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Wejo veut séduire les industriels européens

Publié le 29 mars 2022

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
La société américaine spécialisée dans l'exploitation des données automobiles cherche à percer sur le Vieux Continent. Wejo souhaite attirer l'attention des constructeurs automobiles mais également celle des équipementiers.
A force de partenariats, Wejo traite les données de 6 millions de véhicules dans le monde.

La présence de Wejo au salon Autonomy (16-17 mars 2022) n'avait rien d'une balade de santé. La société américaine était en mission. Lors du rendez-vous parisien, l'entreprise s'était fixé pour objectif d'attirer les délégations représentant les constructeurs et les équipementiers européens afin de leur exposer le service d'exploitation de données automobiles qui a fait son succès outre-Atlantique.

 

Avec Autonomo, Wejo fait figure de société de référence dans le domaine. Comptant General Motors et Microsoft parmi ses actionnaires principaux, elle s'est taillée une part plus que conséquente du marché de la valorisation des données. A ce jour, 22 constructeurs et équipementiers lui ont ouvert les vannes. "Nous sommes une société de création de valeur, nous les aidons à mieux exploiter ce qui transite grâce à des algorithmes très avancés", résume Benoît Joly, le directeur commercial de Wejo en Europe.

 

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Cet ancien cadre de Renault rattaché aux activités de connectivité a pour ambition de générer des revenus pour équilibrer la balance. Pour l'heure, en effet, Wejo réalise 80 % de son chiffre d'affaires aux États-Unis. Il est question de ramener cette part à 60 % pour le groupe aux 400 employés. L'entrée chez Renault, il y a deux ans, et les négociations en cours en Allemagne sont des piliers sur lesquels Benoît Joly va s'appuyer.

 

Il existe trois modèles économiques. Dans le premier, Wejo récupère gratuitement les informations en provenance des véhicules en circulation et partage avec le constructeur les revenus générés par leur exploitation, généralement auprès de services de mobilité, de cartographie, de marketing ou encore d'analyse d'implantation immobilière. Dans le deuxième, le groupe américain facture à ses clients une prestation d'analyse pour leur propre besoin. Dans le dernier, Wejo fournit une plateforme d'exploitation selon un règlement de paiement à l'usage.

 

Incursion dans la mobilité électrique

 

Les contrats sont signés pour une durée moyenne de 5 à 7 ans et prennent la forme d'un partenariat. A ce jour, 16 millions de véhicules sont connectés et remontent toutes les trois secondes un paquet d'informations vers le serveur. "Il y a un véritable enjeu de normalisation afin de niveler la qualité des données et d'en tirer une valeur", rappelle le directeur commercial. Et le fait de compter GM comme actionnaire d'importance n'a pas refroidi les autres constructeurs qui ont mesuré l'intérêt.

 

Dernièrement, Wejo a pris le virage de l'électromobilité. En lançant une suite logicielle, dont EV OS et EV Intelligent, la société vise à contribuer à un double effort, celui de réfléchir aux meilleurs emplacements pour les bornes électriques et pour établir des certificats de santé de la batterie. Une véritable avancée, selon Benoît Joly, qui estime que le marché est entré dans une course de vitesse à plusieurs dimensions, entre deux leaders généralistes, dont Wejo, d'une part, et entre une multitude d'acteurs de niches, d'autre part. "Les industriels ont compris l'intérêt de valoriser les infos pour gagner en pertinence et cela offre de belles perspectives pour le marché", dit-il. Une présence à Autonomy n'était pas un luxe pour remettre ces enjeux en avant.

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