Kallista dévoile son plan pour mailler la France en bornes ultra-rapides
Bien connu du monde de la production d'énergie électrique, Kallista Energy lorgne désormais ouvertement le marché de l'électromobilité. L'entreprise a présenté, le 2 juillet 2020, un vaste plan dont le but est de doter la France d'un réseau de bornes ultra-rapides, à partir de 2024. Des installations qui se feront exclusivement en bordure des grands axes pour aider les automobilistes à couvrir de grandes distances en véhicules électriques.
Fort de son expérience et de son partenariat de longue date avec Enercon, spécialiste de l'éolien terrestre et fabricant de bornes de recharge, Kallista Energy compte proposer une solution utilisant des éoliennes pour produire le courant qui alimentera les batteries des véhicules. Il y aura deux éoliennes par station, chaune produisant entre 3 et 5 mégawatts, afin de fournir une puissance de charge de 350 kW que les futurs VE accepteront pour faire "le plein" en 10 minutes.
De 640 à 3 840 bornes sans travaux supplémentaires
Le projet est né en 2018. Il en est désormais au stade de la réalisation des études en vue d'obtenir, en 2023, les autorisations de mise en chantier, avant les premières inaugurations en 2024. Au total, Kallista Energy entend bâtir 80 stations, soit suffisamment pour mailler le territoire avec une distance moyenne de 150 km entre les installations. Chacune de ces stations pourra compter 8 points d'ancrage au démarrage. Mais au regard de la puissance délivrée par les éoliennes, il sera possible de monter à 48 points de recharge par localisation, sans travaux supplémentaires. En clair, le réseau qu'envisage Kallista Energy recensera entre 640 et 3 840 bornes ultra-rapides. "Nous ne serons pas les seuls à couvrir la France et nous en sommes satisfaits, car cela prouve que nous pouvons collectivement construire une offre cohérente et dense pour les automobilistes", pose le président, Frédéric Roche.
Pour raccorder les stations aux éoliennes, il faut investir 100 000 euros par kilomètre. Elles ne seront donc jamais bien éloignées. Mis bout à bout, Kallista Energy estime que le réseau réclamera un investissement compris entre 600 millions et 1 milliard d'euros. Des sommes astronomiques en apparence, mais qu'en réalité le groupe mutualisera avec son activité régulière. L'énergie produite ira en priorité vers les bornes, mais pourra donc également être revendue au réseau. Jour et nuit, l'éolienne alimentera la station dans 80 % du temps. Les autres 20 % proviendront du circuit plus traditionnel.
Une combinaison qui joue en faveur du consommateur. Et pour cause, la liaison directe entre les deux éoliennes et la station supprime les intermédiaires. Le montant de la facture s'abaisse et Kallista annonce – aujourd'hui – un montant de 30 centimes d'euros par kWh. Le plein s'afficherait donc à 15 euros.
Renault et PSA suivent de près le projet. Ils collaboreront avec Kallista Energy pour s'assurer que l'équipement sera toujours en phase avec les évolutions technologiques des véhicules. Cela sera d'autant plus vrai que l'énergéticien et son compagnon de route, Enercon, ne s'interdisent pas de connecter ses éoliennes à d'autres types de stations, comme par exemple celles de production d'hydrogène. Reste maintenant à convaincre les autorités françaises de régulation de l'éolien. Ce qui reste le métier premier des deux partenaires.
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