Angela Merkel a officiellement ouvert l'IAA
Chancelière allemande depuis 2005, Angela Merkel a connu des éditions plus fastes du salon de Francfort. Pour ce qui sera sans doute sa dernière ouverture officielle de l'IAA, car Angela Merkel ne sollicitera plus de mandats après la fin de celui-ci en 2021, l'industrie automobile allemande n'est pas au mieux. Comme presque tous les constructeurs du monde, VW, Daimler, BMW et consorts vivent une "révolution" et elle a promis de les aider en précisant toutefois qu'il leur revenait de relever le "défi" climatique et de rétablir la confiance ébranlée par le "dieselgate".
"Je pense que ce serait une erreur de penser que nous pourrions proposer des programmes de subventions de l'État qui correspondent aux innovations des dix prochaines années" en matière de réduction des émissions de CO2, a prévenu Angela Merkel. "On ne sait encore jamais vraiment comment les révolutions vont se dérouler, et c'est pourquoi nous devons les organiser de la manière la plus linéaire possible", a-t-elle ajouté.
Au même moment, plusieurs dizaines de personnes manifestaient à proximité du salon pour réclamer "la protection du climat plutôt que des SUV". Une manifestation plus importante est prévue samedi. La puissante industrie automobile allemande est sur la défensive depuis plusieurs mois. Les critiques affirment que le secteur ne parvient pas à réduire les émissions de carbone.
L'industrie automobile a "une énorme tâche devant elle", réduire de 40 % d'ici 2030 les émissions de CO2, a estimé la chancelière. Atteindre cet objectif est "une tâche herculéenne pour vous et pour nous", a-t-elle lancé aux constructeurs automobiles. D'autant que la "confiance" des consommateurs a été ébranlée par les systèmes "inadmissibles" de trucage des moteurs diesel mis en place par plusieurs constructeurs. "C'est pourquoi il est juste et important que l'industrie fasse maintenant preuve de fiabilité", a fait valoir Angela Merkel.
Elle a aussi plaidé pour une diversification de l'industrie automobile, avec le développement en particulier des moteurs électriques. Mais ce virage a un "prix", a-t-elle souligné. Il nécessite en effet de développer de nouvelles infrastructures. "Les voitures ne sont vraiment respectueuses du climat que lorsque l'électricité est produite à partir d'énergies renouvelables", a-t-elle expliqué.
"La fiabilité de l'infrastructure de charge (des batteries) est d'une importance capitale pour le succès de l'électro-mobilité", a-t-elle martelé, pointant le fait que les 20 000 points de charge actuels en Allemagne étaient "loin d'être suffisants". "Si la protection du climat est une tâche humaine - comme je le pense -, nous devons payer ce prix, car sinon nous payons des prix complètement différents", bien plus élevés, a-t-elle mis en garde. (avec AFP).
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