. Un marché historique pourtant pour la marque - de même que pour son homologue allemand Volkswagen - qui s'était avancée jusqu'à la Grande Muraille il y a déjà bien longtemps et que le groupe a toujours mise en bonne place dans ses attentions. C'est pourtant là que la marque aux chevrons a été mise à mal, "ce pays des espoirs déçus", soupire Claude Satinet avant d'annoncer : "Nous avons reculé en Chine de façon considérable", révélant par-là que les résultats, par ailleurs bons, de Citroën auraient été franchement agréables si… Si la croissance du marché chinois ne s'était pas effondrée à 16 % par rapport à 2003, contrastant singulièrement avec les deux hausses précédentes, 67 % en 2003 et 70 % en 2002. Si la guerre des prix n'avait pas été déclarée par l'action conjuguée de l'arrivée de nouveaux acteurs, constructeurs chinois, importateurs, constructeurs étrangers… comme si le champ de bataille déjà éprouvant en Europe éclatait au pays du Soleil Levant. Désireux de sauver l'honneur et surtout des marges honnêtes pour les concessionnaires, le groupe a préféré limiter les ventes : au final, ce sont près de 26 000 voitures qui ont été vendues en moins par rapport aux 104 000 de 2003. Un soupçon d'amertume…
Une belle performance mondiale
Soyons clairs, la Chine réservera d'autres surprises de taille, comme celle de devenir le second, voire le premier marché mondial dans quelques années, nous prédit Claude Satinet. En attendant, il faut tenir. Et la seconde surprise, analyse le patron de Citroën, vient de la bataille rangée que se sont livrée les constructeurs automobiles en Europe alors que, traditionnellement, lorsque le marché se réveille, les crocs s'émoussent. En attendant, sur "un marché européen VP + VUL en progression de 2,9 %, Citroën atteint une part de marché de 6,7 % contre 6,9 % en 2003, avec un volume de 1 095 000 VP et VUL immatriculés". Une belle performance, quoi qu'il arrive. Et ce grâce à une forte percée de la gamme compacte C2, C3 et C3 Pluriel (518 000 modèles immatriculés dans le monde pour 4,7 % de progression sur ce segment), au maintien du Picasso, 220 000 vendus en 2004, - maintien assuré par la sortie du 110 ch Hdi -, et la vente de 39 000 C4 ! Sans oublier les 24 800 commandes de la nouvelle C5, commercialisée en octobre. De quoi pavoiser, surtout si l'on considère ce qui reste sous le pied.
Il fait bon en France !
"La structure du marché ne se détériore pas en France, au contraire", se félicite Claude Satinet en préambule des très bons chiffres de Citroën dans l'Hexagone. Ainsi, avec 332 000 véhicules vendus, la part de marché VP + VUL de Citroën en 2004 atteint les 13,7 %. Un résultat qu'il convient d'affiner : la forte baisse des ventes à loueurs tend à diminuer faiblement la part de marché VP de la marque par rapport à 2003, soit 12,8 % contre 13,5 % en 2003. Un léger recul compensé par le taux de pénétration VUL : 18,4 % de parts de marché, soit une augmentation des volumes de 5,1 % par rapport à 2003. Sur le marché des particuliers, les ventes ont augmenté. Cela est dû à la bonne perception de la gamme compacte et à l'arrivée de la C4 et de la nouvelle C5. Et peut-être aussi au doublé réussi en championnat du monde des rallyes : second titre de champion du monde des Constructeurs pour Citroën et titre de champion du monde des Pilotes pour Sébastien Loeb ! En somme, de belles perspectives pour 2005.
Hervé DaigueperceVoir aussi :
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