Carlili lève un million d'euros pour passer à la vitesse supérieure
Le concept est désormais adoubé. Ce 16 octobre 2018, Carlili a annoncé avoir collecté la somme d'un million d'euros auprès du groupe l'Argus et reçu le label d'Etat French Mobility. Une double actualité qui résonne en effet comme une validation de son modèle d'affaires tout à fait singulier de convoyage de véhicules de location courte durée.
Vincent Moindrot, le fondateur de la start-up, se félicite de ce rapprochement avec le groupe l'Argus. "Il apporte du crédit à notre concept et pourrait devenir un partenaire financier sur le long terme, a-t-il expliqué au Journal de l'Automobile. Aussi, nous réfléchissons à utiliser leurs ressources pour accroître notre visibilité par du référencement."
Dans l'histoire de Carlili, cette levée de fonds permettra un passage à l'échelle en toute pérennité. Mais le développement ne passera pas forcément par un déploiement géographique. Vincent Moindrot estime que la région de Paris et celle de Lyon suffiront en termes de volume. "Nous devons nous imposer comme un réflexe chez les consommateurs et un modèle de qualité sur le marché", explique le fondateur de la start-up.
50 % de fidélisation
Et pour cause. La fidélisation des clients constitue la base de la rentabilité de l'entreprise vieille de trois exercices. A ce jour, plus de 50 % des clients de Carlili refont appel au service de convoyage de véhicule. Majoritairement urbains démunis de voiture, ils réservent en moyenne quatre fois par an une location livrée au travers de la plateforme. 30 à 40 % des départs se font entre le vendredi soir et le samedi midi, sachant que 50 % des locations comprennent au minimum un jour de week-end.
La start-up est parvenue à diversifier son public. Elle séduit aussi bien les particuliers que les professionnels. Et du côté des fournisseurs de véhicules, Carlili a convaincu Car'Go de dédier une partie de sa flotte à cette activité et d'accorder un taux de commissionnement spécifique. "Nous regardons aussi les flottes connectées et les flottes d'autopartage", confie au Journal de l'Automobile Vincent Moindrot. Carlili pourrait proposer une solution de location avec dématérialisation de la clé dans les prochains mois, comprend-on entre les lignes.
Un pack d'assurance avec Axa ?
Entre-temps, la start-up va se tourner vers des partenariats plus proches de ses fondements. Comme OuiCar, Carlili souhaite nouer des accords avec des apporteurs d'affaires du milieu touristique. En clair, il faudra pouvoir retrouver la proposition de service au terme du parcours d'achat d'un séjour, à l'image des sociétés de location qui se sont positionnées sur les sites des voyagistes (SNCF, Air France…). Selon le planning de Vincent Moindrot, cela pourrait prendre forme en janvier 2019. "Il faut des partenaires capables de nous faire générer des marges dès la première location ou de nous garantir de la récurrence", conditionne le dirigeant. La fidélisation, toujours.
Les concessionnaires automobiles l'intéressent. Carlili n'aurait aucun mal à intégrer sur sa plateforme ouverte les flottes labelisées "Rent", tout comme d'autre d'ailleurs. Une barrière reste néanmoins à lever : l'assurance. Sujet sur lequel Carlili a commencé à plancher. En effet, Vincent Moindrot collabore avec Axa Assurance afin de "concevoir un produit qui couvrira n'importe quelle flotte mise à disposition d'une offre de location". Aucune date de bouclage n'a été communiquée pour ce dossier. "Les loueurs y trouveront plus d'intérêt que sur le marché de la location entre particuliers, où leurs marges demeurent faibles, alors que les risques sont élevés à cause de l'ancienneté des voitures proposées", interprète-t-il l'opportunité.
Dans quelques semaines, les bureaux de Carlili vont changer d'emplacement. La start-up restera à Paris, où quinze employés se chargent de développement des activités. Les loueurs et les clients continueront d'avoir un contact avec la centaine de convoyeurs qui effectuent les missions au titre de complément de revenus. Considérés eux-mêmes comme des clients de la plateforme, qu'il faut soigner, ils affichent un taux de rotation de neuf mois. Une statistique dont se réjouit Vincent Moindrot, car il s'agit souvent d'entrepreneurs indépendants et d'étudiants.
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