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Criteo est en effervescence

Publié le 8 novembre 2012

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Depuis juin dernier, Criteo a déménagé son quartier général dans un bâtiment refait à neuf dans le 9e arrondissement parisien. Grégory Gazagne, directeur général Europe Sud et Amérique latine, nous ouvre ses portes et revient sur les actualités récentes de l’entreprise. Riches, comme à l’accoutumée.
Grégory Gazagne, président et cofondateur de Criteo.

Derrière les murs du Criteo Labs, l’activité bat son plein. Le nouveau centre de recherche et développement, inauguré en juin dernier en présence de Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, enchaîne en effet les projets et les annonces. La dernière en date : la signature avec la filiale japonaise de Yahoo!. Un événement sans précédent dans le monde du Web marketing puisqu’en seize années d’existence, jamais cette entité n’avait fait appel à un partenaire extérieur pour gérer ses 65 millions de visiteurs uniques mensuels (soit 1,5 fois le nombre d’internautes français, tout de même).

Au printemps dernier, Criteo aspirait à croître. C’est chose faite. L’entreprise a tout d’abord gonflé ses effectifs avec 250 recrues dans les différents secteurs et pays du monde. Géographiquement, la liste des marchés couverts s’est en effet encore allongée et devrait compter avec la Chine à partir de 2013.

Autre nouvelle de taille, la société Criteo a été retenue parmi les 15 partenaires de l’Ad Exchange ouvert récemment par Facebook. “Et nous sommes les seuls non-Américains dans la liste”, se félicite Grégory Gazagne, directeur général Europe Sud et Amérique latine de Criteo, dont la technologie fait toujours le bonheur des solutions équivalentes de Google et Microsoft. “Nous totalisons 9 milliards de requêtes en temps réel par jour, dans le monde”, rapporte-t-il.

Autant de projets qui vont nécessiter des investissements en infrastructures et qui ont poussé Criteo à opérer une levée de fonds de 30 millions d’euros, soit l’une des plus importantes jamais réalisées par un européen dans ce secteur. Le plus impressionnant étant que les financeurs sont américains et asiatiques, témoignant de l’aura de l’entreprise.

Révolution sur le display

En 2012 encore, le secteur de l’automobile va nettement concourir au résultat de Criteo, dont l’objectif est de progresser bien au-delà des 50 % (en 2011, le CA consolidé était de 143 millions d’euros). “Le marché de l’automobile est en berne, les annonceurs cherchent de nouvelles solutions, se sont posé des questions et se sont tournés vers le support Internet. Finalement, on observe une croissance de 18 % des budgets”, note Grégory Gazagne. Chez Criteo, plus spécifiquement, ce secteur est en hausse de 60 %, soutenu par les investissements de toute une filière, des constructeurs (+ 140 % de comptes clients) aux vendeurs de pièces de rechange en passant par les mandataires et les spécialistes des petites annonces. Il y a plusieurs tendances émergentes, selon le responsable. La reconnaissance de produits personnalisés commence à prendre. Il s’agit par exemple de proposer aux internautes de retourner sur le site visité afin de poursuivre la configuration précédemment entamée d’un véhicule. Une technique de drague qui multiplie par 2 le taux de clics, observe la direction de Criteo. “Avec le client, nous déterminons le budget, le coût au clic et l’objectif de la campagne. Ensuite, nous gérons l’ensemble du dossier, même la création des bannières, dans notre studio interne”, résume Grégory Gazagne.

Cet été, Criteo a lancé un service inédit au monde. Concrètement, il s’agit d’être capable de pousser des publicités ciblées vers des individus, selon leurs intérêts du moment, à ceci près qu’ils n’ont jamais visité le site annonceur. Une forme de ciblage comportemental évolué. En effet, Criteo achète des mots-clés à des partenaires, qu’ils soient comparateurs d’offres, forums, plateformes d’avis de consommateurs, barres de recherche ou autre e-commerçants, stocke et analyse ces données avant de les exploiter de manière optimale. “Une étude récente relève que 35 % des requêtes se font hors des moteurs de recherche”, précise Grégory Gazagne. Là se trouvent la matière pour Criteo et sa technologie complexe de pure conquête. Un exemple : un internaute se rend sur un comparateur et tape “break familial” dans la barre de recherche. Dans les heures qui suivent, Criteo sera capable de lui diffuser une bannière pour le compte d’un constructeur automobile et de faire la promotion du break de la gamme, que le prospect ne connaissait peut-être pas. Un cas client a abouti à un taux de 65 % de conquête. “Nous détenons un véritable outil de conquête et de conversion”, se félicite le responsable. Trois constructeurs, dont deux allemands, l’utilisent déjà, nous apprend-on.

Prochainement, Criteo ajoutera un service supplémentaire : les ingénieurs travaillent en ce moment à l’élaboration d’une plateforme de self-service, destinée aux annonceurs les plus modestes. A travers cette solution clé en main, ils pourront créer eux-mêmes leurs campagnes.

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