2003, l’année de tous les succès pour Toyota
...à plus de 1 000 milliards de yens. Il dispose enfin d'un tel trésor de guerre que les marchés financiers lui accordent toute leur confiance.
Jean-Martin Folz, Homme de l'Année 2002, ne pouvait rêver plus digne successeur que Fujio Cho. Il partage en effet avec le patron de Toyota cette vision stratégique qui consiste à préférer les partenariats ciblés aux alliances globales. Vision qu'ils ont mise en application en créant une usine commune située à Kolin, en République tchèque. Si l'année 2002 fut sans conteste l'occasion de saluer les performances du groupe PSA et un premier quinquennat sans fausse note de Jean-Martin Folz à la tête du groupe, l'année 2003 s'avère résolument être celle de Toyota.
en chiffresLes ventes de Toyota en 2003 |
Les marchés lui accordent toute leur confiance
Les performances commerciales ne suffisent pas, il faut encore que les ventes soient rentables. Or, avec Toyota, point de souci. L'agence de cotation Moody's vient d'ailleurs tout récemment de relever la note de la dette à long terme de Toyota de Aa1 à Aaa, avec une perspective d'évolution stable. C'est la première fois depuis quatre ans que Moody's accorde sa plus haute note à une entreprise japonaise, la dernière ayant été NTT. "Moody's s'attend à ce que Toyota continue d'obtenir d'excellents résultats d'exploitation et une structure financière exceptionnelle", a indiqué l'agence, ajoutant que "la décision de relever la note de Toyota reflète également sa capacité à poursuivre sa politique de réduction des coûts et ses programmes de diversification des gammes ainsi que ses lancements de nouveaux modèles". Les marchés financiers donnent aussi toute leur confiance au groupe Toyota. Avec une capitalisation boursière qui atteint 66 fois son chiffre d'affaires (mesurée en avril 2003), le groupe devance ses concurrents japonais (Nissan : 60 fois ; Honda : 54 fois) et ridiculise les autres (PSA : 19 fois ; Ford : 11 fois ; Fiat : 6 fois). Comme le relevait récemment le quotidien "Le Monde", "Toyota pèse plus lourd en Bourse que General Motors, Ford et DaimlerChrysler confondus".
Un résultat net à plus de 1 000 milliards de yens en 2003 ?
Au cours de son premier semestre fiscal (d'avril à septembre 2003), le leader japonais a vu son chiffre d'affaires croître de 8 %, à 62,4 millions d'euros, grâce à une hausse de ses ventes mondiales de 7,4 %, à 3,17 millions de véhicules sur le semestre. Au cours de ces six mois, Toyota avait déjà vendu davantage de véhicules que le groupe Ford (3,13 millions d'unités, en recul de 11 %). Le troisième trimestre, d'octobre à décembre, est resté sur le même rythme de croissance (+ 8,2 %), avec un chiffre d'affaires de 33,3 milliards d'euros, et une rentabilité à l'avenant : le taux de marge se situe à 9,2 % contre 9,4 % au cours du premier semestre, mais le résultat net progresse de 59,7 % contre une hausse de "seulement" 23,2 % au premier semestre. Selon les analystes, cette rentabilité serait surtout le fait de sa branche financière. Elle compenserait la politique commerciale agressive menée aux Etats-Unis, qui s'est traduite par l'octroi d'importantes remises. Quoi qu'il en soit, Toyota devrait afficher un bénéfice net de plus de 1 000 milliards de yens (7,5 milliards d'euros) pour l'exercice fiscal qui s'achèvera fin mars 2004, en hausse de 40 % par rapport à l'exercice précédent. Ce serait la première fois qu'une entreprise japonaise réaliserait un bénéfice aussi élevé.
Xavier Champagne
ZOOMToyota Europe et Toyota France à l'honneur |
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