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Constructeurs

2003, l’année de tous les succès pour Toyota

Publié le 13 février 2004

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
Difficile de trouver une faille à cette machine à vendre des voitures et à faire des bénéfices. En 2003, Toyota est devenu le deuxième constructeur mondial en commercialisant davantage de véhicules que Ford et devrait réaliser le plus important bénéfice jamais atteint par une entreprise japonaise,...

...à plus de 1 000 milliards de yens. Il dispose enfin d'un tel trésor de guerre que les marchés financiers lui accordent toute leur confiance.

Jean-Martin Folz, Homme de l'Année 2002, ne pouvait rêver plus digne successeur que Fujio Cho. Il partage en effet avec le patron de Toyota cette vision stratégique qui consiste à préférer les partenariats ciblés aux alliances globales. Vision qu'ils ont mise en application en créant une usine commune située à Kolin, en République tchèque. Si l'année 2002 fut sans conteste l'occasion de saluer les performances du groupe PSA et un premier quinquennat sans fausse note de Jean-Martin Folz à la tête du groupe, l'année 2003 s'avère résolument être celle de Toyota.




en chiffres

Les ventes de Toyota en 2003


  • Europe de l'Ouest 674 656 (+ 7,1 %)
  • Japon 2 306 000 (+ 3,9 %)
  • Etats-Unis 1 866 000 (+ 6,3 %)
  • Un événement justifie presque à lui seul cette nomination : Toyota est devenu le deuxième groupe automobile, en termes de volume de ventes, devant la Ford Motor Company. Avec ses filiales Daihatsu et Hino, le groupe japonais a en effet vendu 6,78 millions de véhicules l'an passé (+ 9,9 %), contre 6,72 millions pour Ford (- 3,6 %) et 8,59 millions pour General Motors. Cette progression est par ailleurs réalisée sur tous les marchés, même les plus difficiles : en Europe de l'Ouest, Toyota progresse de 7,1 % avec 674 656 VP vendus sur un marché en retrait de 1,3 %. Grâce à une progression de 28,4 % sur le dernier trimestre, le groupe a annoncé avoir déjà atteint son objectif de vente de 2005 en Europe (Est et Ouest) : il a vendu 830 000 véhicules, soit 30 000 de mieux que ce qu'il avait escompté. Aux Etats-Unis, sur un marché également en repli (- 1%), il s'octroie désormais une part de marché de 11,2 %, grâce à une amélioration de ses performances de 6,3 % (1,866 million de véhicules vendus) ; Au Japon, où la marque Toyota détient déjà une part de marché de 42,3 % (hors minivéhicules), celle-ci parvient encore à progresser de 1,8 % (avec 1,705 million d'unités vendues). Au niveau du groupe, c'est 2,306 millions de véhicules qui ont été vendus au Japon, soit une progression de 3,9 % et une part de marché de 39,5 % (dont les minivéhicules). Et Fujio Cho est loin de s'endormir sur ses lauriers : il ambitionne d'accroître ses ventes mondiales de 4 % en 2004, à 7,08 millions de véhicules, soit 2 % de mieux au Japon (2,36 millions d'unités) et 6 % de mieux à l'étranger (4,72 millions d'unités). A plus long terme, il vise une pénétration de 15 % aux Etats-Unis (contre 11,2 % aujourd'hui) et il escompte vendre 1,2 million de véhicules/an en Europe d'ici 2010. Fujio Cho s'est fixé pour objectif une part de marché mondial de 15 %, contre 10 % aujourd'hui. Cet objectif, c'est tout simplement la première place des constructeurs, GM détenant aujourd'hui 14,7 % du marché mondial.

    Les marchés lui accordent toute leur confiance

    Les performances commerciales ne suffisent pas, il faut encore que les ventes soient rentables. Or, avec Toyota, point de souci. L'agence de cotation Moody's vient d'ailleurs tout récemment de relever la note de la dette à long terme de Toyota de Aa1 à Aaa, avec une perspective d'évolution stable. C'est la première fois depuis quatre ans que Moody's accorde sa plus haute note à une entreprise japonaise, la dernière ayant été NTT. "Moody's s'attend à ce que Toyota continue d'obtenir d'excellents résultats d'exploitation et une structure financière exceptionnelle", a indiqué l'agence, ajoutant que "la décision de relever la note de Toyota reflète également sa capacité à poursuivre sa politique de réduction des coûts et ses programmes de diversification des gammes ainsi que ses lancements de nouveaux modèles". Les marchés financiers donnent aussi toute leur confiance au groupe Toyota. Avec une capitalisation boursière qui atteint 66 fois son chiffre d'affaires (mesurée en avril 2003), le groupe devance ses concurrents japonais (Nissan : 60 fois ; Honda : 54 fois) et ridiculise les autres (PSA : 19 fois ; Ford : 11 fois ; Fiat : 6 fois). Comme le relevait récemment le quotidien "Le Monde", "Toyota pèse plus lourd en Bourse que General Motors, Ford et DaimlerChrysler confondus".

    Un résultat net à plus de 1 000 milliards de yens en 2003 ?

    Au cours de son premier semestre fiscal (d'avril à septembre 2003), le leader japonais a vu son chiffre d'affaires croître de 8 %, à 62,4 millions d'euros, grâce à une hausse de ses ventes mondiales de 7,4 %, à 3,17 millions de véhicules sur le semestre. Au cours de ces six mois, Toyota avait déjà vendu davantage de véhicules que le groupe Ford (3,13 millions d'unités, en recul de 11 %). Le troisième trimestre, d'octobre à décembre, est resté sur le même rythme de croissance (+ 8,2 %), avec un chiffre d'affaires de 33,3 milliards d'euros, et une rentabilité à l'avenant : le taux de marge se situe à 9,2 % contre 9,4 % au cours du premier semestre, mais le résultat net progresse de 59,7 % contre une hausse de "seulement" 23,2 % au premier semestre. Selon les analystes, cette rentabilité serait surtout le fait de sa branche financière. Elle compenserait la politique commerciale agressive menée aux Etats-Unis, qui s'est traduite par l'octroi d'importantes remises. Quoi qu'il en soit, Toyota devrait afficher un bénéfice net de plus de 1 000 milliards de yens (7,5 milliards d'euros) pour l'exercice fiscal qui s'achèvera fin mars 2004, en hausse de 40 % par rapport à l'exercice précédent. Ce serait la première fois qu'une entreprise japonaise réaliserait un bénéfice aussi élevé.


    Xavier Champagne


     





    ZOOM

    Toyota Europe et Toyota France à l'honneur

    Une progression des ventes de 7,1 % en Europe de l'Ouest, un objectif de vente 2005 déjà atteint en 2003 dans l'Europe dans son ensemble, le jury de l'Homme de l'Année avait des raisons de citer Thierry Dombreval, senior vice-president sales and marketing de Toyota Motor Europe. Il a également voulu saluer la performance de la marque sur le territoire français, en citant Michel Gardel, vice-président et directeur général de Toyota France. Avec 73 319 immatriculations sur le territoire français, le groupe Toyota progresse de 7,8 % et réalise une dixième année record consécutive. A noter par ailleurs que, fin décembre 2003, Toyota France a reçu la certification ISO 14001 de management environnemental pour l'ensemble de ses activités de commerce et de distribution automobile.

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