S'abonner
Services

Le GPCTA revient à la charge

Publié le 4 juillet 2008

Par Frédéric Richard
5 min de lecture
Le Groupement des Professionnels du Contrôle Technique Automobile a modifié sa structure, son organisation et se retrouve aujourd'hui pour évoquer les grands chantiers du contrôle technique, et expliquer ce qui va (encore) changer.Au premier janvier...
Le Groupement des Professionnels du Contrôle Technique Automobile a modifié sa structure, son organisation et se retrouve aujourd'hui pour évoquer les grands chantiers du contrôle technique, et expliquer ce qui va (encore) changer.Au premier janvier...

...2008, le GPTCA a perdu plusieurs de ses membres fondateurs, au rang desquels les très charismatiques Jean-Marie Boistard et Christian Bailly, respectivement directeurs de Securitest et Autosur, qui font désormais valoir leurs droits à la retraite, mais studieuse…
C'est donc du sang neuf qui dynamise aujourd'hui le groupe de discussion avec les pouvoirs publics. Martine Houlière (Securitest), Mark Van Horck (Autosecurité) et Bernard Desbouvry (Autosur), secondent désormais Bernard Bourrier, président du GPTCA et accessoirement dirigeant du réseau Autovision et Axel Noak, Président de Dekra France.

Nouvelle formation donc, mais continuité des missions initiales, c'est-à-dire se poser en interlocuteur des pouvoirs publics, parler d'une seule voix pour défendre l'intérêt des 94 % de centres rattachés à un réseau. Soit plus de 5 000 sites.

Et il fallait bien que le GPTCA reprenne du service, en ces temps d'évolutions, de mutations même, des métiers du contrôle technique. Au 1er janvier dernier, de grosses modifications, l'OBD en tête, intellectualisent une visite obligatoire qui n'est plus simplement mécanique. Avec l'OBD, le contrôleur accède à l'information générée par le véhicule. Ce n'est que le début d'un tournant technologique qu'il va falloir savoir négocier. La réglementation évoluant sans cesse, le GPTCA use de son influence pour limiter les impacts à la fois financiers et en termes de charge de travail pour les centres.

Les gros chantiers

Depuis le 1er janvier 2008, tous les appareils du contrôle technique sont reliés entre eux et transfèrent leurs données à l'ordinateur central du centre. Une fois par semaine, ces données remontent à l'OTC (Organisme Technique Central). Dans le cadre du nouveau SIV (système d'immatriculation des véhicules), cette réglementation va encore évoluer. Dès le 1er janvier 2009 pour les VN et au 1er mars pour tous les VO, l'OTC transmettra les données au ministère de l'intérieur en temps réel. Lequel en fera des statistiques, des recoupements… Cette initiative permettra, outre la constitution d'un fichier, une optimisation administrative. Quand un véhicule se présentera dans un centre, il suffira de saisir l'immatriculation, qui sera remontée sur l'OTC, donc au ministère, pour que l'ensemble des infos de ce véhicule (Numéro VIN, caractéristiques, historique) redescende sur l'informatique du centre. On comprend évidemment les bénéfices en termes de saisie…
Parmi les gros dossiers de la rentrée prochaine, le GPTCA travaille également avec assiduité sur la réglementation visant à installer, dans tous les centres, un réglophare électronique, relié informatiquement au reste de la chaîne… Cela aurait dû se faire au 1er janvier dernier, comme avec le reste des appareils, mais les fabricants ne disposaient pas encore de la machine ! Bref, tous les centres devront s'équiper de réglophares capables de remonter les infos au système informatique central, donc à l'OTC, ainsi que sur les procès-verbaux de CT, au 1er janvier 2010. Aujourd'hui, rien ne prouve que la voiture a subi ce contrôle, ou n'atteste que l'opération était réalisée dans les règles, puisqu'aucune trace ne subsiste… Cette nouvelle réglementation va donc supprimer l'interprétation humaine et offrir une plus grande traçabilité.
 

Evolution permanente

Le problème sur lequel planche le GPTCA dans ce dossier, concerne le cahier des charges établi par les pouvoirs publics, qui se sont basés sur des normes d'expertise.
Ainsi, les centres doivent remplir de telles conditions techniques (planéité du sol, etc.), que 80 % des sites sont inaptes à accueillir l'équipement, sans de grosses modifications. Il faut donc revenir à des standards moindres, et accepter que le CT rentre dans le champ de l'inspection réglementaire, et non de l'expertise. La directive européenne fondatrice du contrôle technique précise qu'une visite obligatoire doit être simple, rapide, et peu coûteuse. Et ce type d'équipement nouveau, très dispendieux, complexe à mettre en place, va à l'encontre de ces fondements…
Autre gros chantier, l'accréditation à la norme 17020, une évolution logique du contrôle technique, pour uniformiser les process au niveau européen.

Les systèmes qualité sont gérés selon deux principes. La certification (le cas du CT aujourd'hui), tout d'abord, consiste en une obligation de moyens. C'est-à-dire qu'on certifie un système ayant mis en place les moyens nécessaires à l'atteinte d'un objectif. L'accréditation, c'est le niveau supérieur. Nous parlons alors d'une obligation de résultats. Dans un centre accrédité, on garantit que les résultats obtenus sont conformes à l'objectif souhaité. C'est une vraie avancée, mais il faut maintenant établir un référentiel d'audit, permettant d'accréditer les centres. Le GPCTA y travaille, en collaboration avec les pouvoirs publics et l'organisme certificateur, le Cofrac. Concernant le coût du passage à cette norme 17020 pour les centres, le GPTCA milite ardemment pour que l'accréditation s'opère à travers les têtes de réseau, de façon à ne pas être obligé de visiter chaque site une fois par an. Globalement, ce changement coûte 5 à 6 000 euros. L'objectif, c'est de ramener l'investissement à 15 % de cette somme pour le centre, au maximum.

Les impacts de ces multiples nouvelles réglementations sont évidemment financiers, mais également psychologiques. Lorsque l'on impose trop de réformes, qui modifient en profondeur le métier, sans en expliquer les bienfaits, et en imposant de surcroît des investissements et des délais impossibles, les professionnels se lassent. Ce qui explique que, depuis le début de l'année, les réseaux déplorent de voir des chefs de centres qui démissionnent alors qu'ils exploitaient un contrôle technique depuis parfois près de 10 ans. Attention donc au bien fondé d'une réglementation de plus en plus tatillonne, sur un secteur qu'il convient de ne pas confondre avec une expertise automobile…

Photo : Malgré les nouvelles contraintes liées aux évolutions techniques du contrôle technique, le métier offre des opportunités de diversifications telles que le CT deux roues, ou encore l'examen au permis de conduire, sujet que nous aborderons prochainement.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle