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Industrie

La Fiev appelle à une concertation avec les constructeurs pour absorber les charges de la relance

Publié le 10 avril 2020

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Lors du comité stratégique de filière, la Fiev a appelé à une coordination avec les constructeurs européens pour éviter des coûts de fabrication colossaux au redémarrage de l'activité de production. Explications avec Claude Cham, président du syndicat des équipementiers.
Claude Cham, président de la Fiev.

 

Remettre l'outil de production en route, le plus rapidement possible : pour la Fiev (fédération des équipementiers), l'objectif à très court terme est de limiter le poids de l'arrêt de l'activité industrielle qui pèse sur l'économie en général et sur le bilan des équipementiers. "Nous plaidons clairement pour une décorrélation de la reprise du travail, du déconfinement de la population, en mettant en place bien sûr l'ensemble des garanties sanitaires pour tous les salariés de la filière", nous a indiqué Claude Cham, président de la Fiev.  

 

Si le CNPA fait distribuer 1 million de masques à usage professionnel pour les salariés de la branche des services de l'automobile, la Fiev, de son côté, a également décidé de préfinancer l'achat de masques, pour un montant de 500 000 euros, qui seront mis à disposition des entreprises à un prix négocié, très bas, indique le syndicat qui a déjà annulé les appels à cotisation pour ses adhérents au titre de l'année 2020. Le montant de cette exonération de cotisations n'a pas été communiqué mais les frais de fonctionnement annuels du syndicat s'élèvent à près de 5 millions d'euros.   

 

Par ailleurs, la Fiev a plaidé, à nouveau, auprès d'Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, qui mène les comités stratégiques de la filière automobile, pour une relocalisation de certaines productions sur notre territoire. "Nous avons trois formes de dépendance par rapport à l'Asie. Tout d'abord, par rapport au marché que représente la Chine, ensuite sur les approvisionnements à bas coûts réalisés sur place. Enfin, sur l'aspect technologique. Aujourd'hui en France, les taxes pour les sociétés basées en France sont en réalité des impôts de production qui pèsent sur les comptes d'exploitation. Nous souhaiterions que ces taxes soient plutôt fonction du résultat de nos comptes d'exploitation pour nous apporter une plus grande compétitivité. De plus, nous devons réfléchir à une cartographie des productions stratégiques pour nos métiers. Quel doit être le minimum de souveraineté dans notre production et quelle doit être notre politique de dépendance : voilà ce que nous demandons à redéfinir", poursuit Claude Cham. 

 

Coordination entre constructeurs européens

 

Environ 80 % des équipementiers automobiles ont arrêté complètement leur production et 61 % ont fait appel auprès de leur banque à un prêt de trésorerie. Selon Claude Cham la production automoble mondiale devrait perdre en volume entre 20 et 30 millions de véhicules neufs, soit le tiers du total envisagé "et l'équivalent du marché chinois dans sa globalité", précise le président de la Fiev.

 

Pour la France, le syndicat estime que la production sur le territoire, qui devait déjà se réduire à 1,8 million de véhicules (contre 2,2 millions entre 2019), tombera finalement à un niveau de 1,4 ou 1,5 million d'unités. Alors que les stocks dans les réseaux de distribution s'élèvent entre 3 mois et 4 mois de vente, la reprise de la production, appelée à être rapide, doit cependant être longuement étudiée.

 

"Nous souhaitons avant tout que la reprise soit coordonnée entre les constructeurs européens. Il faut une réelle concertation car les équipementiers ont besoin d'une masse importante de commandes pour absorber les charges de relance de nos usines, sinon nous devrons faire face à des coûts de fabrication colossaux", prévient le président de la Fiev.     

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