Atos Origin : du sur mesure informatique

...de services et de solutions informatiques spécialisé dans le conseil, l'intégration de systèmes et l'infogérance. L'activité automobile d'Atos Origin date d'une quinzaine d'années environ (27 % de son CA mondial), et en France, une centaine de personnes sont dédiées à cette unité. Thierry Gasiglia, responsable de l'activité DMS au sein d'Atos, explique : "Nous sommes des intégrateurs de services, c'est-à-dire que nous éditons, installons et supportons les systèmes pour les grands comptes essentiellement." En clair, il s'agit d'un accom

Atos origin en chiffres 5 milliards d'euros de CA. 50 000 collaborateurs. 50 pays. 27 % (part de l'industrie et des services automobiles).

pagnement des clients dans leurs projets par l'intégration de tous les acteurs, de toutes les parties internes entre elles. La société ne travaille effectivement pas avec les PME, mais pour de grands comptes tels que les constructeurs automobiles. "En effet, Atos Origin est trop gros pour concurrencer certains éditeurs sur leurs segments. Nous pouvons échanger des informations avec eux, mais nous ne sommes pas sur le même business." Si Atos Origin se positionne comme le pilote, transversal et global, des projets initiés par les clients, c'est que ces derniers souhaitent voir les DMS installés dans leurs réseaux en France dupliqués en Europe de la même manière, avec une harmonisation entre tous les sites. De la réactivité en somme. "Nous croyons au virage international que les constructeurs veulent prendre concernant l'informatisation de leur parc", lance Thierry Gasiglia. A titre d'exemple, Atos Origin s'est chargé de l'intégration d'Autoline de Kerridge pour BMW, à la demande du constructeur. Autres exemples, avec Renault et Nissan et le projet d'intégration qu'Atos infogérera, et REA où l'intégrateur intervient en mission d'assistance technique. Aujourd'hui, que voit-on apparaître sur le marché de l'automobile ? De grands groupes de distribution, et des liens entre constructeurs et distributeurs qui se renforcent. Le business évolue vers l'Europe, indubitablement, et il en va de même pour la technologie. "L'intégration du DMS s'apparente à l'intégration d'un ERP", estime Thierry Gasiglia. Auparavant, sa mise en place était plus simple au sens strict. Aujourd'hui, avec l'ERP, tout est démultiplié, tout doit être cohérent et homogène pour être utilisable, sans oublier la complexité géographique, qui veut que, de Paris à Berlin, les fonctions doivent être les mêmes… Or, en termes d'offre, Thierry Gasiglia considère que trop de produits sont encore à l'heure actuelle vieillots et ne répondent pas aux besoins des clients qui sont en recherche de systèmes plus technologiques, plus ergonomiques et plus interactifs. "De plus, de nombreux éditeurs n'ont pas les moyens de revoir complètement leur technologie pour se tourner vers l'international, les investissements sont trop lourds. Certains éditeurs ne sont pas prêts à s'implanter hors de leur propre pays." Aujourd'hui, la gestion de la distribution automobile est identique dans tous les pays, à ceci près que la connexion avec des systèmes locaux peut différer, et les règles comptables ou juridiques sont propres à chaque pays. "C'est pourquoi, insiste Thierry Gasiglia, il faut mettre en place des solutions DMS homogènes avec des applications unifiées dans tous les pays, le tout géré par un seul professionnel qui se charge de toute l'informatisation du groupe. Une meilleure gestion du point de vue opérationnel, mais qui sous-entend également une meilleure gestion du point de vue économique, puisque cela permet de mutualiser les développements et de diminuer les coûts de maintenance."

"Nous faisons du sur mesure"

Si de récents acteurs sont apparus sur le créneau de l'infogérance, pour autant, ils ne font que du prêt à porter, semble penser Thierry Gasiglia : "Ils proposent des projets intégrables en 50 jours… Nous, nous requérons entre 6 et 12 mois pour finaliser un projet, mais il n'y a rien de comparable. Notre force, c'est d'apporter des projets standard, mais aussi personnalisés, qui répondent à des besoins précis. C'est ce que l'on appelle, dans notre jargon, le "gap analysis". Atos est multipays et nous faisons du sur mesure. Nous standardisons les process. Des constructeurs tels que Renault, Peugeot ou BMW font d'ailleurs déjà appel à nos services pour ce genre de projets." L'arrivée d'Incadea avec le système Navision semble satisfaire les ambitions de Thierry Gasiglia : "A l'heure actuelle, Incadea est le produit qui correspond le mieux à notre vision du marché et à son évolution. Nous resserrons nos liens avec Incadea car son positionnement est fort." L'avenir est européen, définitivement, telle est la vision d'Atos Origin, et Thierry Gasiglia insiste sur le fait que les éditeurs vont devoir se regrouper avec eux s'ils veulent s'ouvrir à l'international, "car ils n'ont pas les moyens d'investir. Nous pouvons travailler en bonne intelligence". En résumé, le constructeur imagine les règles d'un jeu qui implique une relation triangulaire avec lui, la SSII et l'intégrateur, et où chacun conserve ses cartes. "Que l'on ne se méprenne pas, nous ne nous opposons pas frontalement aux éditeurs que nous intégrons. Nous ne sommes pas concurrents, souligne Thierry Gasiglia. Nous ne sommes même pas sur les mêmes segments."