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LLD VO : les grandes ambitions d'Evera

Publié le 10 décembre 2025

Par Damien Chalon
5 min de lecture
Fort d’une levée de fonds de deux millions d’euros début 2025, Evera se fait peu à peu un nom sur la scène de la location longue durée de véhicules d’occasion. Son terrain de jeu de prédilection est celui des modèles électriques. L’objectif est d’atteindre 5 000 véhicules sous contrat fin 2026.
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Evera, fondé par Dorian Jory et Quentin Fabre, dispose de 1 500 voitures sous contrat et vise les 5 000 fin 2026. ©Evera

Evera fait partie de cette nouvelle génération de loueurs longue durée qui mise sur les véhicules d’occasion plutôt que sur des produits neufs. Qui plus est, électriques, pour la majeure partie.

 

La start-up française cofondée en 2024 par Dorian Jorry a réussi son premier coup en levant deux millions d’euros début 2025, de quoi lui assurer les moyens de son développement. "Nous avons actuellement 1 500 voitures sous contrat et notre objectif est d’atteindre la barre des 5 000 fin 2026", précise le dirigeant en charge des opérations.

 

10 à 25 % d'écart TCO

 

Le filon de la LLD VO doit sa montée en puissance, selon Dorian Jorry, au fait que les entreprises sont à la recherche d’un prix. Chez Evera, l’écart de TCO par rapport au neuf va de 10 à 25 %, en fonction de l’ancienneté et du kilométrage des modèles proposés à la location.

 

"Nous fonctionnons avec des véhicules pratiquement neufs, qui ont un an, deux ans au maximum, et qui ont moins de 30 000 km au compteur. Nous ne sommes pas sur des occasions qui ont 5 ans et dont la valeur s’est effondrée", précise le dirigeant. Et de compléter son propos en confiant que l’écart entre le VO et le neuf dépend aussi des efforts commerciaux des constructeurs.

 

 

"Il y a des moments où les constructeurs vont appliquer des stratégies commerciales très agressives et qui vont rendre le neuf quasiment au même prix qu’une occasion très récente, relève-t-il. L’intérêt de la LLD VO, à la différence du neuf, c’est que nous ne sommes pas dépendants de ce système de périodicité hyperfluctuant, nous sommes sur des prix qui sont en moyenne moins chers que le neuf, tout le temps, peu importe les modèles".

 

Evera fait néanmoins en sorte que les modèles loués aient l’aspect du neuf. Cela passe par un reconditionnement (rayures, jantes, bosses…) et un nettoyage en profondeur. Le loueur s’approvisionne auprès des concessionnaires, essentiellement pour des modèles de démonstration, "un gage de sécurité et de qualité, puisque les véhicules y sont bien traités et bien suivis", rassure Dorian Jorry. "Nous n'allons pas acheter des véhicules auprès de particuliers", poursuit-il.

 

Des finitions plus hautes grâce au VO

 

L’inconvénient est que les clients n’auront pas nécessairement le véhicule exactement souhaité, que ce soit en termes d’équipements ou tout simplement de teinte de carrosserie. Un frein pour les modèles de direction, où la personnalisation est importante.

 

En revanche, le directeur des opérations tient à indiquer que les véhicules loués par Evera ont tous les équipements nécessaires pour des véhicules de fonction, de service ou de pool. "Et puis, proposer des tarifs plus faibles peut permettre aux salariés d’accéder à des finitions pourquoi pas plus hautes", ajoute-t-il.

 

 

Le loueur s’ajoute une difficulté en axant sa stratégie sur le véhicule électrique. L’effet nouveauté joue encore plus que sur du thermique, les clients souhaitant bénéficier des dernières évolutions technologiques.

 

"Dès qu’un nouveau modèle sort, tout le monde le veut parce qu’il a peut-être plus d’autonomie, constate Dorian Jorry. Nous essayons de travailler très vite avec notre réseau de concessionnaires et de fournisseurs pour aller réserver des véhicules de démonstration qui seront les premiers que nous pourrons proposer en LLD VO". Il rappelle au passage que le sujet de la maintenance joue en faveur des modèles électriques d’occasion et la garantie de 8 ans sur les batteries est de nature à rassurer les clients.

 

Rapidité de livraison et flexibilité

 

Comme ses concurrents, Evera parvient davantage à convaincre les TPE et PME sur la LLD VO, même si le directeur des opérations constate que l’argument économique intéresse de plus en plus les grands comptes. Il arrive donc à ces derniers de franchir le pas pour des véhicules de service ou de pool partagés entre plusieurs conducteurs, pour lesquels l’argument du prix arrive en tête de liste.

 

Dorian Jorry met également sur la table l’argument qu’un véhicule neuf mis à disposition d’un salarié peut être réattribué en cours de contrat à un autre salarié, lorsque le premier démissionne par exemple. Le nouveau bénéficiaire dispose alors d’un véhicule qui peut avoir 50 000 km au compteur, donc plus âgé et potentiellement en moins bon état qu’un modèle loué par Evera.

 

 

Un autre atout de la LLD VO est la rapidité de livraison, sous trois semaines. Celle-ci peut se faire directement chez le salarié, sur le site de l’entreprise ou dans les deux centres logistiques d’Evera, l’un à Toulouse, l’autre en région parisienne.

 

La flexibilité est également au rendez-vous avec des durées de location allant de 9 à 40 mois, le tout avec un kilométrage ajustable en cours de contrat. Précisons enfin qu’Evera a développé en parallèle un logiciel de gestion de flotte, baptisé Copilot, via lequel il suit déjà 3 000 véhicules au quotidien. L’ambition est de monter à 10 000 fin 2026.

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