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Constructeurs

508 PSE : la sportivité selon Peugeot

Publié le 12 février 2021

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Avec une 508 hybride rechargeable forte de 360 ch, Peugeot inaugure son nouveau label sportif, baptisé Peugeot Sport Engineered. Avec ce modèle, lancé en avril 2021, le Lion veut explorer un nouveau territoire et soigner son image de marque.
La 508 PSE devrait représenter 5 à 6 % des ventes du modèle.

 

Fini les GTI, T16, RC et autres Mi16. Les Peugeot sportives seront maintenant badgées Peugeot Sport Engineered. Ajoutez à cela l’accroche marketing « Pioneering Performance Again » et vous compren­drez aisément que ce label sportif du Lion se résumera rapidement à l’acro­nyme PSE. Mais au‑delà de ces consi­dérations finalement peu importantes, Peugeot a vu juste, car la sportivité des années à venir sera forcément associée à l’électricité. Lui parle de néoper­formance où l’efficacité énergétique est devenue fondamentale. La 508 inaugure donc cette nouvelle lignée de Lionnes et le constructeur ne s’in­terdit rien avec des déclinaisons PSE hybrides rechargeables comme 100 % électriques. La nouvelle 308, annoncée en PHEV, aura sans doute sa mouture PSE comme, certainement, une e‑208 qui y gagnera en muscle. Mais revenons sur cette 508 PSE.

 

Mise au point Peugeot Sport

 

La fiche technique est alléchante. La puissance maximale cumulée s’éta­blit à 360 ch (330 ch en mode hybride ou AWD), ce qui en fait la Peugeot de route la plus puissante jamais produite. Le 0 à 100 km/h est avalé en 5,2 s, le tout en annonçant une consommation de 2 l aux 100 km et des émissions de 46 g de CO2/km. Peugeot a associé un bloc essence 1.6 de 200 ch à deux moteurs électriques, un à l’avant et un à l’arrière, d’une puissance respective de 110 et 113 ch. Ils sont alimentés par une batte­rie de 11,5 kWh qui autorise 42 km en mode électrique. L’architecture globale est finalement très proche de celle des modèles hybrides rechargeables déjà proposés par la marque, notamment pour éviter de nouveaux développe­ments spécifiques. Le moteur PureTech 225 (au lieu du 200) aurait pu être une option, mais son implantation sous le capot aurait demandé de repenser le refroidissement. Même pour l’éten­dard de la gamme, la gestion des coûts demeure serrée.

 

En revanche, pour le châssis, les hommes de Peugeot Sport sont passés par là et ont refait une mise au point. Les suspensions sont plus fermes et la garde au sol est plus basse. Le diamètre des barres antiroulis est passé à 22 mm, celui des disques des freins avant à 380 mm et les voies sont plus larges (+ 24 mm à l’avant et + 12 mm à l’arrière). L’électronique (ESP, antipatinage…) a également été recalibrée et, enfin, le modèle est campé sur des jantes de 20’’ chaussées de Mi­chelin Pilot Sport 4 S.

 

Premières livraisons en avril

 

L’efficacité est indiscutable, malgré les 1 850 kg sur la balance, notamment lors des relances. Mais il manque une petite étincelle pour que le plaisir soit pleinement au rendez‑vous. La « néo­performance » demande peut‑être un temps d’adaptation. En revanche, la 508 PSE sait se montrer polyvalente avec ses différents modes de conduite (Électrique, Hybride, Confort, Sport, AWD). L’habitacle et l’agencement intérieur restent ceux d’une 508 avec, entre autres, son i‑Cockpit, son pe­tit volant et un équipement complet. Le traitement extérieur est au diapason du caractère annoncé, avec notamment des boucliers retravaillés, intégrant de nombreux éléments aérodyna­miques et deux grosses prises d’air, à l’avant, soulignées d’un vert « krypto­nite ».

 

Une couleur que reprend éga­lement la signature PSE, constituée de 3 griffes, ou encore les étriers des freins. Les commandes de ce modèle sont ou­vertes depuis le 16 novembre 2020 et les premières livraisons auront lieu au mois d’avril prochain. Pour installer son nouveau label sportif, le construc­teur a fait le choix de mettre en place des centres PSE dans le réseau qui se résument, pour l’heure, à des corners dans les showrooms. Chaque centre PSE devra aussi compter un « product genius » pour une meilleure expérience client et proposer des essais person­nalisés. Un club PSE, notamment en lien avec l’engagement en WEC de la marque, va également voir le jour.

 

Sans véritable concurrence pour l’heure

 

Commercialement, les ambitions de Peugeot sont mesurées. En effet, la marque estime que la 508 PSE, facturée 67 100 euros en berline et 68 400 euros en SW, pourrait représenter entre 5 et 6 % des immatriculations du modèle, soit entre 2 500 et 3 000 exemplaires s’il retrouve un niveau de vente de 50 000 unités par an. En 2020, la 508 a seulement représenté 32 149 véhicules dans le monde. C’était mieux en 2019 avec 59 912 unités. Les volumes restent toutefois relatifs pour un tel produit qui doit avant tout servir l’image de marque, même s’il est hors de ques­tion de perdre de l’argent.

 

La 508 PSE doit surtout installer Peugeot sur un nouveau territoire peu concurrentiel. Les berlines sportives sont relativement nombreuses sur ce segment D, notam­ment venues d’Allemagne, mais aucune n’a encore basculé vers l’hybridation de performance et il faut souvent ajou­ter un sérieux malus au tarif annoncé. Seule la Volvo S60 T8 Polestar Enginee­red (405 ch PHEV à partir de 69 100 eu­ros) peut être considérée comme une véritable concurrente de la française. L’Audi S4 est passée au V6 diesel (347 ch et à partir de 75 040 euros), la BMW M340i xDrive tire 374 ch de son 6 cylindres (à partir de 66 200 euros) et, enfin, la Mercedes Classe C 43 AMG propose aussi un 6 cylindres de 390 ch à partir de 74 650 euros. La 508 Peugeot Sport Engineered a donc une belle carte à jouer.

 

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Un TCO compétitif

Bien que la 508 PSE joue clairement dans la veine sportive, elle n’en demeure pas moins relativement raisonnable au regard de la fisca­lité et de son coût d’utilisation. Peugeot a comparé son TCO à celui d’une 508 GT Pack PureTech 225 ch. La PSE grâce à ses 46 g/km de CO2 échappe au malus, ainsi qu’à la TVS. Pour un contrat de 36 mois et 90 000 km, malgré son prix d’achat de 67 100 euros, contre 48 800 euros pour la GT Pack, le TCO mensuel de la PSE est de 1 091 euros, contre 1 056 euros pour la berline traditionnelle. Cela reste un calcul théorique car, comme pour tous les PHEV, les conditions d’utilisation, et notamment le fait de recharger ou non la batterie, déterminent le coût réel à l’usage. Sans parler d’une conduite sportive qui grèvera largement la consommation. Toujours est‑il que la clientèle professionnelle (artisan, profession libérale…) pourrait être sensible au caractère de cette 508 et à ses avantages fiscaux.

 

 

 

 

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