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Les chefs d'entreprise du secteur automobile n'ont pas le moral

Publié le 10 mai 2021

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4 min de lecture
Une enquête du CNPA, publiée ce lundi 10 mai 2021, révèle une chute d’activité pour l’ensemble des métiers des services de l’automobile au premier trimestre 2021. 72 % des chefs d'entreprise ont le moral en berne.
60% des entreprises des services de l'automobile ont bénéficié d’un PGE mais 23% estiment être dans l’incapacité de rembourser leur prêt d’ici 2022.

 

 

72 % des chefs d'entreprise des services de l'automobile n'ont pas le moral. Le CNPA vient de publier une enquête réalisée auprès de ses adhérents pendant le mois d'avril sur le niveau d'activité durant le premier trimestre 2021. Sur la base de 1 400 réponses, le bilan est sans équivoque et les entreprises des services de l’automobile sont de plus en plus affectées par la crise sanitaire.

 

Celle-ci touche aussi bien les métiers de la distribution automobile (51% de baisse du chiffre d’affaires), ceux de l’entretien et la réparation automobile (61% des répondants), des écoles de conduite (58% des répondants) ou bien des entreprises de recyclage des véhicules hors d’usage (55% des répondants). Cette situation continue d'avoir un impact très important sur les loueurs de véhicules, qui observent une diminution de 49% du nombre de réservations (par rapport à N-2), et jusqu’à 62% dans les aéroports.

 

Capacité de résilience

 

Cependant, ces entreprises ont su démontrer leur capacité de résilience, en maintenant, pour une large majorité, leurs effectifs de salariés. 70% des entreprises de la distribution automobile, 75 % des sociétés de réparation sont ainsi parvenues à maintenir leurs effectifs. Mais certains secteurs sont plus pénalisés tels que le dépannage et la carrosserie, où respectivement 58% et 29% des entreprises ont réduit leurs effectifs.

 

Un plan d’aide inadapté

 

La trésorerie des professionnels des services de l’automobile s’est avérée relativement stable, mais cette constance est expliquée par les effets des plans de soutien, en particulier les PGE (Prêts Garantis par l’Etat). 44% des entreprises de la distribution automobile estiment leur trésorerie identique à celle détenue au premier trimestre 2020, tout comme 46% des entreprises de la réparation automobile.

 

Cependant, les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, et notamment les confinements, se traduisent par une forte dégradation de la situation globale des entreprises. Ainsi 83 % des entreprises de la réparation automobile, 80 % de celles évoluant dans la distribution et 43 % des écoles de conduite pointent du doigt ces mesures sanitaires.

 

Aujourd’hui, 50% des chefs d’entreprise estiment que l’activité de leur société risque de se détériorer. De plus, parmi les entreprises qui ont eu recours aux dispositifs de soutien mis en place par le gouvernement, 60% ont déclaré avoir bénéficié d’un PGE et 23% ont estimé être dans l’incapacité de rembourser leur prêt d’ici 2022. Le recours a été plus massif chez les concessionnaires (64 %), les écoles de conduite (65 %), l'entretien-réparation (54 %) et les centres VHU (56 %).

 

Le plan de relance, établi par l’Etat, ne serait pas adapté à la situation des entreprises du secteur, d’après 64% d’entre elles. Ces aides souffrent aujourd’hui d’un vrai manque de visibilité, puisque seulement 17% des adhérents du CNPA déclarent connaître les dispositifs auxquels ils peuvent s’inscrire.

 

Ce plan se doit pourtant nécessairement d’être un levier puissant, pour permettre d’accélérer les transformations TPE-PME des services de l’automobile, dans une période où les entreprises ont l’injonction de s’engager dans un mouvement de digitalisation de leur activité et de transition écologique.

 

Dans le cadre de la signature le 26 avril 2021 de l’avenant au contrat stratégique de filière, l’État et la filière des services de l’automobile ont convenu d’engagements réciproques pour porter des projets éligibles au Plan de Relance ciblés sur l’écosystème des services de l’automobile, qui permettent d’accélérer la transformation de ces entreprises en matière de compétitivité, de transition écologique et de cohésion.

 

Une action de relance à court terme paraît indispensable, à l’instar du Plan de Relance mis en œuvre à l’été 2020. Le CNPA a fait des propositions en ce sens au gouvernement, dont il attend les arbitrages.

 

A lire également : Le CNPA milite pour un maintien du bonus et le retour à une prime à la conversion massive.

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