S'abonner
Services

Ingénieur diplômé et réparateur habilité

Publié le 13 octobre 2011

Par Axel Abadie
5 min de lecture
La formation touche tous les salariés de la branche des services de l’automobile. Entre les écoles dédiées aux jeunes en apprentissage et les centres de formation pour adultes, cursus longs et modules de quelques jours ont leur place. Et, diplôme ou certification réglementaire, chaque spécialité est concernée.
Du management, mais aussi de la réparation pour les garagistes, en réseau ou non… Diverses formules, en cursus longs ou courts, servent les intérêts des entreprises de la branche.

Les cursus longs ont la cote. Une visée : la compétence. Mettre les personnes formées en situation reste le meilleur moyen pour les organismes formateurs “d’éduquer” leurs élèves. Tandis que la méthode est dispensée en salle de cours, en atelier, on fournit un véhicule, un outil de diagnostic, et on crée une panne. C’est ainsi que cela fonctionne. “Notre réussite réside dans le transfert des compétences du centre de formation vers l’entreprise”, explique Didier Arnould, directeur adjoint du GNFA. Un gage de confiance pour les entreprises. Dans ce cadre, l’organisme formateur met en place un outil électronique afin de mesurer l’acquis. Sur une base de données qui rassemble 40 000 stagiaires, il sera possible de rendre compte du résultat.

Des formations pour qualifier les collaborateurs, donc, et dans tous les domaines. A l’image du dispositif compétences-emplois. Les salariés et chefs d’entreprise du secteur peuvent profiter, jusqu’à fin 2012, de multiples formations. Sous l’égide du CNPA, ce dispositif permet la prise en charge à 100 % du coût du module ainsi que la rémunération des collaborateurs pendant le temps de la formation. Cinq grands domaines sont donc mis à l’honneur : la maintenance, la carrosserie, le management, la gestion comptable et financière, et la vente.

Ingénieurs en approche

Au Garac, la première promotion d’ingénieurs en maintenance et services de l’automobile arrive à son terme. Le bilan, quoiqu’un peu prématuré pour l’heure, semble positif. En effet, la commission de validation aura lieu courant octobre, et il semble “que les bons éléments sont en phase d’être gardés dans les entreprises de stage”, avance Liliane Rivière, directeur général du Garac, soulignant les effets bénéfiques de son cursus : “On constate une vraie évolution dans la maturité des jeunes. L’apprentissage a aussi ses servitudes et impose quelques sacrifices, comme travailler le week-end. Ces jeunes ont développé un mental qui les a transformés.”

Dans les tiroirs, afin de renforcer le succès du diplôme d’ingénieur, une classe préparatoire, qui serait “davantage destinée aux élèves titulaires de baccalauréats professionnels, avec de plus grandes carences, notamment en matières scientifiques”, selon Liliane Rivière. “C’est un outil d’accompagnement. Il ne faut pas que les jeunes se sentent bridés par un manque de culture générale, ajoute-t-elle. Des jeunes bac pro qui se dirigent vers un BTS ont une vision qui considère qu’obtenir un BTS c’est bien, et qu’ils verront après.” De conclure : “Nous essayons de mettre en place cette classe préparatoire pour la rentrée prochaine, en communiquant de façon plus globale.”

Polyglottes appréciés

Concernant la pratique de l’anglais dans les métiers des services de l’automobile, “c’est aussi une forme d’ouverture d’esprit”, juge-t-on au Garac. “A priori, certaines entreprises n’ont pas besoin de personnel qui parle anglais ou une autre langue étrangère, mais elles trouvent une certaine dynamique dans cet atout”, confirme Liliane Rivière. Pas nécessaire, donc, mais ayant un effet positif au moment du recrutement. D’autant que l’environnement de travail peut parfois nécessiter la maîtrise de l’anglais. “En effet, il y a beaucoup de documentations dans cette langue, concernant les nouveaux outils et technologies”, explique le directeur général. De quoi justifier la présence de séjours linguistiques dans le cursus du diplôme d’ingénieur, et la multiplication d’accords au service d’échanges, comme avec l’Irlande ou encore le partenariat avec la République tchèque.

L’Anfa et les CCI s’engouffrent également dans la brèche. En signant un accord, ils permettent aux garagistes d’apprendre l’anglais auprès des centres d’études des langues (CEL) des CCI (120 centres et 4 000 formateurs). Accessible également jusqu’en décembre 2012, le partenariat profite des mêmes conditions de financement que le dispositif compétences-emplois. Le but de ce programme : améliorer la relation des garagistes avec les clients internationaux.

Vers quelles formations ?

La tendance est à la certification. A l’Afpa, on explique qu’en 2010 et 2011, “l’ensemble des services de réparation se sont orientés vers l’attestation d’aptitudes concernant les fluides frigorigènes. A titre d’exemple, pour nous qui formons l’intégralité des salariés Renault en carrosserie (formation continue), ce plan de formation a été divisé par deux au profit de la certification climatisation”. Frédéric Chavanne, chargé de mission à la direction du marketing à l’Afpa, confirme donc ici que les certifications réglementaires sont ce qui marche le mieux. Et, avec l’arrivée des véhicules électriques (VE) et hybrides (VH), il faut s’attendre à un redoublement de la demande. “Nous étudions des pistes relatives au véhicule électrique, qui va demander des attestations spécifiques. Ce ne sera pas un marché gigantesque, mais nous avons déjà un formateur habilité. C’est une des diversifications possibles”, analyse-t-il. Le GNFA s’inscrit dans cette démarche également, avec des modules pour les VE et VH regroupant moins de 10 salariés de tous réseaux. “Mais l’impulsion vient bien des constructeurs, explique Didier Arnould, puisque Peugeot et Citroën s’engagent pour l’habilitation électrique, avec l’arrivée de la iOn et la C-Zéro.”

Toujours de la certification donc, mais pas que… “Dans le futur, il faut attendre de nouvelles formations en carrosserie. Peut-être une ou deux de plus. Notamment en débosselage sans peinture, qui existe trop peu. C’est une compétence rare”, détaille Frédéric Chavanne.

Recruter un ingénieur au sortir de trois ans d’apprentissage, ou valoriser ses collaborateurs grâce à des modules de quelques jours, en réparation comme en management : du choix, et un mode de financement très favorable aux entreprises, pendant encore plus d’un an. Pourquoi s’en passer ?

----------
FOCUS

Enseignement supérieur et équipementiers

La FIEV anime des tables rondes sur les thèmes, entre autres, de l’éco-conception, l’électrification, bien gérer sa carrière, agrémentées de témoignages. Le salon Equip Auto est donc l’occasion, pour des étudiants de bac +2/3 à grandes écoles d’ingénieurs et de commerce de participer à cette conférence de l’enseignement supérieur, “Equipementiers automobiles, un monde en mouvement”. Un rendez-vous pour permettre de faire la lumière sur la diversité des formations et sur les métiers exercés chez les équipementiers.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle