Recharge électrique : le système D prévaut en France

 

Chaque mois, les données fournis par AAA Data pour la France et l’ACEA à l’échelle européenne montrent une belle et durable progression des modèles électrifiés, des mild hybrides, mais aussi des hybrides -rechargeables ou non- et des électriques. Pour autant, certains sujets, pourtant essentiels à  leur usage, restent à un stade de connaissance limité.

 

 

Parmi eux, celui de la recharge. C’est ce que montre une étude réalisée par Enedis auprès d’un échantillon de 802 particuliers possesseurs ou locataires d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable, habitant à la fois en zone rurales et urbaines, en logement individuel ou collectif.

 

 

Premier véhicule du foyer pour la majorité

 

 

On y apprend que dans 73 % des cas, le modèle 100 % électrique est le véhicule principal du foyer en termes de kilomètres parcourus. Cette proportion grimpe à 92 % pour ceux possédant un hybride rechargeable. De quoi tordre le coup aux idées reçues reléguant ces modèles au second plan. La distance journalière moyenne parcourue et l’autonomie progressent. Les sondés ont déclaré parcourir en moyenne 53 kilomètres par jour avec leur électrique. Cette valeur est supérieure de 14 km à la distance moyenne des déplacements des Français, tous modes de déplacement confondus. 

 

 

Les utilisateurs ruraux parcourent même jusqu’à 13 km de plus, soit 56 km en moyenne par jour, en semaine comme le week-end. Les comportements d’usage sont identiques qu’il s’agisse de véhicule 100 % électriques ou d’hybrides rechargeables. 94% (voire 97% en zone très rurale) des possesseurs les emploient pour réaliser les trajets du quotidien, notamment le trajet domicile-travail contre seulement 6 % des répondants qui déclarent s’en servir essentiellement pour les départs en week-end ou en vacances.

 

 

La recharge, le système D

 

 

Cette étude s’est également penchée sur un sujet clé : celui de la recharge. On apprend, à travers les données recueillies, que la recharge s'effectue à travers une installation "maison". Elle est faite très majoritairement à domicile : 70 % des répondants n’utilisent jamais les bornes publiques de recharge et 2/3 de ceux qui les utilisent se rechargent sur les parkings de supermarché.

 

 

Pour les résidents en maison, 90 % des répondants rechargent principalement à domicile. Seuls 44 % effectuent leur recharge principale sur leur lieu de travail et 6 % sur des bornes publiques. Pour les résidents en immeuble, 47 % des répondants rechargent principalement à domicile et 33 % utilisent les bornes publiques. La recharge sur le lieu de travail reste de toute façon exceptionnelle puisque seuls 10 % le font au moins une fois par semaine.

 

 

En maison individuelle, la majorité des utilisateurs d’un véhicule électrique recharge son véhicule sur une prise électrique classique (58 %). Un constat particulièrement vrai pour les possesseurs de véhicules hybrides rechargeables (89 %), un peu moins pour les utilisateurs d’un véhicule 100 % électrique qui utilisent davantage que la moyenne une borne de recharge domestique (40 %). 43 % des prises domestiques sur lesquelles s’effectue la recharge d’un véhicule électrique existaient déjà et ne sont pas dédiées à cet usage. 

 

 

Pas assez d’informations

 

 

L’équipement en bornes de recharge des parkings de résidence collective étant encore faible sur le territoire, le nombre de répondants à cette enquête habitant en immeuble collectif reste limité (87) et ne permet que de donner des tendances prévient Enedis. 33 répondants se rechargent depuis une source d’alimentation installée dans l’appartement et reliée au compteur existant. 24 déclarent se charger en aval d’un compteur individuel sur leur place de parking, et 20 disent se charger en aval du compteur des services généraux de l’immeuble (compteur dédié aux usages électriques de toute la copropriété). Seuls 7 répondants se rechargent en aval d’un compteur collectif dédié à la recharge d’un ensemble de véhicules.

 

 

 

Globalement, les enjeux de puissance de recharge semblent méconnus. 87 % des répondants n’ont pas augmenté leur abonnement électrique en vue de la recharge de leur véhicule électrique. Les questions de puissance n’intéressent d’ailleurs que peu puisque 32 % des répondants ne connaissent pas la puissance de leur abonnement (et encore moins en immeuble à 58 %), 42 % ne connaissent pas la puissance de leur borne (dont 63 % en milieu urbain), et enfin, 60 % sont incapables d’indiquer la puissance de recharge de leur véhicule.