Rent A Car passe la barre des 150 millions d'euros

A la faveur d'un dynamisme sectoriel inédit, le groupe Rent A Car a enregistré une croissance "à deux chiffres" de son volume d'activité de location courte durée, en 2019. Il en résulte un chiffre d'affaires cumulé de plus de 150 millions d'euros, soit un montant historique. Dans le détail, les succursales ont totalisé un peu moins de 100 millions d'euros et les franchisés ont bouclé l'exercice à 51,7 millions d'euros, confirme Anne-Catherine Péchinot, la directrice générale de Rent A Car.

"Tous les segments ont porté cette croissance", assure encore la directrice générale du groupe. Au terme de l'année 2019, la répartition du chiffre d'affaires consolidé accorde 29 % de parts au clients particuliers, contre 46 % aux clients professionnels. Les grands comptes et les assisteurs ont quant à eux généré 25 % du revenu. "On remarque que l'émergence d'acteurs de la nouvelle mobilité ne nous a pas impacté à la baisse, glisse Anne-Catherine Péchinot. Au contraire, nous profitons du changement de réflexe de consommation qui tend à considérer les véhicules pour leur usage"

Un réseau d'agences mères

La loi Mobilités a longtemps été perçue comme une source de contraintes. Cette phase est désormais derrières les loueurs, se dit convaincue la dirigeante. Les agences se préparent progressivement à l'électrification des flottes. Toutefois, il n'y aura pas de grand soir. "Nous négocions actuellement les volumes d'achat avec les constructeurs, explique Anne-Catherine Péchinot, et il est clair que les électriques n'atteindront pas encore 10 % du renouvellement de notre parc."

Priorité est donnée à d'autres chantiers, en 2020. "L'avenir sera radieux pour eux qui sauront proposer des services, n'a-t-elle plus aucun doute, nous allons devoir apprendre à gérer la complexité accrue de ce métier". Il en résultera une redéfinition du réseau. Rent A Car souhaite tisser un maillage d'agences mères qui opéreront avec des sites satellites. Les premières ont été choisies en fonction de leur dimension, de leur capacité de stockage et de leur chiffre d'affaires. Il convient d'avoir un ratio CA/frais de fonctionnement qui n'entache pas la rentabilité.

Les deuxièmes interviennent tel des points relais où les clients pourront être livrés au plus proche de leur localisation. Ces rôles sont indépendants des statuts contractuels. Les succursales et les franchisés peuvent jouer les deux rôles. "Nous avons une vingtaine d'agences mères opérationnelles et nous en cherchons encore deux ou trois dont une dans l'est parisien", indique Anne-Catherine Péchinot.

Le libre-service attend son heure

Autres sujets de réflexion, les modèles d'accès en libre-service. Rien de nouveau chez Rent A Car, où la question est traitée depuis deux ans. "Notre technologie est mature, grâce à notre progrès technique, mais le marché manque encore de maturité", analyse la directrice générale. Le calibrage du service et la définition du parcours client demeurent donc des éléments à régler pour cette solution qui représente en moyenne "une cinquantaine de locations par semaine".

Des accords avec des tiers pourraient-ils apporter des éléments de réponses ? Anne-Catherine Péchinot n'y est pas fermée. Mais pose des conditions strictes. Compte tenu du fait que Rent A Car a maintenu un NPS (Net Promoter Score) de 70 sur l'ensemble de son réseau, en 2019, l'enseigne ne veut pas détériorer la qualité de service avec un partenaire qui ne s'impliquerait pas à la hauteur de ses attentes. A bon entendeur.