Vedecom Tech expédie une Zoe autonome en Australie
De mémoire d'industriel, il y avait quelque chose d'inédit dans l'air. La livraison de la Zoe autonome de niveau 4 qui a été réalisée ce 6 juin 2019 à Versailles-Satory par Vedecom Tech constitue l'une des toutes premières commercialisations de voiture autonome dans le monde. Pour la structure commerciale de Vedecom, la cérémonie était en tout cas pleine de sens car il s'agit du premier contrat obtenu hors d'Europe. Le nouveau propriétaire étant l'autorité de régulation des transports australienne qui la confiera au Queensland University of Technology (QUT), l'université australienne spécialisée dans la haute technologie.
Cette Zoe autonome servira en effet dans un programme de recherche qui se veut un complément des travaux menés par Vedecom en France. A ce titre un accord a été signé entre les deux parties pour entériner le projet de collaboration. Les membres de QUT auront la possibilité de rentrer dans le fonctionnement du véhicule, de ses équipements et sous-systèmes (intelligence artificielle, capteurs, logiciels…). "Ils seront à même de le modifier et de réaliser des plans de test comparables avec ceux de Vedecom, en vue d’une coopération scientifique approfondie", disait-on du côté français. Un argument qui a fait basculer la négociation, selon les représentants australiens.
Une conduite plus naturelle
"Pour parvenir à ce niveau, il faut une profonde collaboration avec le constructeur de la voiture, commente pour le Journal de l'Automobile, Stéphane Rabatel, le président de Vedecom Tech. Après avoir acheté la voiture en point de vente, nous nous sommes rapprochés de Renault Tech qui a accepté d'ouvrir l'accès aux données techniques". Vedecom Tech intervient en tant qu'intégrateur, en s'occupant d'abord de la robotisation avec Renault Tech (actionneurs des pédales et de la direction), puis en ajoutant les éléments de perception de son catalogue (radars, lidars, caméras…) avant de créer enfin du lien entre tout cela grâce aux avancées de l'Institut Vedecom en matière de maitrise de l'architecture électronique.
Un ensemble de tâches complexes et d'instrumentation à forte valeur ajoutée. Pas étonnant alors que la facture comporte a minima sept chiffres. Mais à ce prix, la voiture rivalise avec les navettes autonomes, dont Vedecom dispose également pour ses expérimentations. "Nous ajoutons un système de tracking des objets. Quand une navette réalise des photographies toutes les millisecondes pour déterminer son environnement et agir, la Zoe suit en permanence les véhicules et objets comme le fait un cerveau humain, explique Stéphane Rabatel. Elle se conduit donc de manière plus naturelle".
Avec sa voiture, Vedecom Tech cherche à attirer d'autres clients. Les cibles privilégiées se trouvent dans les rangs des constructeurs, des équipementiers et des centres de recherche notamment. "Deux prospects ont témoigné leur intérêt", confie Stéphane Rabatel. A l'heure actuelle, seule la marque Renault – membre fondateur de l'Institut Vedecom – a atteint ce niveau contractuel de partage d'informations. Il conviendrait donc d'en attirer d'autres afin de composer une offre élargie. La Zoe livrée arrivera quant elle sur les terres australiennes à la fin de l'été. Après quelques cérémonies officielles d'usage avec des membres du gouvernement, la citadine électrique commencera alors sa carrière d'instrument de laboratoire.
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