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Diversité en entreprise : les Français sont pour mais des freins demeurent

Publié le 8 décembre 2019

Par Romain Baly
3 min de lecture
Si les salariés français sont très majoritairement favorables à la diversité en entreprise, beaucoup d'entre eux jugent que des freins persistent, tel que le poids des préjugés et de l'entre-soi, entravant la situation dans certains secteurs d'activité.
Plus d'un Français sur deux voit dans la diversité une source de créativité et d'innovation.

 

La Fondation Mozaïk et l'institut d'études Elabe ont dévoilé les conclusions de leur enquête sur "les Français et la diversité sociale, culturelle et ethnique dans le monde du travail". Réalisée auprès d'un échantillon d'un millier de personnes, celle-ci montre que les salariés tricolores sont très largement favorables à cette question, 86 % des personnes interrogées jugeant la diversité sociale, culturelle et ethnique comme un atout dans le monde du travail.

 

51 % du panel y voient ainsi une vraie richesse sur le plan de la créativité et de l'innovation, grâce à la présence d'une pluralité de points de vue, et 25 % estiment que cela favorise la performance économique de l'entreprise. Toutefois, pour 40 % des Français, la diversité n’est pas ou peu présente dans leur univers professionnel. Et ce pour deux raisons.

 

Le BTP en avance, le tertiaire à la traine

 

La première, citée par 61 % du panel, tient dans le poids des préjugés. Un vrai frein à la diversité. La seconde porte sur l'entre-soi. 48 % de l'échantillon considèrent ainsi que les managers et les responsables des ressources humaines recrutent principalement des personnes ayant le même diplôme, la même origine sociale, culturelle et/ou ethnique qu’eux.

 

Au niveau des secteurs d'activité, le BTP (73 %), les transports (68 %), l'industrie (67 %) ou encore l'hébergement-restauration (66 %) font figure d'exemples et la diversité y est ainsi perçue plus fortement. A l'inverse, le secteur du tertiaire (banque-assurance-immobilier) est jugé en retard sur cette question pour 58 % des personnes interrogées, l’enseignement arrivant en second à 48 % et l’administration publique troisième à 44 %.

 

Du chemin reste à parcourir chez les décideurs

 

Des conclusions finalement encourageantes mais qui appellent à la vigilance et surtout au changement. "A compétences égales, il y a rupture de l’égalité de traitement. Les talents des territoires moins privilégiés peinent toujours à obtenir des entretiens : ils doivent envoyer 2,5 fois plus de CV que les autres pour être reçus en entretien et, dans les quartiers prioritaires de la ville, le taux de chômage atteint 45 % pour les jeunes de moins de 25 ans et 22,7 % pour les 25-49 ans", précise Saïd Hammouche, président de la Fondation Mozaïk.

 

Dernier élément relevé par cette enquête, les associations (76 %) et les salariés (71 %) sont cités en premier lorsqu'il s'agit de promouvoir la diversité et de faire confiance à des personnes qui en sont issues, loin devant les DRH (43 %) et les dirigeants (40 %).

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