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31 000 postes pourraient disparaître en après-vente d'ici 2036

Publié le 12 octobre 2020

Par Romain Baly
3 min de lecture
Le développement de l'électrique associé aux évolutions structurelles de l'automobile devraient impacter l'après-vente. L'Observatoire de l'Anfa s'est penché sur cette question et montre que plusieurs dizaines de milliers d'emplois pourraient disparaître.
Si la tendance ne prête pas à l'optimisme pour l'emploi dans l'après-vente, le secteur a déjà connu par le passé de fortes variations dans ses effectifs.

 

Quel impact aura le véhicule électrique sur le secteur de l'après-vente ? Tel est l'objet de la dernière étude de l'Observatoire de l'Association nationale pour la formation automobile (Anfa). Sur un parc tricolore évalué à environ 40 millions d'unités (pour un âge moyen de 10,9 ans), celui-ci a établi plusieurs scénarios, trois en l'occurrence, pour tenter de voir ce que représentera cette technologie à horizon 2036.

 

Un premier, le plus bas (marché qui stagne, demande qui reste limitée, évolutions technologiques qui se tassent, pression réglementaire moins forte…), au travers duquel le parc VE atteindrait seulement les 10 %. Un deuxième, le médian (pas de révolution mais une croissance régulière des immatriculations et des objectifs CO2 conforment à ce qu'ils sont aujourd'hui), qui évalue cette donnée à 20 %. Et enfin un troisième, le plus haut (développement de l'offre, baisse des prix, amélioration de l'autonomie et des moyens de recharge, contraintes plus fortes sur les constructeurs pour promouvoir cette technologie…), qui table sur 30 % d'électrique dans le parc roulant.

 

Le VE est moins rentable pour les ateliers

 

Comme le souligne l'Observatoire de l'Anfa, nous sommes actuellement à un moment charnière sur cette question et le scénario intermédiaire parait donc le moins probable. Reste les deux plus opposés pour comprendre les évolutions possibles de l'après-vente.

 

Fort de cette évolution, cette étude s'est intéressée à l'activité des ateliers dans un premier temps. Sur la question de l'entretien-réparation, l'impact du VE sur les opérations sera assez peu marqué avec un recul compris entre 2,8 % et 4 % selon les scénarios. C'est plutôt du côté des heures de main d'œuvre qu'un changement vraiment perceptible sera observé. Sur ce point, la chute devrait atteindre 6 % dans le meilleur des cas et 13 % dans le pire. Un constat finalement logique. L'électrique est synonyme de moins de pannes complexes et moins de pannes tout court. L'activité pneu ne devrait quant à elle pas en souffrir alors que des interrogations planent sur la carrosserie.

 

Une situation déjà vécue par le passé

 

Sur la question de l'emploi, à présent, outre les changements de motorisation, il convient également de prendre en compte les changements structurels (fiabilisation des modèles, baisse du kilométrage moyen, réduction des pas d'entretien). Les conclusions de cette étude démontrent que le premier effet n'aura qu'un impact très réduit sur l'emploi du secteur avec 1 600 postes perdus (-0,75 %) d'ici 2036 dans le scénario bas et 21 500 (-10 %) dans le plus haut. En revanche, en mixant les deux éléments, les résultats sont sensiblement plus élevés.

 

Dans le scénario bas, 11 500 emplois seraient perdus en 16 ans (-5 %), soit environ 720 chaque année. Dans le scénario haut, 31 000 postes disparaitraient (-14 %), soit un peu plus de 1 300 par exercice. Bien qu'élevées, ces tendances sont à relativiser au regard de l'historique récent. Comme le rappelle l'Anfa, le marché de l'après-vente a connu des pics à -7 000 en 2012 et à +7 000 en 2018. En conclusion, si l'impact du véhicule sera bien réel pour le secteur, celui-ci est à pondérer. Par ailleurs, tous les réseaux ne seront pas touchés de la même façon, dans les mêmes proportions ni en même temps.

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