Les enseignements du projet Autopilot
"Il y a une connexion à faire entre les véhicules autonomes et les objets connectés du quotidien". Tel est le premier bilan que nous livre Philippe Watteau, le directeur général de l'Institut Vedecom, au sortir de l'expérimentation réalisée dans le cadre du programme Autopilot, qui a impliqué des flottes de véhicules autonomes dans plusieurs villes du continent.
Concrétisé en 2017, ce programme vient d'achever sa phase de test grandeur nature et pour le dirigeant de l'institut, il est évident que la mobilité autonome passera par une meilleure interaction avec des éléments extérieurs grâce à l'internet des objets (IoT). "Cela permet d'accroître la sécurité, notamment dans un contexte où les zones urbaines sont surchargées, entre les piétons, les différents types de deux-roues et les autres usagers", argue-t-il, promettant par ailleurs qu'Autopilot va se poursuivre sous une autre forme.
Une vision qui rejoint celles déjà partagées, entre autres exemples, par Qualcomm, au CES 2015, qui exposait un concept de véhicules dans lequel une technologie de connexion courte distance localisait les smartphones des piétons alentour pour échanger des messages d'alerte en temps réel, ou par Volvo qui fin 2014 avait imaginé un casque de cycliste prévenant les véhicules de sa présence. Chez Vedecom on imagine croiser la technologies IoT avec la bibliothèque issue de l'analyse des comportements routiers réalisée sur 17 millions de kilomètres, dans plusieurs pays européens.
Un guide des bonnes pratiques
Autre enseignement du programme Autopilot, mené conjointement entre l'institut et l'agglomération de Versailles, porte sur la collaboration entre ces deux profils d'intervenants, les scientifiques et les administrateurs. Les uns maîtrisant les technologies, les autres les besoins et les pratiques des utilisateurs. Il en résultera prochainement la commercialisation d'un outil dédié, sous forme de guide des bonnes pratiques, aidant à mener à bien ce type de coopération en France.
Le facteur humain constitue enfin un autre point crucial selon Philippe Watteau. Durant les deux années de test, les chercheurs ont étudié la relation entre les piétons et les véhicules autonomes. Dans le secret des laboratoires, ils ont mené des études auprès de civils afin de définir la meilleure interface. "Nous avons trouvé une réponse qui sera dévoilée au printemps, révèle le directeur général. Toujours est-il que les humains ne supportent pas l’idée de recevoir un ordre d'une machine. Nous avons adapté la communication en ce sens". Smart avait imaginé des phares reproduisant le regard d'un conducteur, Nissan un moyen de projection sur la chaussée et Toyota des inscriptions sur la carrosserie. Que proposera l'Institut Vedecom ?
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