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La transition énergétique en marche à Pollutec

Publié le 22 avril 2013

Par Axel Abadie
6 min de lecture
La mobilité a trouvé sa place dans un salon dédié aux éco-industries. L’édition lyonnaise de Pollutec a en effet vu constructeurs et associations de promotion des nouvelles technologies s’installer dans ses allées, contribuant au thème de la ville durable.
Lors de sa 25e édition, Pollutec a mis à l’honneur le thème de la ville durable, où la mobilité a son rôle à jouer.

La 25e édition lyonnaise de Pollutec, tenue en novembre dernier, mettait à l’honneur la ville durable. Un thème phare qui se décline sur la qualité de l’air, le recyclage des déchets ou le traitement de l’eau. Une équation insoluble sans la prise en compte de la mobilité et de ses multiples acteurs impliqués dans la recherche de solutions à faible empreinte écologique. Dans les allées du salon étaient notamment présents constructeurs, de PL comme de petits utilitaires électriques, et associations, travaillant sur l’hydrogène ou le bilan carbone des sociétés.

En choisissant la ville durable, Reed Expositions a souhaité mettre en avant des “solutions permettant à la ville de réduire son empreinte environnementale, de devenir plus sobre en ressources et de s’adapter au changement climatique”. Un des rendez-vous phares de ce salon était d’ailleurs le colloque international Sustainable City Solutions, ou Solutions pour une ville durable. En plénière, le modèle français, basé sur la coopération, a été mis à l’honneur. Coopération que l’on retrouve en premier lieu sur la question des infrastructures de charge pour les véhicules électriques.

“Les collectivités locales, les énergéticiens, les opérateurs de télécommunications, les entreprises du bâtiment, les gestionnaires de réseau et plus généralement tous les acteurs des territoires doivent travailler ensemble pour concevoir la ville durable, malgré des différences de points de vue et de modèles d’affaires”, insiste l’organisateur suite à cette journée de rencontres.

Bilan carbone

Ce dernier soulève cependant un léger écueil : “Un certain nombre de questions technologiques n’ont toujours pas trouvé de réponse satisfaisante. Pour ne citer que la principale : comment stocker l’énergie, et plus particulièrement l’électricité ? Cette question est d’autant plus importante à l’heure où la mobilité durable va se généraliser avec les voitures électriques et quand la production des énergies renouvelables a tendance à s’accélérer.” Au moment où les partenaires planchent sur l’exploitation de réseaux intelligents, la question est plus que jamais d’actualité.

La problématique empiète sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), dans laquelle l’aspect environnemental doit être largement pris en compte, en amont. Il concerne autant la pollution et la gestion des déchets que l’utilisation durable des ressources. La loi Grenelle II prévoit également que le reporting RSE prenne en compte la contribution à l’adaptation et à la lutte contre le réchauffement climatique. Comme l’explique Caline Jacono, directrice de l’Association Bilan Carbone, cette prise en compte “a un impact, pour chaque entreprise, industriels de l’automobile compris, sur les achats, et les fournisseurs. L’obligation est économique et non morale. Il faut associer des euros à chaque mesure d’un bilan GES (Gaz à effet de serre).”

Il est donc indispensable d’établir une comptabilité carbone et, surtout, de mettre en place des actions qui viendront améliorer le bilan. “A ce jour, l’association est très axée sur la comptabilité carbone, mais élargit le champ de ses ambitions. C’est un fournisseur de solution méthodologique pour la transition vers une société décarbonée, poursuit Caline Jacono. Le bilan carbone, c’est six étapes clés. L’enjeu est de gérer ses émissions comme on gère des RH.” Selon la présidente de l’association, l’enjeu est de taille : “Il faut l’adaptation puis la résistance des villes au changement climatique. Avec 4 degrés de plus, Paris devient Cordoue !”

Efficacité énergétique

Dans les allées du salon, place aux applications pratiques. Des constructeurs venus présenter leurs nouveautés inscrivent désormais leurs produits dans un environnement urbain de plus en plus dépollué. Mercedes, par exemple, venu avec son Vito E-cell ou DAF, avec sa nouvelle cabine CleanForce ainsi que son nouveau moteur. Ce dernier constructeur n’hésite d’ailleurs pas à communiquer sur ses performances environnementales. En allégeant ses composants, il permet, également, une réduction de la consommation de carburant. Et, comme le rappelle Samuel Cablant, directeur marketing, “concernant la flotte DAF, 93 % des matériaux utilisés sont recyclables et 96 % sont valorisables”.

La société Exoès est, quant à elle, venue présenter SHAPE Mobility, pour VP et PL. Installée dans la périphérie bordelaise, cette jeune entreprise a développé une technologie permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des véhicules. En effet, pour un moteur thermique, sur un plein de carburant, 36 % de son efficacité énergétique se perd en chaleur sur la ligne d’échappement. SHAPE Mobility récupère cette chaleur et la transforme en énergie. Exoès explique que 31 % supplémentaires se perdent, eux, sur le circuit de refroidissement.

De son côté, l’Afhypac (Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible) était venue faire un peu de promotion pour cette énergie qui peine à percer dans l’Hexagone. Marianne Julien, présidente de l’association, reconnaît cependant que “depuis le dernier Mondial, il y a une bonne vague de communication sur cette technologie. Cela dit, les constructeurs étrangers font la promotion de l’hydrogène, mais pas les français”. Du coup, l’Afhypac regroupe tous les acteurs concernés, et profite de salons comme Pollutec pour démocratiser la technologie à l’occasion de conférences. Sylvie Fourn, commissaire générale de Pollutec, voulait un salon qui soit “le reflet des tendances de l’innovation”. Le pari est gagné.

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FOCUS - Un salon durable

Le contexte économique morose avait de quoi inquiéter l’organisateur, Reed Expositions, à l’approche de cette 25e édition de Pollutec. Il se réjouit cependant de la venue de 2 318 exposants, dont 29 % d’internationaux. Le visitorat s’est, lui, établi à 62 868 professionnels, venus de 105 pays ; 8,5 % d’entre eux représentaient le domaine de l’industrie automobile, quand près de 35 % appartiennent à des entreprises de 1 à 20 salariés.

Pollutec a accueilli trois ministres, Arnaud Montebourg, Delphine Batho (voir verbatim) et Nicole Bricq. Une implication de l’exécutif ajoutant à la crédibilité de ce rendez-vous qui se veut le salon international des équipements, des technologies et des services de l’environnement. Une édition marquée, aussi, par la découverte de 188 solutions innovantes. De bon augure pour Pollutec Horizons, l’édition parisienne, salon des éco-technologies, qui se tiendra du 3 au 6 décembre.

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VERBATIM - Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie

“Nous sommes au tournant de la croissance verte, avec la conviction profonde qu’une stratégie déterminante est à adopter. Le secteur des éco-industries connaît une croissance de 3 à 5 % selon les années, et l’excédent commercial s’élève à 1,1 milliard d’euros. Grâce à son tissu de PME, la France a une position de leader sur ce secteur.

Sur la base de ce constat, nous voulons donner des réponses aux attentes des chefs d’entreprise. Avec l’accès au crédit, en premier lieu, grâce à la Banque publique d’investissement. C’est un appui supplémentaire, face aux portes closes des banques classiques. Avec le soutien à l’innovation, ensuite, par le travail de R&D qui est effectué dans les clusters ainsi qu’avec le programme d’investissements d’avenir de l’Ademe.

Il faut s’attacher à donner un avantage compétitif à toutes ces entreprises. Celles qui s’engagent dans la croissance verte doivent récolter des bénéfices. Notre objectif est ambitieux : créer 280 000 emplois à l’horizon 2020, tandis que nous avons fixé un seuil de 100 000 postes à trois ans. Il s’agit d’un véritable enjeu social et économique. Les aides doivent se traduire par de l’emploi, elles doivent entraîner un retour de valeur ajoutée sur le territoire.”
 

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