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Industrie

"Nous restons à l’écoute des opportunités d’acquisitions"

Publié le 27 octobre 2014

Par La Rédaction
5 min de lecture
Pragmatique et pourvu d'une vision à 360 ° sur le marché de la rechange, Uwe Thomas, le président de la rechange du groupe Bosch sait combien il est important de maîtriser un système plus qu'une pièce, pour pouvoir apporter des solutions complètes en termes de technologie, de formation et de service au monde de la réparation. La concentration des grands groupes semble donc être aussi une raison d'être stratégique, en plus d'une réalité économique.
Uwe Thomas, président du comité de direction de la division Bosch Automotive

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Quel est le pourcentage de la division rechange dans le chiffre d'affaires global du groupe Bosch ?

UWE THOMAS. Nous ne publions pas les chiffres par division. Ce que nous pouvons vous dire, c'est que nous enregistrons une progression constante en aftermarket. Nous détenons une position importante sur nos marchés et quand nous ne sommes pas premiers, nous occupons la deuxième ou troisième place. Pour répondre à la question sur un plan plus localisé, la France se place plutôt bien, l'Allemagne, la Grande Bretagne, l'Espagne aussi, mais nous observons plus de difficultés en Amérique du sud, en Russie ou en Inde, à la différence de l’Amérique du nord, du Japon et de la Chine.

JA. Que va apporter à la rechange, le rachat de la co-entreprise que vous partagiez jusqu'alors avec ZF sur les systèmes de direction ?

UT. En premier lieu, le rachat ne sera validé, au mieux, qu'au début de l'année 2015, il est donc encore trop tôt pour tirer des conclusions tangibles sur les conséquences de cette acquisition. Cette entreprise, qui bénéficie d'une grande expérience et expertise dans le domaine des directions assistées électriques, s'inscrit cependant dans le futur de l’Automobile, dans les secteurs innovants comme dans le cadre de l’automatisation du véhicule, par exemple, l'une des activités majeures de Bosch. Pour les pièces de rechange, la formation, les techniques, etc., cela nous apportera indéniablement de nouvelles parts de marché en rechange – ne serait-ce que par l'élargissement de notre portfolio, mais là encore, il est encore trop tôt pour en dresser la liste.

JA. Considérez-vous comme une bonne nouvelle que les grands groupes poursuivent leur concentration ?

UT. J’en suis persuadé, car ces concentrations nous permettent d’acquérir une expertise plus profonde, alors que les véhicules deviennent de plus en plus techniques et complexes, avec une part grandissante d'électronique dans tous les systèmes. Par voie de conséquence, nous sommes alors capables d’apporter plus de services à nos clients professionnels. Que les équipementiers maîtrisent davantage encore un système dans sa globalité s’avère une bonne nouvelle pour tous les acteurs. Si vous envisagez une bougie, un essuie-glace tout seul, c’est la technologie pure, alors que si vous avez le système complet, vous pouvez intervenir plus profondément.

Quant à la consolidation du marché, cela pourrait présenter un certain risque, par le seul fait de tendre vers une position monopolistique. Néanmoins, nous ne considérons pas réellement cela comme un problème, parce qu'il existe, dans ce secteur, beaucoup d'intervenants comme les automobilistes, les chaînes de distribution, les assurances, la politique, (etc.), ce qui fait que le marché reste ouvert et libéral. Sans compter tous les contrôles auxquels sont soumises les entreprises.

JA. Cela signifie-t-il que vous allez devoir faire de la croissance externe pour capter de nouveaux savoir-faire inhérents aux nouveaux besoins, aux nouvelles technologies, même ceux qui sortent de vos champs d'expertise traditionnelle ?

UT. Je pourrais vous répondre que nous avons déjà tout ce qu'il nous faut en interne. Il est cependant tout à fait normal de regarder le marché, pour savoir s'il y a des opportunités d'acquisition.

JA. Pourtant, avec le déploiement de la connectivité, des acteurs nouveaux émergent avec des technologies qui n'étaient pas jusque-là dans la sphère automobile ?

UT. Il y a 20 ans, nous pouvions avoir du succès avec un seul produit. Aujourd'hui, il faut que nous maîtrisions les systèmes complets du véhicule, et même les systèmes qui n'en relèvent pas directement, comme la connectivité, le car to car, le digital, etc. Dans cette situation, nous n’élaborons pas uniquement une chaîne de création de valeur mais envisageons des réseaux de coopérations de valeur. Cette notion de réseau se développe avec différents partenaires. Je donnerais comme exemple le développement de la Plate-forme Drivelog, un domaine tout à fait différent, qui n'a rien à voir avec le développement d'un produit traditionnel standard.

JA. Qu'est-ce que le rachat de SPX Service Solutions a apporté en Europe ?

UT. SPX est reconnu comme un expert en termes de solutions pour l’atelier, et pas seulement aux Etats-Unis. Je rappellerais que ce groupe a amené à Bosch quelque 3500 collaborateurs, plusieurs marques, une présence géographique mondiale dans son secteur d’activité dont il occupe la seconde place. Sa contribution majeure dans l’atelier interconnecté provient justement de son expertise des garages, des informations techniques, de la formation, de la réalité augmentée etc. Tous ces savoirs nous permettent de mieux aider le garagiste non seulement au niveau technique mais aussi sur le plan de la gestion de l’atelier. En quelques minutes, grâce à la connexion des équipements entre eux et des pièces, nous pouvons accueillir un client dans les meilleures conditions, lui établir un audit complet de son véhicule. Grâce au rapport clair que nous établissons sur le véhicule du client, le garagiste peut discuter beaucoup plus sereinement avec son client et lui proposer interventions et services en toute transparence.
 

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