Vers une fin d’année difficile ?

Alors que les marchés voisins sont en difficulté, notamment l'Espagne (voir encadré), celui de la France semble jusqu'ici résister. Et il pourrait même être boosté une nouvelle fois en fin d'année par la remise en cause du bonus-malus. En effet, la modification du seuil du bonus, passant de 130 à 120 g, mais aussi l'annualisation d'une des tranches du malus pourraient conduire à l'anticipation de certains achats. Mais nous n'en sommes pas encore là et les chiffres du mois d'août témoignent de la relative bonne tenue des ventes dans l'Hexagone. En effet, malgré un recul de 7,1 % en données brutes mensuelles, le marché depuis le début de l'année enregistre une progression de 2,9 %. Le CCFA parle toutefois pour ce mois d'août d'un marché stable (+ 2,2 %) en corrigeant le nombre de jours ouvrables sur la période (22 en 2007 contre 20 en 2008). Dans ce contexte, les belles performances en VP se comptent sur les doigts de la main. En effet, en août, seules les marques Fiat (+ 29 %), Nissan (+ 12,1 %) et Dacia (+ 25,8 %) progressent. Toujours selon les données du CCFA, Renault, Peugeot et Citroën reculent respectivement de 3,1 %, 3,8 % et 6,2 % sur cette même période. Toutefois, au cumul des huit premiers, ces trois marques ont un solde positif (voir tableau). Pour les autres marques, le mois d'août aura été synonyme de baisse. Volkswagen recule de 10,5 % (- 3,6 % au cumul), Ford de 3,4 % (+ 14,3 % au cumul), Opel de 14,1 % (- 1,9 % au cumul) et Toyota-Lexus de 23,2 % (- 7,3 % au cumul). Dans l'univers premium, c'est Audi qui recule le moins avec - 8,5 % alors que BMW abandonne 10,7 % et Mercedes-Benz 24 %. Un combat à trois qui n'est toutefois pas le même au cumul, car la marque à l'hélice progresse de 7,1 %, se retrouvant ainsi à seulement 1 000 unités de Mercedes (35 620 unités à - 14,6 % depuis janvier). L'arrivée du GLK et la montée en puissance des nombreux face-lift printaniers devraient permettre d'inverser la tendance. Audi, avec 32 171 immatriculations (- 3,3 %), limite la casse et compte, elle aussi, sur les nouveautés de la rentrée avec notamment l'A6, mais surtout le Q5.

ZOOM Le plongeon espagnol et ses conséquences Si le marché français résiste, notamment sous l'effet du bonus, celui de nos voisins espagnols enregistre ses plus mauvais résultats depuis 15 ans ! En août, 58 530 véhicules ont été immatriculés contre 99 664 sur la même période en 2007. "Il s'agit du repli le plus important depuis janvier 1993, lorsque les ventes avaient chuté d'environ 51 %", a déclaré le porte-parole de l'Anfac, le CCFA local. Ce recul mensuel de plus de 40 % est le quatrième consécutif à plus de 20 %. La crise espagnole est loin d'être terminée. D'ailleurs, la Faconauto (la fédération espagnole des concessionnaires) a abaissé son objectif de ventes annuelles de 18 % en 2008 par rapport à 2007. Une contre-performance aux conséquences nombreuses notamment pour les constructeurs français fortement implantés en Espagne. A titre d'exemple, Peugeot, deuxième marque du marché espagnol, derrière Ford mais devant Citroën, vient d'annoncer le ralentissement de la production des 207 et 1007 dans son usine française de Poissy. Pour PSA, cette décision a été motivée par la "dégradation de certains marchés européens comme l'Espagne" et "l'accumulation de stock à fin juin." La production journalière de ces modèles passera de 1 100 à 550 unités. En emploi, cela se traduit par la suppression de 700 postes d'intérimaires pour au moins trois mois, ainsi que par la mutation de 300 personnes dans l'usine ou dans le groupe a précisé un représentant de la CGT.

Photo : Pour l'heure, Fiat est la marque qui enregistre les plus belles progressions. En Août, elle gagne encore 29 % avec 4 381 unités. Au cumul, avec 51 377 immatriculations, la hausse est de 47,1 %.