Christian Streiff débarqué !

...Streiff ne sera resté à la tête du constructeur français que 2 ans et 2 mois, du 6 février 2007 au 29 mars 2009. En effet, PSA a annoncé par un lapidaire communiqué : "Le conseil de surveillance de PSA, réuni dimanche 29 mars 2009 sous la présidence de Thierry Peugeot, a mis fin au mandat de Christian Streiff, président du directoire, et a nommé Philippe Varin à cette fonction à compter du 1er juin 2009." Thierry Peugeot a justifié cette décision ainsi : "le conseil de surveillance, unanime, a jugé que les difficultés exceptionnelles qu'affronte l'industrie automobile imposaient un changement de management à la tête du groupe. Je suis convaincu que, sous la direction de Philippe Varin, le groupe PSA sera à même, avec l'ensemble des équipes, de révéler tout son potentiel." Une demi-surprise serait-on tentée de dire car, depuis plusieurs semaines, Christian Streiff semblait être mis en cause en interne notamment pour sa méthode de management ou ses déclarations lors de l'attribution des aides de l'Etat. Et cela a d'ailleurs largement transpiré dans la presse tout comme les éventuelles conséquences de son problème de santé. De plus, il faut noter que PSA a perdu 343 millions d'euros sur l'exercice 2008 et le résultat devrait rester négatif en 2009.

Une décision "incompréhensible"

Christian Streiff a tenu, au travers d'un communiqué, à réagir à son éviction. "La décision du conseil de surveillance de PSA intervient alors que les résultats de la politique définie et mis en œuvre avec les équipes depuis deux ans permettent au groupe d'être armé face à la crise", a indiqué Christian Streiff. "Le plan Cap 2010 (ndlr : présenté le 23 mai 2007) a permis d'économiser 2,4 milliards d'euros en deux ans." Quant au plan Cash 2009, mis en place afin de mieux gérer les liquidités durant la crise, l'ex-P-dg estime qu'il a eu pour effet "une réduction significative des stocks." Enfin, il n'a pas manqué de souligner les succès récents des nouveaux produits lancés par les deux marques toujours plus différenciées. Christian Streiff a également mis en avant le développement international du groupe et le renforcement du leadership environnemental durant sa période d'exercice. "La communauté économique et financière a salué ces résultats". "La décision du Conseil me paraît donc incompréhensible", a-t-il conclu. La famille Peugeot, qui détient encore 44,87 % des droits de vote, n'était donc pas du même avis. Christian Streiff n'ira donc pas au terme de son mandat mais touchera-t-il pour autant une compensation financière ? Il doit sûrement exister une telle clause dans son contrat, mais vu le contexte actuel, rien n'est moins sûr.