Valeo : "Je vais (très) bien" !
Depuis qu'il a repris les rênes de l'équipementier français le plus connu, et défini une stratégie claire autour de quatre piliers porteurs en termes d'activité (confort et assistance à la conduite, propulsion, thermique, visibilité), Jacques Aschenbroich a placé le groupe sur les rails de la croissance, tous marchés confondus. Les résultats de 2013 en attestent, comme le prouveront les chiffres des années à venir, au regard des 14,8 milliards d'euros de commandes engrangées. Il est à noter que ce montant ne comprend que de la croissance organique, Valeo n'envisageant aucune acquisition à moins d'une opportunité technologique ou géographique. Bien sûr, les prises de commandes sont portées essentiellement par la Chine et l'Amérique du Nord (dont le réveil s'avère fulgurant après les années de crise), mais l'Europe conserve encore 36% de celles-ci.
Un chiffre d'affaires en hausse de 12%, à 12,11 milliards d'euros
La machine Valeo monte en puissance avec régularité et surperforme le marché dans toutes les régions du monde, avec une spécificité pour l'année 2013. Si le chiffre d'affaires première monte affiche une hausse de 10% (surperformance de six points), celui du marché de remplacement n'est en effet pas en reste avec un +8% par rapport à 2012. Les raisons de cette croissance, Jacques Aschenbroich en fournit plusieurs, à commencer par "le talent des équipes, très présentes dans les pays d'Europe du Sud", "la fin de la crise dans ces pays où le niveau du kilomètre parcouru avait chuté, tout comme les dépenses d'entretien et de maintenance", ou encore "l'ouverture de nombreux pays, comme l'Inde, l'Asie du Sud-Est, le Mexique, ou la très forte croissance en Chine et le retour de celle-ci en Amérique du Nord". Jacques Aschenbroich a également ajouté comme explication "l'accroissement mécanique du chiffre d'affaires en OES (rechange constructeurs) après la montée en puissance de la première monte". Pour revenir aux résultats, observons que la marge opérationnelle est en hausse de 10%, à 795 millions d'euros, soit 6,6% du CA, quand le résultat net croît de 18%. Quant au cash-flow libre, il se monte à 315 millions d'euros, "le plus élevé que l'on ait jamais eu", a déclaré le directeur général.
Le groupe en ordre de marche
Progresser exige de s'en donner les moyens, voire même de calmer le jeu pour éviter "l'indigestion". En modérant (un peu) en 2013 les prises de commandes, le directeur général de Valeo a laissé le temps aux équipes de structurer le développement. De 2011 à 2013, le groupe a construit onze usines nouvelles (sept en Chine), et a procédé à trente et une extensions, portant l'ensemble des ajouts à 320000 m². Pour les deux ans à venir, ce sont six usines (dont quatre en Chine) qui verront le jour, ainsi qu'une vingtaine d'extensions. Du côté des ressources humaines, le groupe procède à l'embauche de 1300 à 1500 ingénieurs par an et envisage d'arriver à 100000 employés en 2016/2017 (75000 actuellement).
Jacques Aschenbroich a d'ailleurs ouvert l'annonce des résultats par l'évocation du Valeo Innovation Challenge, une initiative qui a séduit 1412 étudiants du monde entier, soit 969 équipes (55 pays et 455 universités), qui vont tenter de décrocher le premier prix de 100000€ récompensant un projet "d'équipement qui rendra, entre aujourd'hui et 2030, la voiture plus intelligente et plus intuitive". Une manière de signifier l'importance de la R&D chez Valeo, qui y a consacré, en 2013, 5,3% de son chiffre d'affaires, soit 8% de plus qu'en 2012, à 643 millions d'euros, et a déposé quelque 786 brevets (+9%). L'avenir s'annonce donc serein.