Bilan des réseaux - Les restructurations commencent maintenant…
Il y a un an de cela, au moment de conclure le bilan des réseaux de l’année 2012, les questions étaient nombreuses et les réponses incertaines sur ce qui allait se passer au cours de l’exercice 2013. Au final, le marché automobile français a poursuivi sa chute pour reculer à nouveau de 5,7 %, passant sous les 1,8 million d’unités (1 790 473 exactement). Une année supplémentaire au cours de laquelle les professionnels de la distribution étaient attaqués au cœur même de leur métier : la vente de véhicules neufs. Si les concessionnaires d’aujourd’hui ont très nettement amélioré leurs performances dans les autres activités (VO, PR, atelier), et s’y sont même professionnalisés, l’activité VN représente encore aujourd’hui en moyenne 58,7 % du chiffre d’affaires d’une concession. C’est pourquoi l’inexorable chute du marché automobile depuis plusieurs années demeure inquiétante pour nos professionnels de la distribution.
Ça se réduit
C’est donc en toute logique que la taille de ces réseaux et le nombre de sites et de partenaires continuent de s’amenuiser au fil des années. Alors qu’ils étaient encore plus de 7 000 en 2010 (7 066), les sites primaires ont tendance à disparaître, passant ainsi de 6 844 en 2011 à 6 791 en 2012 et 6 459 en 2013. Idem pour le nombre d’investisseurs, lequel est passé de 2 870 en 2012 à 2 810 l’an passé. En quelques années, certaines marques ont disparu du paysage national (Saab, Daihatsu) avant que d’autres ne le fassent d’ici peu (Chevrolet). Certaines marques coutumières des développements territoriaux ces dernières années (Kia, Hyundai) arrivent à maturité dans l’Hexagone et ne nomment plus qu’au cas par cas. Enfin et surtout, d’autres ont réduit leur maillage, à l’instar de Renault qui a vu près de 500 agents quitter son réseau secondaire. D’autres marques ici ou là se questionnent aussi quant à l’utilité d’un réseau trop dense pour un marché automobile qui diminue au fil des années.
Une rentabilité moyenne en baisse mais…
Car en dehors de ces questions de surdimensionnement, il est aussi une question de rentabilité et de pérennité des investisseurs. Au regard du contexte économique et de la conjoncture, force est de constater que les profitabilités des opérateurs sont mises à mal. Alors que le chiffre d’affaires moyen atteignait 13,37 millions d’euros en 2012, celui-ci est aujourd’hui de 12,55 millions d’euros. Quant aux rentabilités, elles n’ont cessé de reculer. De 1,21 % en 2011, la rentabilité moyenne des réseaux français (37) est passée à 0,62 % en 2012 et à 0,55 % en 2013, fragilisant bon nombre d’affaires, voire de groupes. Néanmoins et paradoxalement, les rentabilités affichées par certains réseaux tendraient à rassurer. En effet, seuls quatre d’entre eux (Ford, Opel, groupe Fiat et Jaguar) connaissent des rentabilités moyennes négatives contre six l’an passé. Mieux encore, certaines marques ont considérablement amélioré leurs résultats (Renault, Seat, Mazda, Toyota ou encore Volvo) en dépit, pour certaines d’entre elles, de résultats commerciaux peu encourageants.
C’est la preuve que les marques en compagnie de leurs opérateurs ont réussi, dans un contexte difficile et une incertitude pesante, à réagir à temps et à s’adapter à la situation. Les discours des opérateurs et de leurs concédants vont dans le même sens : réduire la voilure, les frais de structure, accentuer la présence sur les autres secteurs d’activité, accélérer la professionnalisation des métiers, utiliser à bon escient Internet et développer le service client. En somme, courber l’échine en attendant des jours meilleurs. Cela suffira-t-il ?
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FOCUS - Toujours plus de défilialisations
Comme tous les ans, l’exercice 2013 fut bien évidemment marqué par de nombreux mouvements au sein des différents réseaux. Mais contrairement aux années précédentes, ce sont surtout les grands opérateurs qui sont à l’origine de ces mouvements, preuve, une fois de plus que la concentration se poursuit tant ces groupes de distribution continuent de renforcer leurs positions. Nous retiendrons par ceux-ci notamment les nombreuses reprises et acquisitions qui ont eu lieu au sein de certains réseaux comme Renault, BMW, Mercedes ou Citroën (lire par ailleurs) et bien d’autres, preuve que certaines cartes ont été redistribuées et que des restructurations et mises au point ont eu lieu.
En outre, le phénomène de “défilialisation” s’est également poursuivi en 2013. Parmi les plus marquantes, le groupe Guyot a repris la succursale Renault de Dijon (21), quand Citroën cédait coup sur coup ses filiales de Clermont-Ferrand (63) et de Troyes (10) vendues respectivement aux groupes Vulcain et Chopart-Lallier. Au mois de juillet, c’était au tour du groupe Nedey, historique opérateur Citroën, de reprendre à Peugeot deux sites en propre à Montbéliard (25) et Belfort (90), en plein territoire historique du constructeur. Enfin, même Mercedes s’y mettait en cédant sa plaque lilloise au groupe Chabot. Aujourd’hui, 356 sites en propre sont répertoriés au sein des différents réseaux sur un total de 6 459 concessions.
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