Véhicule thermique VS électrique : qui coûte le plus cher à la consommation ?

Après les hausses successives du prix de l’électricité avec la levée progressive du bouclier tarifaire, les utilisateurs de véhicules électriques ont fait l’amère expérience de l’augmentation du coût de la recharge. Il convient en toute logique de se demander s’il est intéressant aujourd’hui d’investir dans une voiture électrique.

Les VE restent deux fois moins chers à l’année

Tordons le cou à certaines rumeurs. Si le bruit court que la dépense annuelle d’un VE serait désormais équivalente à celle d’une voiture thermique, les résultats de nos calculs prouvent de loin le contraire. Pour son étude comparative, la rédaction du Journal de l’Automobile a sélectionné six modèles : trois véhicules thermiques et leur équivalent électrique.

L’analyse se base sur la distance moyenne annuelle parcourue par les Français qui est de 12 000 km. Elle a été établie en partant du principe que la recharge d’un véhicule représente deux tiers à domicile, contre un tiers en itinérance (sur voie publique, autoroute, commerce…). Elle prend en compte la hausse de 10 % du prix de l’énergie au 1^er août 2023, ce qui équivaut à un tarif bleu d’EDF à 0,2276 euro/kWh au domicile des particuliers et à 0,39 euro/kWh sur l’itinérance, d’après le prix moyen au kWh affiché sur les bornes d’une puissance supérieur à 50 kW – proposé tous les mois par l’Avere, en collaboration avec le ministère de la Transition énergétique.

Le constat saute aux yeux. Les véhicules électriques restent près de deux fois moins chers à la consommation comparativement aux véhicules thermiques. "Le moteur électrique affiche, en général, un rendement trois à quatre fois supérieur à celui d’un moteur thermique. Ainsi, quand je consomme 6 L/100 km d’essence, même si les moteurs sont plus performants, cela correspond à 54 kWh/100 km. Or une voiture électrique consomme le plus souvent 14 kWh et 20 kWh pour 100 km" soutient Antoine Herteman, président de l’Avere France, peu surpris par les résultats obtenus.

Ce tableau exclut cependant certaines spécificités comme les recharges en heure pleine ou creuse, celles qui sont gratuites, ou encore les différences entre consommation en milieu urbain et sur autoroute. "Sur un véhicule thermique, l’écart entre la consommation urbaine et celle sur autoroute est très faible, puisque le moteur tourne presque au même régime tout au long d’un trajet. Sur un VE, en revanche, il y a une grande différence. Néanmoins, rentrer dans ces détails n’est pas nécessaire. En effet, cette variation ne se fait pas sentir sur le coût annuel", souligne Antoine Herteman.

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Précisons par ailleurs que certains fournisseurs d’énergie proposent des offres spécifiques aux véhicules électriques. EDF, par exemple, affiche une grille spécifique aux VE appelée "Vert Électrique Auto" avec des prix en heure pleine à 0,2585 euro/kWh et à 0,1298 euro/kWh en heure creuse. "Même en prenant en compte l’amortissement du prix du véhicule et l’entretien, le véhicule électrique coûte moins cher à l’année", assure le président de l’Avere France.

54 % des propriétaires de véhicules électriques déçus par leur achat ?

Pour autant, une étude commandée par la start-up danoise Monta et réalisée par YouGov donne du grain à moudre à cette spéculation. Selon l’enquête, 54 % des propriétaires de véhicules électrifiés (comprendre véhicule à batterie et hybride rechargeable) regrettent leur achat à la suite de la hausse du prix de l’électricité. Un taux qui ferait jubiler les "anti-véhicules électriques" convaincus.

Comment expliquer ces 54 % d’électromobilistes insatisfaits ? Nos confrères de Numerama se sont penchés sur la question et soulèvent quelques anomalies dans l’enquête de la start-up. Par exemple, sur les 618 personnes sondées, aucune précision n’est donnée sur la part de propriétaires de véhicules à batterie ou de véhicules hybrides rechargeables. Or les usages ne sont pas les mêmes… Et la perception des coûts non plus.

D’autre part, comme le relève Numerama, la question de la satisfaction a été posée sur le coût de l'utilisation globale du véhicule "vert" (à savoir l'entretien, les assurances, etc.) et non spécifiquement sur le montant de la recharge, d'où la conclusion biaisée.

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L’Avere, en collaboration avec Ipsos, a réalisé, en décembre 2020, un sondage similaire auprès de 3 643 utilisateurs de véhicules électriques et hybrides rechargeables.

Dans cette enquête, 96 % des utilisateurs se déclaraient satisfaits de leur achat, dont 70 % s’estimant "très satisfaits". Si les résultats commencent à dater, la différence avec l’étude commandée par la start-up Monta paraît immense. L’Avere prévoit d’actualiser ses chiffres d’ici à la fin de l’année.