Valeo inscrit la croissance dans la durée
Année de tous les records pour Valeo, 2014 s'est montrée plus que magnanime pour les équipes de l'équipementier français. Rien à voir avec la chance, mais plutôt le fruit d'une politique et de choix stratégiques qui paient aujourd'hui, comme, par exemple, la décision d'investir en R&D en pleine crise, quand beaucoup d'autres préféraient jouer l'attentisme : "Des décisions structurelles d'investir qui paient aujourd'hui." Pour mémoire, le montant des commandes s'élevait "seulement" à 8,8 milliards d'euros en 2008. L'innovation comme moteur de croissance n'aura jamais été un concept aussi probant, puisque, dans ces prises de commandes au montant inégalé (+18%), on compte plus du tiers lié aux nouveaux produits. L'autre levier de réussite s'appelle, comme on s'en doute, l'internationalisation et plus précisément la Chine et l'Asie.
Un CA en hausse de 9%
Après avoir exprimé la fierté du groupe et de ses 78000 collaborateurs (+2000 en 2014), Jacques Aschenbroich, le président de Valeo, a mis l'accent sur l'accélération de la croissance du groupe de 9,2% en 2014, soit trois fois plus que la production automobile mondiale. Une production qui poursuit sur sa lancée et présage bien de l'avenir de l'équipementier surperformant sur tous les marchés. Surtout, Jacques Aschenbroich a rappelé un montant important, celui de "1,5 milliard d'euros d'effort brut consacré à la R&D", qui a débouché sur quelque 1100 brevets déposés en 2014, en progression de 40% versus 2013. On notera que le chiffre d'affaires première monte affiche une croissance de 11%, quand celui du marché de remplacement réalise un petit 1%, lié à une rechange constructeurs en décroissance, et compensé par une rechange indépendante beaucoup plus dynamique, "une ligne de fond dans tous les pays du monde".
Malgré ce bémol, les résultats s'avèrent exceptionnels avec une marge opérationnelle en hausse de 15%, à 913 millions d'euros, soit 7,2% du CA, un résultat net en hausse de 28%, à 562 millions d'euros, soit 4,4% du CA et un cash-flow libre de 327 millions d'euros. De quoi faire des acquisitions… Mais cela n'est pas d'actualité. "Il n'y aura pas d'achat sinon pour acquérir une technologie ou renforcer la rentabilité d'une activité. Nous avons les possibilités de le faire et restons à l'affût, mais notre croissance organique suffit aujourd'hui au développement du groupe. Nous pouvons ainsi investir dans la R&D, racheter des parts dans les co-entreprises que nous avons et rémunérer le capital", a précisé Jacques Aschenbroich, en ajoutant qu'il "n'y a aura pas de changement de périmètre en 2015, selon toute vraisemblance et que Valeo, s'il y avait une course à la taille (après le rachat de TRW par ZF et de la division thermique de Delphi par Mahle, NDLR), n'y participerait pas".
Un équilibre toujours plus affirmé
Ce qui ressort de ces résultats, c'est aussi un renforcement des équilibres de l'échiquier Valeo : équilibre entre familles de produits, équilibre en termes de marchés, équilibre en termes de clients. Si la croissance est tirée par la Chine – dont le potentiel se veut toujours gigantesque – avec +28 points (OEM), et l'Asie (hors Chine) avec +6 points, l'Europe continue de croître avec +6 points, l'Amérique du Nord aussi avec trois points de plus également. Seule l'Amérique du Sud stagne pour les raisons que l'on sait, entre inflation, dévaluation de la monnaie et un marché en chute libre. Même constat en termes de clients, un équilibre présidant à leur répartition : 30% du CA sont réalisés avec les clients allemands, 26% par les clients asiatiques (en hausse d'un point), 22% par les Américains (+1 point) et 16% par les Français (stable).
De vraies bonnes conditions sont donc réunies pour une année 2015 très forte, d'autant que la production d'automobiles devrait encore croître de 3%. Pour clore ce rapide aperçu, citons les quelques chiffres livrés par Jacques Aschenbroich pour la France : 18% des effectifs, 22% du CA, 32% des salaires et 52% des charges salariales. Merci à Valeo de continuer à produire en France…