Nissan et Izivia poussent le V2G en Occitanie
Nissan et Izivia veulent embarquer les entreprises de la région Occitanie dans un projet d'innovation. Depuis le mois d'octobre dernier et le démarrage opérationnel du programme Flexitanie, la marque japonaise et la filiale d'EDF spécialisée dans l'exploitation des bornes de recharge ont lancé une offre commune qui vise à déployer la technologie du V2G sur les parcs de flottes.
Les deux partenaires proposent concrètement l'installation d'une borne spécifique conçue en collaboration avec ABB, qui a la capacité de gérer des transferts bidirectionnels de l'énergie électrique grâce à la prise Chademo dont sont équipés les modèles de Nissan. Dans le cadre du programme Flexitanie, la région Occitanie et l'Ademe s'engagent pour leur part à verser une subvention allant jusqu'à 50 % du montant de l'investissement par équipement (dans la limite de 3 000 euros par borne).
Se faisant, les gestionnaires de flotte auront la possibilité par le biais d'une application de renseigner les heures de disponibilité des véhicules. Des plages horaires durant lesquelles Izivia a tout loisir de piloter la récupération de l'énergie stockée dans les batteries des Nissan pour les injecter dans le réseau national. Une transaction rémunérée selon des modalités contractuelles définies au préalable.
Izivia veut bâtir une centrale virtuelle
Chaque entreprise signataire doit en effet garantir une disponibilité quotidienne de 15h en moyenne par semaine. En échange, Nissan consent à une remise sur le montant du leasing et Izivia leur accorde l'équivalent de 250 euros d'énergie par an, soit environ 15 000 km d'autonomie. Le bénéfice économique peut donc être réel pour les gestionnaires. "Notre modèle économique consiste à utiliser cette ressource puisée dans les batteries pour jouer sur le marché de l'énergie", explique Christelle Vives, directrice général d'Izivia.
La campagne de recrutement subventionné d'entreprises volontaires s'achèvera en juin 2021. A cet horizon, Izivia et Nissan espèrent avoir attiré suffisamment de candidats pour tisser un maillage de 100 bornes minimum pour "bâtir une centrale virtuelle". Celles-ci pouvant correspondre à une incursion dans la mobilité électrique ou simplement dans une stratégie de développement. Après quelques semaines, les premiers dossiers proviennent de sociétés convaincues par l'écologie, désireuses d'innover ou souhaitant trouver un axe de communication sur le verdissement de leurs activités.
Le but de cette opération est aussi de comprendre les rouages fonctionnels et économiques du V2G. Nissan et Izivia ayant décidé depuis longtemps de miser sur cette technologie, l'enjeu n'est plus à proprement parler de maîtriser les aspects techniques mais de construire un modèle d'affaires viables fondé sur les attentes et les contraintes des clients.