Simplici Car, Ewigo, VPN… les franchises face à la crise
Il fallait trancher, Simplici Car l'a fait. Le réseau fondé par Yoni Dayan a décidé de bouleverser son modèle économique en faveur de ses partenaires. Ce 31 mars 2020, la direction a confirmé la suspension du versement des redevances durant toute la période de confinement liée à la lutte contre l'épidémie de coronavirus.
Contraints de baisser le rideau, les franchisés n'auront donc pas à régler les 1 000 euros mensuels. "Nous faisons ce sacrifice pour alléger des trésoreries soumises à rude épreuve, explique Yoni Dayan. Nous estimons qu'ils en ont davantage besoin que nous". Rapporté au nombre de franchises ouvertes en France, cela représente tout de même la bagatelle de près de 20 000 euros, habituellemnt destinés à financer l'animation et le développement du panneau Simplici Car.
Depuis l'entrée en vigueur des mesures gouvernementales, les points de vente n'assurent plus que des livraisons au personnel soignant. Un commercial par site est autorisé à venir chaque jour tenir une permanence. "Nous souhaitons montrer aux clients qui nous ont confié leur véhicule que nous assumons notre rôle d'intermédiaire", motive Yoni Dayan. Les présentations ont donc lieu par appel vidéo sur des applications mobiles (WhatsApp…). "Il s'agit aussi de préparer les projets LLD des entreprises qui nous contactent", ajoute-t-il.
Outre le soin apporté au traitement des actuels franchisés, les process de recrutement vont bon train néanmoins. Yoni Dayan et ses assesseurs organisent en fréquemment des conférences avec des candidats afin de répondre aux questions et faire avancer les dossiers. "Nous confirmons d'ores et déjà notre présence au salon de la Franchise qui se tiendra à l'automne", souligne le fondateur de Simplici Car, dont la page internet liste Nice (06), Montpellier (34) et Saint-Denis (93) comme les villes en attente d'une inauguration.
Ewigo accélère un projet digital
La franchise francilienne n'est pas la seule à avoir mis en place un dispositif de crise. Chez VPN, les dernières livraisons ont été réalisées dans la matinée du 17 mars 2020, lorsque les centres le pouvaient encore. Ensuite, les portes se sont fermées et ne se rouvriront que si un membre du corps médical nécessite une intervention d'urgence à l'après-vente. En guise de soutien ont été appliquées "des mesures symboliques", se limitera par pudeur à rapporter David Rairolle, le directeur d'activités de VPN.
De la plus haute importance, ces aides viennent soulager des affaires qui parfois ont une santé financière fragile. Florent Barboteau en sait quelque chose. Le fondateur de la franchise Ewigo a imposé la fermeture des agences dès le 16 mars et proposé simultanément un report des redevances. Un choix laissé à la discretion de chacun. "Un tiers de nos membres a souhaité continuer de verser le montant de 900 euros mensuels", liste-t-il pour l'heure. Le signe d'une forte mobilisation autour de la marque, d'après lui.
Au cours des deux premières semaines de confinement, Ewigo a tenu des conférences quotidiennes avec l'ensemble des franchisés. Au menu, deux grands thèmes : la stratégie de préservation des entreprises dans un contexte en constante évolution et l'adaptation opérationnelle. Les gestionnaires d'agences ont donc été conseillés dans le recours aux aides d'Etat et dans la négociation avec les fournisseurs, d'une part, et accompagnés dans l'élaboration d'une stratégie commerciale, d'autre part.
Plus concrètement, Ewigo a mis en place une caisse de séquestre. Ce qui permet à l'enseigne - au sein de laquelle on célébrait un chiffre d'affaires record en février dernier - de continuer à prendre des commandes. En attendant la réouverture des livraisons, ce sont ainsi une centaine de réservations qui ont déjà été enregistrées depuis le début de la crise. Surtout, Ewigo a anticipé la sortie du carton d'un projet digital ambitieux. Initialement prévu pour l'été, cet outil commercial a été finalisé à la hâte pour servir dans ce moment critique.
Cette inédite plateforme web directement reliée aux systèmes d'information du réseau Ewigo ouvre de nouvelles possibilités pour les clients. Guidés par des commerciaux récemment formés, les particuliers pourront eux-mêmes procéder à la prise de vue, à la description et à l'enregistrement des véhicules à revendre via les agences. L'interface allant jusqu'à sécuriser la signature du mandat. "Actif depuis cette semaine, ce dispositif a engrangé près d'une dizaine de mandats, contre 15 par jour en temps normal. Nous sommes donc confiants", se rassure Florent Barboteau qui par ailleurs note une recrudescence des demandes de reprises immédiates. Une activité qu'Ewigo a suspendu par prudence vis-à-vis de l'évolution des cotes de l'occasion.