Catalyseur de croissance
...des constructeurs.
A l'Ouest rien de nouveau. Il faudrait plutôt regarder à l'Est. En effet, le marché de l'échappement en Europe de l'Ouest continue inexorablement de baisser en volume. En effet, la progression du pot catalytique dans la rechange ne compense pas le recul toujours plus sensible des autres éléments de la ligne d'échappement. A l'échelle de notre continent, les 50 millions d'unités de l'année 2000 sont loin. Chaque année, le marché recule d'environ 8 %. Selon cette logique, le marché 2003 a dû représenter plus ou moins 39 millions de pièces. Mais le
En chiffre1993 C'est en 1993, le 1er janvier, que le pot catalytique est devenu une obligation pour les véhicules neufs fonctionnant à l'essence. Le Diesel suivra 4 ans plus tard, le 1er janvier 1997. Aujourd'hui, 70 % du parc roulant en France est équipé d'un tel pot |
Les volumes baissent toujours…
Le marché de l'échappement se trouve donc dans une situation qui n'a rien d'étrange dans le monde automobile actuel. Les constructeurs sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs fournisseurs, que ce soit sur la qualité ou sur le développement des produits. Dans les années 80, l'espérance de vie d'un silencieux était de deux à trois ans alors qu'aujourd'hui, un remplacement avant cinq années paraît presque suspect ! L'utilisation d'acier inoxydable, depuis 1995, contribue notamment à cet effet. De plus, concernant la France, le rôle du Diesel est non négligeable. En effet, un véhicule roulant au gasoil est moins consommateur d'échappement qu'un semblable fonctionnant au sans plomb. Mais cette longévité accrue est compensée financièrement puisque le prix de revient d'un échappement est en constante hausse. Les impératifs liés à la dépollution des véhicules demandent l'amortissement de sommes considérables dépensées en recherche et développement auxquels il faut associer un facteur conjoncturel cette fois, la hausse du prix de l'acier. Les eldorados économiques, comme la Chine et l'Inde notamment, en demandent une telle quantité pour assurer leur croissance que les cours s'envolent. La répercussion de cette forte hausse des matières premières sera bientôt effective. Un autre phénomène explique également l'activité soutenue dans ce secteur, en première monte, avec la multiplication des modèles dans les gammes constructeurs.
... mais les fabricants résistent grâce à la diversification
Appelé pot catastrophique à ses débuts, tant sa présence muselait les mécaniques, le pot catalytique est aujourd'hui totalement intégré sans nuire aux performances de l'automobile et, en plus, il est quasiment devenu le sauveur du marché de l'échappement. En effet, c'est le seul élément de la famille à connaître une croissance
En chiffre67,5 % C'est la part de la rechange sur le marché de l'échappement avec 2,7 millions d'unités sur un total de 4 millions. Un marché total qui ne cesse de baisser, - 18 %, passant de 4,75 millions en 2001 à 4 millions en 2003. |
Les réseaux constructeurs semblent gagner du terrain
Cette problématique de volume et de prix est aussi valable dans les différents canaux de distribution où les parts de marché sont loin d'être figées. Petit rappel concernant les pièces d'échappement hors catalytique. Il y a quatre ans, les constructeurs détenaient 30 % du marché, les spécialistes 28 %, les centres-autos 20 %, les MRA 11 %, les stations-service 2 % et les 9 % manquants étaient classés en divers. Aujourd'hui, si tous ces intervenants connaissent bien évidemment un tassement de leur activité échappement, le rapport de force a évolué en faveur des constructeurs. Selon le Gipa, la répartition entre les différents canaux de distributions a évolué en faveur des réseaux constructeurs. En 2002, la dernière année avec des statistiques complètes, les réseaux constructeurs représentaient environ 1/3 du marché alors que les spécialistes reculaient à 23 % et que les centres-autos et les MRA se maintenaient avec respectivement 20 et 12 %. Une performance des constructeurs qui est sûrement le fruit de leur politique sur l'après-vente et s'explique également par la montée en puissance du pot catalytique. Une situation 2002 qui selon toutes vraisemblances n'a pas été bouleversée en 2003. "Pour relancer le marché, il faut pousser l'ensemble des réparateurs vers un diagnostic systématique de la ligne d'échappement accompagné par un passage à l'analyseur quatre gaz qui va permettre de découvrir d'éventuels problèmes de pot catalytique et de sonde lambda et ainsi générer des remplacements", affirme Georges-Henry Descos. Une chasse aux polluants, accompagnée par de la formation sur le terrain, que le récent rapport sur la pollution atmosphérique automobile va peut-être accélérer.
Christophe JaussaudSur le même sujet
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