Airbags : l'UFC-Que Choisir somme Stellantis d'agir
Depuis l’ouverture de sa campagne de rappel pour les airbags défectueux des C3 et DS3 fabriquées entre 2009 et 2019, Stellantis fait l’objet de vives critiques pour la gestion de cette opération. Face au mécontentement grandissant, l'UFC-Que Choisir, par l'intermédiaire de sa présidente Marie-Amandine Stévenin, a adressé le 24 juin 2024 une mise en demeure au groupe automobile.
Cette lettre, destinée à Thierry Koskas, directeur général de Citroën, et à Carlos Tavares, PDG de Stellantis, met en lumière les lacunes de la campagne de rappel.
Une action judiciaire envisagée
L'association de consommateurs exige des "solutions concrètes" pour les automobilistes touchés, critiquant sévèrement la gestion "calamiteuse" de Stellantis. Elle demande instamment au constructeur de mettre en place des mesures alternatives pour compenser l'immobilisation forcée des véhicules.
L'UFC-Que Choisir réclame également qu'une date de réparation effective soit fixée dans un délai maximum de trois mois pour chaque automobiliste. En attendant, elle réclame la prise en charge de tous les frais liés à cette situation.
"Je ne doute pas que de telles mesures devraient pouvoir être mises en place facilement et rapidement par votre groupe, eu égard au montant que vous avez déjà provisionné, à hauteur de près d’un milliard d’euros, ce depuis maintenant près de deux ans", ajoute Marie-Amandine Stévenin.
Si aucune réponse ou engagement n'est donné dans un délai d'un mois, l'UFC-Que Choisir menace d'engager des actions judiciaires pour protéger les droits et les intérêts des consommateurs.
Une campagne de rappel trop tardive ?
Dans son courrier, l'association pointe également les retards de Stellantis, qui ont mené à ce "fiasco industriel". Elle estime que Stellantis connaissait les risques liés à ces airbags Takata depuis de nombreuses années, au moins depuis juillet 2015, date à laquelle ce scandale a été révélé publiquement par l'agence fédérale américaine de sécurité routière.
L'UFC-Que Choisir reproche à Stellantis d'avoir continué, en dépit de ce scandale, à commercialiser les véhicules C3 et DS3 équipés de ces airbags, estimant que le constructeur aurait dû agir dès 2018.
Stellantis renforce son dispositif
En réponse à cette mise en demeure, Stellantis a déclaré qu'il répondrait à l'UFC-Que Choisir et continuerait de travailler "dans la transparence vis-à-vis des autorités compétentes".
Le constructeur a déjà réparé environ 22 000 Citroën C3 et DS 3 au 24 juin, et 7 000 autres véhicules passeront bientôt en atelier. La capacité de réparation du réseau sera doublée d'ici fin juillet.
Un programme de réparation à domicile sera, en outre, mis en place dès juillet à Marseille, avant d'être étendu à l'ensemble de la zone concernée par le rappel. Cette opération pourrait prendre en charge jusqu'à 20 % des véhicules concernés, soit environ 50 000 clients. Stellantis veut également doubler sa capacité de production d'airbags à partir d'août, visant la livraison de 14 500 unités par semaine.
A lire aussi : Class Action, rappels, provisions... Le point sur la crise des airbags Citroën
En parallèle, Stellantis précise que 12 000 véhicules de courtoisie ont été mis à la disposition de ses clients. 3 000 voitures supplémentaires sont attendues d'ici la fin de la semaine. Le constructeur rappelle que le réseau de concessionnaires a aussi la possibilité d'immatriculer et de prêter ses véhicules d'occasion. Ce qui pourrait représenter environ 10 000 voitures de plus.
Enfin, pour faciliter le traitement des réclamations, Stellantis a doublé le nombre de conseillers dans son centre d'appel. Ce dernier comptait 152 personnes au 21 juin.
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