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Le CNPA avec l’ACEA pour un moratoire sur les objectifs CO2

Publié le 2 avril 2020

Par Alice Thuot
4 min de lecture
L’organisation, tout en continuant de veiller sur la protection des professionnels de l’automobile, travaille sur un plan de reprise. Il inclut notamment le gel ou l'assouplissement de certaines réglementations, dont la norme CAFE.

 

Les sujets et problématiques d’ordre sanitaire, économique, social, soulevés par cette crise sans précédent sont nombreux. Le CNPA, Conseil national des professions de l’automobile, s’efforce d'analyser un à un ces sujets pour répondre au mieux à ses adhérents répartis dans les 21 branches de l’industrie automobile qu’elle représente.

 

Dans un contexte économique délétère, le CNPA a pu observer une chute brutale du chiffre d’affaires de ses adhérents, dans tous les secteurs d’activité, allant de 60 %, pour les entreprises en état d’alerte opérationnelle, à 100 %. Afin de préparer au mieux la reprise, l'organisation s’attèle, en lien avec les parties prenantes des filières, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics, à la construction d’un plan de relance à court, moyen et long terme. Son nom ? R³, pour Relance Rapide Responsable. "L’arrêt de l’activité induira forcement des lenteurs lors de la phase de redémarrage, auquelles il faudra bien pallier en prévoyant des mesures d’accompagnement sans précédent pour faire face à ce problème sans précédent", détaille Xavier Horent, délégué général du CNPA.

 

Les normes CAFE dans le viseur

 

Si les contours de ce plan de relance, évoqué lors du dernier comité stratégique de la filière automobile, sont en cours de réflexion, l’objectif numéro 1 reste clair : préparer efficacement la reprise des acteurs de l’automobile. C’est dans ce contexte que le CNPA travaille actuellement avec la Plateforme automobile (PFA) sur une liste de projets et de réglementations pour demander, purement et simplement, leur gel, ou leur assouplissement. Dans le viseur notamment, les objectifs européens de CO2 pour 2021 : le CNPA fait ainsi front commun avec le représentant des constructeurs européens, l’ACEA, qui poursuit les discussions avec ses membres pour réclamer auprès de la Commission européenne un moratoire sur les normes CAFE.

 

Pour le CNPA, la révision de ces objectifs CO2 constitue une condition sine qua none à la création de bonnes conditions de reprises pour la filière automobile, pour qui la priorité, en sortie de crise, sera bien de générer du cash. Et donc, en priorité d’écouler les stocks. "Ces stocks ne sont peut être pas totalement en adéquation avec les objectifs de ventes de véhicules électrifiés dans le mix de vente global, et pourraient donc provoquer de lourdes pénalités pour les constructeurs et leurs réseaux, justifie Francis Bartholomé. Nous demandons donc un assouplissement significatif de cette réglementation mais aussi la mise en place d’une prime à la conversion qui soit identique à celle obtenue il y a deux ans afin de fluidifier le commerce, vider les stocks et amorcer la reprise."

 

"Attention aux querelles court termistes"

 

"Les contraires liées à l’électrification n’aideront pas à relancer l’économie nationale, appuie Xavier Horent, qui insiste également sur la nécessité d’avancer ensemble vers un but commun. Chacun doit se mettre derrière cet objectif de relance économique, nous devons faire attention aux querelles très court termistes. Il faut sortir de ces polémiques dans lesquelles on s’enferme pour des questions de posture. Rappelons qu’en Europe, 15 millions d’emplois sont en jeu."

 

 

C’est toujours dans cette optique de facilitation de la reprise que l’organisation professionnelle demande également, entre autres, le report de l’ordonnance sur l’accès aux données mais aussi des dispositions d’application de la responsabilité élargie du producteur qui fait suite à la loi sur l’économie circulaire. "Les entreprises, qui ressortiront amoindries de cette crise, ne pourront pas faire face à la mise en oeuvre de dispositions qui engendrent des investissements, des coûts importants mais aussi de la complexité", conclut Francis Bartholomé.

 

Actions en faveur de collecte de masques

 

Sur le premier plan, sanitaire, le CNPA a annoncé plancher sur des actions de protection pour chacun des métiers. En lien avec IRP Auto Prévoyance-Santé, l’organisation professionnelle travaille à l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques à l’attention de employeurs et salariés, sous forme de fiches de recommandation, métier par métier. Validées et parachevées avec le ministère du Travail, ce fiches devraient paraître en début de semaine prochaine.

 

Par ailleurs, le CNPA se penche aujourd’hui sur des actions en faveur de la collecte de masques de protection pour la filière. "Ce sujet là nous occupe et préoccupe beaucoup, souligne Francis Bartholomé, président du CNPA. Lors de la reprise, il y aura une nécessité absolue de bénéficier de masques. Nous devons donc en obtenir par l'achat ou par la collaboration avec des organismes proches de nous, pour être prêts demain à répondre à ce besoin impératif de masques." Sans oublier les problématiques d’approvisionnement de blouses et de gel.

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