Les taxis l'emportent sur les VTC… provisoirement ?
Les taxis l'ont emporté sur les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). Le décret instituant à cette dernière catégorie de professionnels un délai minimum de quinze minutes entre la réservation d'un véhicule et la prise en charge effective du client a été publié au Journal Officiel (cette obligation s'applique depuis le 1er janvier, les VTC pouvant toujours ne pas respecter le délai de quinze minutes uniquement s'ils prennent en charge un client sur un salon professionnel ou à la sortie d'un hôtel haut de gamme).
Allocab en passe de saisir le Conseil d'Etat
Mais si les taxis ont gagné une bataille, ils n'ont pas forcément gagné la guerre. Allocab, réseau national de VTC, vient tout juste de faire savoir qu'il avait l'intention d'intenter une action en justice devant le Conseil d'Etat. "Imposer quinze minutes d'attente alors que nos chauffeurs sont en mesure de prendre en charge un client au bout de sept minutes, cela revient à perdre huit minutes par course et près d'une heure par jour, souligne Yanis Kiansky, co-fondateur et président d'Allocab.com. Est-ce une manière pour le gouvernement de soutenir un marché en pleine expansion qui crée de l'emploi ?" En juin 2013, pas moins de 5284 entreprises de VTC (50% en Ile-de-France) exploitant plus de 9800 véhicules et employant près de 11000 chauffeurs étaient recensées en France. Et leur imposer un délai de quinze minutes ne sera pas forcément une bonne chose sur le plan de la concurrence.
L'Autorité de la concurrence rend un avis défavorable
A la fin décembre, l'Autorité de la concurrence a rendu un avis défavorable sur le projet de décret instituant ce délai de quinze minutes aux VTC. Il stipule qu'il "introduirait une distorsion de concurrence entre les radio-taxis et les VTC". Cette distorsion de concurrence est par ailleurs jugée inutile pour protéger le monopole des taxis sur le marché de la maraude et a de fortes chances de se traduire pour les consommateurs par des délais d'attente plus longs et des prix de courses plus élevés. "La façon dont les dérogations ont été conçues – au profit des hôtels haut de gamme et des salons professionnels – créerait également des discriminations sans rapport avec la finalité de la réglementation envisagée", souligne également l'Autorité de la concurrence.
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