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Constructeurs

A l’heure du bilan

Publié le 21 avril 2015

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Celui de l’année 2014, comme celui de Norbert Reithofer à la tête de BMW depuis huit ans et demi, est quasiment sans tache. CA, ventes ou résultats atteignent des niveaux historiques. De quoi avoir les moyens de ses ambitions.
Celui de l’année 2014, comme celui de Norbert Reithofer à la tête de BMW depuis huit ans et demi, est quasiment sans tache. CA, ventes ou résultats atteignent des niveaux historiques. De quoi avoir les moyens de ses ambitions.

“Il s’agit de ma dernière conférence de presse vous présentant les résultats annuels, a lancé Norbert Reithofer à la tribune, et je tiens à remercier mes collègues du conseil d’administration pour tout ce que nous avons accompli ensemble.” L’occasion pour lui de revenir sur l’évolution du groupe depuis la mise en place de la stratégie Number One en 2007. Les chiffres sont sans appel : sur la période, les livraisons ont augmenté de 40 %, le CA de 44 % et le résultat après impôts a été quasiment doublé. A l’aube de son centenaire, le 7 mars 2016, BMW n’a jamais été aussi fort. Harald Krüger, qui va succéder à Norbert Reithofer à la présidence du directoire le 13 mai prochain, va donc prendre les rênes d’un constructeur solide et ayant les moyens de ses ambitions. En effet, BMW vient de boucler un nouvel exercice 2014 record. Chiffre d’affaires, ventes, résultat net, tous les voyants sont aux verts et même en amélioration. Avec plus de 80 milliards d’euros, une première, le CA est en hausse de 5,7 %. Le bénéfice d’exploitation grimpe quant à lui de 14,3 %, à 9,118 milliards, et le résultat net suit une tendance proche avec 5,817 milliards, soit une croissance de 9,2 %.

2 millions d’unités avec deux ans d’avance

Pour la première fois de son histoire, et avec deux ans d’avance, le groupe munichois a dépassé les 2 millions de ventes annuelles, à 2 117 965 unités. Naturellement, la marque BMW s’adjuge la plus grosse part de ce volume avec 1 811 719 unités, soit une croissance de 9,5 %. Viennent ensuite Mini avec 302 183 unités (- 0,9 %), Motorrad avec un historique 123 495 ventes (+ 7,2 %) et enfin Rolls-Royce qui n’en finit plus d’aligner les records, année après année. Le Spirit of Ecstasy a pris place sur 4 063 capots en 2014 (+ 11,9 %). Le président a également souligné la performance des BMW i3 et i8, aujourd’hui vendues dans 32 pays à 17 800 exemplaires, dont 1 741 i8. Les 16 nouveautés ou modèles faceliftés durant l’année 2014 ont donc porté leurs fruits. Et sur tous les continents. Norbert Reithofer s’est naturellement félicité de cette solide croissance, mais il a aussi souligné sa répartition sur les trois piliers forts que sont l’Europe (43 % des ventes), l’Asie (31 %) et les Amériques (23 %).

Faire encore mieux en 2015

Pour 2015, BMW ne va pas ralentir la cadence avec 15 nouveaux modèles ou faceflits. De quoi entretenir cette croissance. BMW Série 2 Gran Tourer, Série 2 Cabriolet, Série 1, X1 sont autant d’exemples de nouveautés dans les prochaines semaines. Il y en aura aussi chez Mini, avec notamment la nouvelle Clubman. Cette année marquera aussi l’arrivée des premiers modèles hybrides rechargeables de grande diffusion (contrairement à la i8). Le système hybride eDrive va faire son apparition sous le capot du X5 xDrive40e cet automne avant que n’arrive la Série 3 ainsi propulsée. Le SUV bavarois va ainsi proposer une puissance cumulée de 313 ch grâce à la combinaison d’un 4 cylindres essence de 245 ch et d’un moteur électrique de 113 ch, pour une consommation annoncée de 3,3 litres, soit 77 g/km. Il affichera une autonomie 100 % électrique de 31 km, selon le constructeur. Une illustration de ce à quoi ont servi les 4,57 milliards consacrés à la R&D durant l’exercice 2014. Cette richesse produits devrait donc se traduire dans les ventes, que Norbert Reithofer attend en hausse pour 2015. Le bénéfice avant impôts sera lui aussi au diapason. La consolidation de la place de leader de l’univers Premium fait aussi partie des objectifs, comme le fait de pouvoir compter sur une marge opérationnelle comprise entre 8 et 10 % pour l’activité automobile. Rappelons qu’en 2014, la marge automobile a été de 9,6 %, alors que celle du groupe dans son ensemble était de 10,8 %.

Des investissements pour l’avenir

Norbert Reithofer, le futur président du conseil de surveillance, est également revenu sur les derniers investissements industriels du groupe. Des investissements qui “ouvrent la voie à une nouvelle croissance des ventes”, estime Friedrich Eichiner, le directeur financier du groupe. La première BMW brésilienne tombera des chaînes de l’usine d’Araquari en octobre prochain. Au Mexique, il faudra patienter jusqu’en 2019 pour voir 150 000 nouvelles voitures produites chaque année. Les Etats-Unis ne sont pas oubliés dans le futur de BMW puisque, à l’occasion du 20e anniversaire de l’usine de Spartanburg, le président a annoncé une extension de la production afin d’atteindre 450 000 unités par an à l’horizon 2016. Naturellement, l’Allemagne a évidemment sa place dans ce schéma, mais la Chine va également concentrer de nombreux investissements. Le site de production de Shenyang va être renforcé afin de produire six nouveaux modèles dédiés au marché chinois. Un marché où BMW veut continuer à gagner du terrain, toujours et jusqu’en 2028 avec son partenaire Brilliance.

“Cela a été un grand honneur”

Enfin, parmi les autres “chantiers” du groupe, l’Homme de l’Année 2014 du Journal de l’Automobile a également mis l’accent sur la digitalisation et la connectivité au service des clients. Il a donné trois exemples. En plus d’une remise à jour des cartes GPS via la carte SIM embarquée, BMW va lancer ce printemps son Connected Drive Store où des applications comme Park Now apporteront de nouveaux services. Enfin, le système iDrive pourra, dans le futur, être en partie commandé par des gestes de la main pour, par exemple, accepter ou refuser un appel téléphonique entrant.

A l’approche de ses 100 ans, BMW tourne, avec le départ de Norbert Reithofer mais aussi de Joachim Milberg, une page importante de son histoire. “Pour moi, cela a été un grand honneur et à bien des égards un grand privilège d’être à la tête de cette équipe de passionnés pendant huit années et demie, a conclu Norbert Reithofer. Cela dit, l’équipe que je quitte aujourd’hui sait à quel point il y a encore beaucoup de choses à accomplir dans les années à venir.” Mais il suivra tout cela de près à la tête du conseil de surveillance.
 

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