Hausse du bonus : quel impact sur le TCO ?
A compter du 1er juin 2020, les entreprises optant pour un véhicule électrique utilitaire ou particulier verront le bonus écologique dont elles bénéficient passer de 3 000 à 5 000 euros, à condition que le modèle en question n’excède pas 45 000 euros. Voici l’une des mesures phares du plan de soutien à l’automobile présenté par Emmanuel Macron le 26 mai dernier, lors de sa visite de l’usine Valeo, à Etaples-sur-Mer (62).
Le Président de la République a également annoncé à cette occasion le passage du bonus à 7 000 euros pour les particuliers, toujours pour les modèles d’une valeur inférieure ou égale à 45 000 euros, ainsi que le grand retour du bonus pour les véhicules hybrides rechargeables, une aide réclamée de longue date par la filière automobile. Cette prime à l’achat a été fixée à 2 000 euros, tant pour les particuliers que les professionnels, uniquement pour les modèles dont l’autonomie est supérieure à 50 kilomètres et dont la valeur est inférieure ou égale à 50 000 euros.
Un TCO de plus en plus favorable
L’idée est donc de rendre les véhicules électriques et hybrides rechargeables plus compétitifs par rapport à des équivalents thermiques. Mais l’impact est-il significatif sur le coût de détention, le fameux TCO ? Pour que la mesure soit pertinente, il convient d’intégrer l’ensemble des incitations et contraintes d’ordre fiscal, pas seulement le prix d’achat duquel est déduit la prime. Et à ce petit jeu, l’électrique s’en tire avec brio, d’autant plus avec le nouveau bonus.
"Le véhicule électrique, déjà dopé fiscalement par rapport aux véhicules essence, creuse encore l'écart, assure Philippe Ambon, directeur associé chez Holson. La hausse du bonus à 5 000 euros se traduit par une baisse estimée du TCO de 8 %". L'expert du secteur des flottes tient ici compte de l’ensemble des mesures fiscales, à savoir les amortissements non déductibles, l’exonération de TVS, l’assiette réduite des avantages en nature et l’énergie moins chère.
Exemple à l’appui avec un SUV urbain du segment B décliné en versions électrique, hybride rechargeable et thermique. Grâce au bonus de 5 000 euros, la proposition électrique voit son TCO passer à 478 euros, contre 519 euros avec le bonus de 3 000 euros. Le TCO de la déclinaison essence s’établit quant à lui à 629 euros, soit un surcoût de 24 %. Les calculs se basent sur un contrat de 48 mois et 80 000 kilomètres.
Le PHEV peu compétitif
L’analyse se poursuit avec la version hybride rechargeable. Si l’entrée en lice d’un bonus de 2 000 euros a un impact, elle ne constitue pas un avantage décisif. Le TCO passe ici de 701 à 660 euros par mois, soit un gain de 6 %. La compétitivité n’est donc pas encore à l’ordre du jour.
"Les motorisations hybrides rechargeables, bien qu’intellectuellement séduisantes car semblant cumuler les avantages, multiplient les handicaps pour les flottes d’entreprise avec un prix d’achat élevé, des consommations très variables selon les usages et la volonté du conducteur de jouer le jeu, sans parler du besoin d’infrastructures quasi identique à celui des véhicules électriques, le tout avec peu d'exonérations fiscales", analyse Philippe Ambon. Le grand vainqueur est donc sans conteste l’électrique.