Bilan 2009: les années se suivent…
Malgré l'évolution, quasi-annuelle, de la nomenclature et des annonces ministérielles…, les chiffres bougent peu, montrant un parc finalement stable dans son entretien, tous millésimes confondus. Chaque année, les spécialistes espèrent que tel ou tel phénomène va faire bouger les chiffres, et puis non… On peut néanmoins espérer quelques nouveautés dans les années à venir, avec l'annonce de la mise en place du contrôle technique pour les deux roues de moins de 50 cc, mais il va falloir attendre…
En revanche, si, du côté du bilan, l'intérêt n'est pas évident, les différents opérateurs du contrôle technique se remuent et cherchent déjà à ménager leur activité et leurs profits, sur un marché de plus en plus concurrentiel. C'est là que se trouvent les nouveautés, nous les aborderons dans la suite de ce dossier.
La prise de parts de marché est, en effet, devenue un mal nécessaire, compte tenu du maillage existant. Car il est difficile de croître en autorisant à grande échelle des ouvertures de centres. Tous le clament depuis des années, il y a trop de centres (5 411 sites à fin 2009). Ils reconnaissent donc qu'il conviendrait d'en ouvrir moins. Mais pas un ne se résigne à pratiquer de "numerus clausus". Tout au plus se limitent-ils à ne "pas lancer de recrutement". Que voulez-vous, quand un opérateur refuse son enseigne à un candidat, il y a fort à parier qu'il trouvera une oreille attentive dans un autre réseau, pire encore, en désespoir de cause, s'il veut vraiment son centre, il se montera en indépendant… Ce sont donc ces derniers qui progressent le plus en termes d'ouvertures. Car les réseaux, s'ils ne pratiquent pas de numerus clausus, cherchent quand même à ménager leurs adhérents en place, en ne pratiquant pas de développement déraisonné. Du coup, les candidats déçus ouvrent souvent seuls. En 2009, 52 centres sans enseigne ont ouvert, soit une progression de 13 %. Ce qui prouve indéniablement que le marché reste porteur.
Alors, dans ce panier de crabes, l'heure est à la différenciation entre les enseignes. Il faut attirer des candidats dans son enseigne, et si possible des contrôleurs issus d'autres opérateurs. Pour cela, deux possibilités. Soit on fait miroiter au candidat une clientèle plus importante qu'ailleurs, soit on lui fait directement des propositions alléchantes pour qu'il change de crémerie. L'avenir du contrôle technique en France est là. Arrivé à maturité, le marché va se concentrer. Les rapprochements, les regroupements vont continuer, selon les aptitudes de chaque opérateur à fédérer autour de son concept.
Un bilan 2009 stable
En 2009, les visites techniques ont porté sur le contrôle de 398 altérations élémentaires (dont 165 altérations soumises à prescriptions de contre-visites) regroupées en 10 fonctions principales du véhicule. 20,71 millions de visites ont été réalisées (une hausse de 3,7 % par rapport à 2008), réparties en 17,61 millions de visites techniques périodiques et 3,1 millions de contre-visites. 5 411 centres de contrôle agréés (5 213 centres spécialisés et 198 centres auxiliaires) se sont réparti l'activité, traduite par 15,33 millions de voitures particulières et 2,28 millions d'utilitaires légers.
En 2009, le pourcentage de voitures particulières ne présentant aucune des altérations élémentaires de la nomenclature est en augmentation par rapport à 2008. Il s'établit à 16,0 % en 2009 alors qu'il était de 15,2 % en 2008. Mais restons prudents, cela ne traduit pas vraiment une amélioration du parc roulant, comme le laisse pourtant supposer Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le Climat. En effet, cette progression de 0,8 % porte sur 280 000 véhicules, un chiffre à rapporter aux 17,61 millions de contrôles de 2009… Mieux encore, Dominique Fourleignie, directeur général d'Autovision, affirme que dans son réseau, il a pu constater un nombre grandissant de véhicules présentant plusieurs défauts soumis à contre-visite.
En ce qui concerne ces fameuses altérations, le taux de prescription de CV pour les voitures particulières est quasiment stable par rapport à 2008. Il s'établit en 2009 à 21,2 % alors qu'il était de 21,9 % en 2008. Ce qui représente environ 30 000 voitures, sur les 15,33 millions contrôlées. Les fonctions freinage, éclairage/signalisation et liaisons au sol sont celles qui ont motivé le plus de contre-visites. Les anomalies de direction et éclairage/signalisation sont en légère augmentation ; les fonctions visibilité, liaisons au sol et structure de la carrosserie sont stables, mais celles qui concernent l'identification, le freinage, les équipements, les organes mécaniques, la pollution/le niveau sonore, enregistrent des diminutions des taux de défauts constatés. Dans le détail, 7,62 % (20 000 voitures de moins qu'en 2008) des véhicules recalés en première instance doivent leur refus à un problème de freinage, 2,5 % pour une avarie sur la fonction direction, 9,5 % pour la fonction liaisons au sol, 9,38 % pour la fonction éclairage/signalisation, 4,77 % pour la fonction pollution et niveau sonore.
Photo : Sans grande surprise, les chiffres 2009 font état d'une relative stabilité du parc français. Néanmoins, le marché a progressé de plus de 4 %, une aubaine que la prime à la casse devrait limiter dans les années à venir.
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