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Les services connectés gardent l'espoir d'une monétisation

Publié le 11 septembre 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Une récente étude de Capgemini, réalisée à l'échelle internationale, laisse apparaître des perspectives encourageantes pour les services connectés embarqués dans l'automobile. Encore faut-il que les constructeurs accentuent les mouvements d'ouverture.
39 % des Français déclarent utiliser fréquemment les services connectés à bord de leur véhicule, selon Capgmenini Invent.

 

Les conducteurs sont disposés à payer pour bénéficier de services connectés à bord de leur véhicule. Tel est l'un des enseignements de l'étude publiée par Capgemini Invent, le 9 septembre 2020, qui considère les réponses de 3 000 personnes originaires d'Europe, de Chine et des Etats-Unis. A l'exception des services de livraison de biens à bord des véhicules, les sondés se montrent disposés à débourser quelques deniers pour profiter des solutions proposées par les constructeurs et les fournisseurs tiers.

 

Sans surprise serions-nous tentés de dire, la sécurité figure en tête de liste des services payants qui ont le plus d'intérêt pour les automobilistes. L'alerte de collision, celle de danger sur la route et les systèmes de détection de vol trônent, selon le rapport édité par Capgemini Invent. A l'inverse, l'e-commerce embarqué, les services pratiques et les assistants vocaux collectent moins de partisans, dès lors qu'il faut passer à la caisse pour en profiter.

 

 

Dans sa note de synthèse, le cabinet Capgemini souligne d'ailleurs que les consommateurs sont relativement peu enclins à payer ces services connectés, quelle que soit leur catégorie. 39 % ont en effet affirmé qu’ils étaient utiles mais pas suffisamment développés, tandis que 23 % en ignoraient totalement l’utilité. "Dans ce contexte, il sera essentiel de sensibiliser le public sur l’usage des services connectés pour se démarquer", recommandent les analystes qui se sont par ailleurs penchés sur le modèle économique privilégié par la cible de consommateurs.

 

Il en ressort que le paiement unique s'impose aux autres solutions avec 35 % de citation dans les réponses formulées. Le schéma dit du freemium (à savoir un accès gratuit et des options payantes) talonne de près, à 34 %, tandis que le paiement à l'usage glane 25 % chez les sondés. La publicité, comme la monétisation des données personnelles sont boudées par les automobilistes, avec seulement 17 % d'évocation chacun, parmi les solutions proposées.

 

Tesla plébiscitée à l'échelle mondiale

 

Autre enseignement apporté par l'étude, la conscience environnementale gagne les conducteurs. Ainsi, 60 % des répondants pensent que les services connectés peuvent avoir un impact positif sur l’environnement. 77 % des clients chinois se disent ainsi prêts à payer davantage pour bénéficier de services connectés répondant à ce critère, et 42 % des européens accepteraient de changer de constructeur au profit d’une marque proposant des services connectés durables.

 

A la tête du secteur Industrie, Automobile et Sciences de la Vie chez Capgemini Invent, Rainer Mehl apporte un éclairage sur les résultats de l'étude et avertit au passage les fabricants d'automobiles à travers le globe. "Avant, les consommateurs devaient se contenter du produit fourni par leurs constructeurs, mais ce monopole a disparu, relève-t-il. Les constructeurs traditionnels ont négligé leur rôle dans l’écosystème des services connectés et doivent maintenant redoubler d’efforts pour rester dans la course, surtout à l’heure où les clients tolèrent de moins en moins des services qui ne sont plus d’actualité ou qui ne valent pas leur prix".

 

La faute appartient à une "approche héritée du passé", estime-t-il. "Au lieu de nouer des partenariats avec les acteurs de pointe de l’écosystème, les constructeurs ont tendance à penser que les services connectés peuvent être conçus de la même manière que les véhicules en se positionnant en simple assembleur de composants", pointe l'expert de Capgemini Invent.

 

A ce jour, Tesla est de loin perçue comme la marque automobile la mieux positionnée sur ces sujets de connectivité des services, devant Mercedes-Benz et BMW. Un sentiment partagé par les automobilistes du monde entier qui dans chaque pays, à l'exception de l'Allemagne où BMW ressort en tête, votent majoritairement pour la marque californienne. En France, elle devance Mercedes et Toyota. A noter que seuls les Américains ne placent pas au moins un constructeur allemand sur leur podium.

 

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